L'Alsace veut redevenir une région administrative à part entière selon 92% des votes d'une cons

Dépêche publié le 22/02/22 9:42 dans Politique par La rédaction pour La rédaction
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Frederic Bierry ( Photo archives DNA /Franck DELHOMME)

Les 170 000 participants de la consultation organisée par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), ont plébiscité à 92,4 % une sortie de l’Alsace de la région Grand-Est, cette région fantoche créée sous l'administration de François Hollande, un président de la République issu d'un parti qui, aujourd'hui pour les présidentielles de 2022, ne représente plus que 1,5% des intentions de vote.

Le résultat est sans appel pour le président de la CEA, Frédéric Bierry qui s’est engagé à tout faire pour que l’Alsace redevienne une région à part entière.


Vos commentaires :
Killian Le Tréguer
Vendredi 22 novembre 2024
Ce n'est pas de la faute des organisateurs, mais le contexte français et international est très mauvais pour ce type de consultations...franchement, là, ce n'est pas vraiment le moment. Le plus grand drapeau breton du monde, une consultation non-officielle, attention danger de retour du boomerang vu le contexte. On s'expose, sans aucune chance de résultats. Le plus grand drapeau à Nantes, on ne l'a pas vu lors de la réforme territoriale. On voit bien en plus qu'il n'y a aucune mobilisation populaire actuellement (et le contexte n'y est pas étranger).

Plus généralement, retour des grands impérialismes en confrontations, du colonialisme (2.0), du gigantisme est une très mauvaise chose globalement pour les peuples sans Etats ou autonomie.


Dominique David
Vendredi 22 novembre 2024
92% x 12% de participation = 11% des personnes concernées.
L'honnêteté voudrait que l'on donne tous les chiffres.
L'équation reste toujours la même en France (hors Corse, DOM-TOM) sur ces sujets : 10% farouchement pour (qui votent), 10% farouchement contre (qui votent contre ou ne votent pas) et 80% qui s'en foutent car ce n'est pas un sujet qui les intéresse.

Rafig
Vendredi 22 novembre 2024
Bravo les Alsaciens-nes !
Nous bretons, luttons contre les mêmes socialistes français qui sont prêts à toutes les manœuvres non-démocratiques pour nous imposer leur Grand-Ouest !
Pas de Pays de Loire, Pas de Grand-Ouest juste LA Bretagne avec ses 5 départements !
Merci de nous respecter.

Per Yan
Vendredi 22 novembre 2024
Kilian : je me suis souvent fait cette réflexion. «Ne parlons pas de nos problèmes, ce n'est pas le moment». Mais à bien y réfléchir, ce n'est jamais le moment ! L'actualité depuis 10 ans est constamment occupée par des événements bouleversants (terrorisme, insurrections populaires, crises) et des polémiques superficielles et éphémères (style twitter trends). Il n'y a pas d' «espace public» et de moment pour mener une discussion sérieuse et respectueuse qui fasse avancer des sujets de fond. Ou alors ils sont confinés à des débats de spécialistes sans envergure. À la place on a un dialogue de sourds macrono-mariniste, et un simili-dialogue entre... jacobins de gauche et de droite.
Ils brouillent tous nos signaux. Les Bretons sur internet sont intellectuellement désarmés face à l'armada parisianiste -- elle-même bien faible face aux anglo-saxons et aux mots d'ordre de la gouvernance globale.
C'est tragique, car on sait bien que la résolution du problème identitaire français passe justement par la résolution du «problème breton» et des nationalités périphériques. Tant que la République continue d'être, en pratique, l'Empire de Paris, elle restera une pseudo-démocratie qui génère de l'aigreur et de l'injustice. Dit comme ça, on peut dire : c'est le moment... ou jamais !

Killian Le Tréguer
Vendredi 22 novembre 2024
@ Per Yann « je me suis souvent fait cette réflexion. »Ne parlons pas de nos problèmes, ce n'est pas le moment«. Mais à bien y réfléchir, ce n'est jamais le moment !»

