Avec la disparition d'Yvon, l'un des deux derniers des frères Morvan encore vivants (ils étaient quatre), nous célébrons un des géants du [[Kan ha diskan]] qui ont animé des centaines de festoù-noz et se sont même produits aux Vieilles Charrues en 1998 et 2009.
Mais ils étaient aussi des militants grands défenseurs de la langue bretonne (voir la vidéo réalisée lors de leur prestation à la grande manifestation des Bonnets Rouges à Carhaix en novembre 2013). Souvent, les bénéfices de leurs concerts allaient aux écoles Diwan. Ils ont reçu le Collier de l’Hermine en 2012 à Guingamp.
Selon un témoignage de Christian Troadec, maire de Carhaix et vice-président de la Région aux langues de Bretagne et aux Bretons du monde, paru dans le quotidien Le Télégramme aujourd'hui : "Les quatre frères ont animé la scène des festoù-noz durant des décennies. Paysans, hommes de la culture bretonne populaire, de la terre, hommes simples et généreux, riches d’un répertoire exceptionnel de « kan ha diskan », longtemps moqués par les élites parisiennes, tout comme le furent les sœurs Goadec, les frères Morvan réussirent ce pied de nez extraordinaire de se faire aduler par ceux qui les raillaient la veille… Les Bretons et les Bretonnes eux ne s’étaient pas trompés et ont toujours éprouvé un immense respect à ces dépositaires d’un patrimoine oral extraordinaire ».
Comme les soeurs Troadec et Anjela Duval, les frères Morvan étaient le coeur battant d'une culture populaire dont le vecteur était cette langue bretonne sortie de milliers d'années du travail de la terre nourricière.
■Nous avons été non seulement Fan des Frères Morvan mais je puis dire amis de longue date .
Nous avons logé en toile de tente chez eux lorsque leur Mammig vivait encore . Je me souviens de retour d’un Fest Noz où elle nous attendait pour nous offrir un grand bol d’eau tiède afin de passer une bonne nuit .
Lorsqu’elle est décédée le frère ainée des 4 fils a pris sa relève .
Une nuit que l’on rentrait d’un Fest Noz à Tréhorenteuc on a tué un lapin de Garène sur la route .Le lendemain midi il nous était servi en repas préparé par ses soins …
Un jour que nous avions apporté des crevettes pêchées par nous à Piriac cuites et épluchées le seul des trois frères restant François a osé gouter . C’était encore une époque où ils parlaient peu le français . Les autres lui ont demandé quel goût ça a … Evel pesket fut la réponse .. Comme du poisson …
Ils avaient l’habitude de nous offrir du vin et des biscuits au gout fumé par la cheminée jusqu’au jour où l’on a su qu’ils fabriquaient du cidre que nous préférions . Ils habitaient encore dans l’ancienne maison avant de construire la nouvelle demeure bien qu’ils allaient toujours puiser l’eau du puit qui était bien meilleure .
Tous les ans durant nos voyages en camping car au travers de l’Europe on leur envoyait une carte postale écrite en breton . Monig Samson, excellente britophone, de Poullaouen nous a dit que les frères la présentaient dans les Festoù Noz .
Devant ma surprise lorsqu’ils nous dirent qu’ils n’avaient jamais écouter leur disque de Mouez Breizh je pris la décision d’apporter mon tourne disque pour leur faire écouter . Ce fut un grand moment .
Nous leur montrions les cours de maternelle de Gwenola et Maela, nos filles, qui étaient scolarisées à Diwan Sant Nazer et ils prenaient un réel plaisir à les parcourir .
Ils nous commandaient régulièrement du Muscadet Vin Breton de mon frère Alan . Un jour nous sommes venus les voir Alan sa femme Luce Chantal et moi . Un super moment de convivialité beaucoup apprécié par Luce .
Pourquoi vous chantez, cette question posée un jour reçue une réponse clair : Pour La Bretagne .
Le Pays nantais pour eux c’est la Bretagne un point c’est tout jamais ils n’auraient dit la Bretagne “historique” encore moins cette horeur de bretagne et loire atlantique .
Ils se félicitaient depuis toujours de n’avoir jamais quitté la Bretagne, la première fois que je les ai entendu dire c’était à un Fest Noz à Abbaretz où je crois qu’il y avait aussi les soeurs Goadec .
Agnès la compagne de Yvon n’a jamais réussi à les emmener à Andorre car il fallait traverser la France .
Henri reste le seul de la fratrie, et Agnès, nous nous jurons d’aller les voir en fin d’été …
Pour paraphraser Henri je dirais on a eu la joie de connaitre toute la famille et jamais ça ne s’oubliera …
Gant ma gwellañ gouremmenou
Evit Breizh Dieub
Yannig Coraud