Je suis totalement d'accord avec vous, et je le déplorais moi-même. En fait, mon avis c'est que le «c'est pas le moment» était souvent injustifié par le passé : c'était largement le moment justement. On a d'ailleurs eu une réforme territoriale sur le coin de table et faite n'importe comment, sans demander l'avis des personnes concernées ou des personnes les plus qualifiées par les mêmes personnes qui nous disaient «c'est pas le moment». En réalité, c'est de la réunification bretonne dont ils ne veulent pas.

Aujourd'hui par contre, ressasser en sortant l'artillerie du gigantisme symbolique est contre-productif, couplé à de crypto-consultations «sécessionistes» alsaciennes, vu le contexte de nationalisme français jamais vu depuis longtemps, de pouvoir pyramidal macronien (le modèle russe doit l'émoustiller) et de «sécessions», «pacification» et «auto-déterminations» à la sauce farces et attrapes russes qui choquent beaucoup de monde (à juste titre), ce n'est vraiment pas le moment d'exiger un «référendum» alors que nous n'avons que des opposants de partout finalement, ou d'imposer un gigantisme symbolique qui à mon avis fera plus fuir le quidam du 44 qu'autre chose.


Heol
Vendredi 22 novembre 2024
@Killian Le Tréguer «le modèle russe doit l'émoustiller», Poutine est un président autoritaire évidemment mais la Russie est une fédération et les sujets de la fédération gèrent librement les langues, cultures et religions sur leur territoire. Rien de tel en république universaliste.

Per Yan
Vendredi 22 novembre 2024
Je n'ai pas bien compris cette histoire de gigantisme. Ce n'est quand même pas pour décrire la gigantesque Britannia minor ? la Bretagne non amputée du 44 ? 44 où une majorité gagnerait nettement un référendum, et c'est justement pour ça qu'on s'échine à Paris pour ne pas poser la question. Auriez-vous oublié qu'un projet de consultation officielle reçut 100000 signatures et que Paris fit changer la loi pour que cela n'arrive ? Je parlais de Bretons désarmés face à la propagande, voilà un exemple, car c'est d'abord dans les esprits que ça se passe. Et dans l'espace public, où les symboles comptent encore beaucoup.
Mais je vous rejoins sur un point. Il est vrai qu'avec la crise terminale du capitalisme et de la démocratie à l'anglo-américaine, parler de droits des peuples et l'étayer avec des référendums... est bientôt suranné. Il ne reste que le langage de la force, la trique policière et l'insurrection populaire, c'est ce qui arrive déjà à Paris atteinte du syndrome obsidional alors que c'est elle qui par ses valeurs a fait sécession de l'Hexagone - idem pour toutes les capitales du covidisme et du capitalisme de surveillance.

Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
En fait les français sont assommés par les discours nationalistes de gauche et de droite et il n’y a plus de place pour une réflexion profonde sur l’organisation de l’état. Et par-dessus tout, les pouvoirs médiatiques parisiens de gauche et de droite veulent empêcher cette réflexion car cela signifierai la fin de leur pouvoir et de l’argent qui en découle. Donc de temps en temps ils envoient une torpille contre les « dangereux nationalistes périphériques ». Impossible pour les peuples et régions de France de relever la tête et de proposer une alternative.Trop de pouvoirs, d’emplois de fonctionnaires,d’argent pour les grosses sociétés sont en jeu.

Boned ruz
Vendredi 22 novembre 2024
@ Kilian Treguer @ Per Yan... Beaucoup effectivement pensent « il y a plus important...»plusieurs de mes amis sont ainsi. En réalité ils ont tord, ce qui semble dérisoire représente justement l'avenir! C'est donc l'exact contraire qu'il me semble important de penser. C'est bel et bien le moment pour défendre les choses dites dérisoires: les langues, les peuples, une réunification et autres «foutaises» telle que la nature, la planète... Négliger ou pire mépriser ces choses «dérisoires» est un comportement «morbide»(il est pour moi multi-suicidaire: psychologiquement, socialement mais aussi physiquement ); il vient en fait de l'influence des légitimistes que l'on rencontre encore beaucoup malgré la manière dont les gens sont malmenés. Cette attitude pro-étatique: politique pour certains et d'une triste naïveté pour la plus part se nourrit d'au moins deux choses.
La première, on pourrait l'appeler «le rêve français» issu de la IIIème République ou la mise en pratique de l'universalité à la française ( la grandeur de la France c'est beau et surtout très enrichissant pour le pays!).
La seconde, on la retrouve dans votre phrase Per Yan : «À la place on a un dialogue de sourds un simili dialogue entre... jacobins de gauche et de droite.» Ce que vous dites est tout à fait exact. Il s'agit ni plus ni moins que de la confiscation de la réflexion sur l'organisation sociétale en Hexagonie, depuis 2 siècles et demi au moins. Rajoutez à cela la promotion systématique de la République française dans sa version «rêve français» et son corolaire l'étouffement systématique de la «Démocratie véritable et bienveillante», vous obtenez des légitimistes pour qui un contrat de papier est tout et un idéal sociétal rien.
La dégradation de l'état-français crispe les comportements de ceux qui s'endorment chaque soir sur l'image du «rêve français»... ce rêve devient mirage et de plus en plus hypothétique comme« le rêve américain» d'ailleurs. Alors on se radicalise, la force rassure. Mais un pays au sens humain du terme se construit sur la cohérence, pas sur la force. La cohérence, c'est l'intelligence collective, la force, c'est le conflit...Il est vrai que l'intelligence collective c'est anti-constitutionnel sauf si elle est estanpillée« peuple Français». La skysophrénie guette le monde politique français, il ne sait plus comment répondre aux besoins humains qui veulent s'émanciper...Ce n'est pas dans son logiciel.
C'est pourquoi, le moment est venu de parler de choses qui se rapportent aux valeurs humaines fondamentales, parce qu'au final, il s'agit bien de valeurs humaines dont on a besoin: Langues, peuples , réunification..?. Tout simplement parce que le rêve français est mort et que les gens sont perdus avec comme valeur refuge l'état-nation qui n'offre lui aussi qu'une illusion de démocratie volontairement entretenue pour cacher l'idéal jacobin et donc la domination de certains sur les autres...Où sont les valeurs humaines dans le projet politique français?...Ce projet exclu de lui-même les valeurs humaines parce que justement il ignore les besoins de l'humain« tel son besoin d' identité dont une large facette est son identité groupale ou communautaire.. Les degrés d'individualisme, d'égoïsme, de recherche d'argent ( ou de confort outrancier) sont d'une telle intensité aujourd'hui que l'on touche l'overdose et l'écoeurement.
Quand vous parlez de peuples, de langue, de réunification, vous donnez, à l'inverse, une perspective non pas nouvelle mais une perspective qui a toujours été écartée, étouffée, une perspective humaine justement etc...et on sait bien pourquoi! ( la loi n'est elle pas faites parce que des petits malins ont déclaré que»
l'homme est un loup pour l'homme", autorisant ainsi l'étouffement des groupes et des identités, jugés comme des contre pouvoirs trop dérangeants)
Les légitimistes naïfs sont de plus en plus perdus, heureusement. Vers quoi se tourneront-ils quand ils auront enfin compris?
Ils faut convaincre, c'est long surtout dans les régions dont l'acculturation de l'identité naturelle ( bretonne en ce qui nous concerne ) est malheureusement une réalité.

Killian Le Tréguer
Vendredi 22 novembre 2024
«Je n'ai pas bien compris cette histoire de gigantisme»

Je parlais du gigantisme dans les symboles, là en l'occurrence «le drapeau le plus grand».


Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
«un projet de consultation officielle reçut 100 000 signatures et Paris fit changer la loi pour que cela n'arrive.»
L'abrogation programmée pour 2019 du droit d'option motiva la pétition des 100 000, mais il ne faut pas croire que cette abrogation a éteint la possibilité d'un vote consultatif. La loi en vigueur actuellement permet toujours au CD 44 ou à l'Etat d'organiser une consultation non référendaire en Loire-Atlantique pour changer de région.
La pétition est toujours en vigueur puisque le CD 44 n'a pas voté sur son intitulé exact. On attend depuis trois ans la décision du tribunal administratif.

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