Soïg SIBERIL - "Les sentiers partagés"

Chronique publié le 9/02/22 23:20 dans Musique par Gérard Simon pour Gérard Simon
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Jaquette du CD "Les sentiers partagés de Soïg SIBERIL -
Soïg SIBERIL et Jean-Félix LALANNE - Les sentiers partagés. CD Les sentiers partagés - Soïg SIBERIL

Une solide et pérenne amitié partagée, depuis près d’un quart de siècle, des séances d’enregistrement, des gravures numériques et des scènes, tout aussi partagées, pour des projets musicaux comme « Autour de la Guitare Celtique » ou « Back to Celtic Guitar » (Voir chronique), ce sont, à présent, des sentiers partagés que Soïg SIBERIL nous propose d’emprunter, principalement, avec son fidèle compagnon de « cordée guitaristique », Jean-Félix LALANNE.

Le talentueux guitariste breton de Trébrivan (Côtes d’Armor) a commencé sa reconnaissance, nous devrions, plutôt, écrire, connaissance des lieux, il y a dix huit mois, dans le contexte particulier de la crise sanitaire, qui permettait, toutefois, dans un espace moins fréquenté, un ersatz de liberté pour les plus chanceux citoyens ruraux. C’est à cette période que Soïg redécouvre, à quelques dix kilomètres de son havre de paix résidentiel et de création costarmoricain, son Centre-Bretagne, près de Carhaix-Plouguer, commune, cette fois, située en très voisin Finistère.

« Je suis pas mal sorti. Il y a des endroits où je n’étais jamais passé », précisera-t-il, au cours d’un entretien accordé au premier quotidien de la presse régionale.

Ces opportunes errances, finalement inattendues, ont inspiré l’artiste, notamment pour le titre éponyme « Les sentiers partagés », « Le Yeun », « Les trois chênes » ou « Le Korong » et, plus largement, pour l’ensemble du serein voyage qu’il nous invite, aussi, à partager, dans le pays des landes et des forêts, sur les chemins creux des terroirs bretons, des contrées celtes, puisque nous irons du pays Fañch, puis du Kreiz Breizh, vers les Monts d’Arrée, en passant par le Pays de Redon ou celui de Vannes, mais, aussi, en transitant, bien plus au sud, en « Celtie », celle de la Galice et des Asturies…

Un pétillant clin d’œil irlandais, ponctue, également, l’album, avec une Saint-Patrick, devenue, grâce à l’humour de Soïg… la « Saint Patrack », eu égard aux deux 17 mars 2020 et 21 « Covidés » qui ont vu, pour cette fête si chère à nos amis irlandais, la Guinness, céder la pinte… au « Corona », certes, identique appellation, mais tellement éloignée de toute bière, fût t’elle, mexicaine, (« fût », sans jeu de mot, bien que potentiel dans le cadre du sujet), que la frustration resta intégrale.

Le Compact Disk « Les sentiers partagés », est, donc, vous l’avez compris, un 12e disque, dit « solo », très inspiré par ces chemins parcourus et, avant tout, très... « choral ».

Soïg SIBERIL, puisant dans son riche répertoire, y décline 15 titres, très majoritairement, signés de sa main.

Pour la réalisation de cet opus, Soïg SIBERIL s’est, très étroitement, associé avec le véloce et créatif guitariste Jean Félix LALANNE qui assure la direction artistique, les arrangements, mais, aussi de magnifiques duos avec le maître armoricain de l’accord ouvert, open tuning ou, encore nommé DADGAD, faisant référence à la notation anglo-saxonne et correspondant aux cordes Ré, La, Ré, Sol, La et Ré d’un accord ouvert.

Sur ce sujet, grâce à la très pédagogique vidéo publiée sur le nouveau site de Soïg SIBERIL (Voir site) ses explications, aussi cristallines que ses enjôleurs arpèges, précisent la méthodologie de cette technique d’accordage Ré modal, bien adapté aux sonorités de la musique bretonne, celtique, traditionnellement, jouée, accompagnée et ornementée par les bourdonnantes sonorités des binioù kozh, cornemuses, vielles, ou uilleann pipes.

Pour obtenir un accord ouvert, on désaccorde certaines cordes :

Si La, Ré, Sol demeurent inchangés, la basse de Mi devient Ré, le SI est descendu d’un ton devenant un La et le Mi aigu de la chanterelle est abaissé d’un ton, devenant un Ré.

Mais, au-delà de la technique, s’expriment, bien entendu, au cœur de ce programme, une sensibilité et une expression artistique multiforme émanant, en spirales de cristal, des doigts magiques des deux, ô combien, fort agiles complices, auxquels viennent s’adjoindre, les francs talents de musiciens de renommée, venus de tous stylistiques horizons.

Nous notons les interventions, toutes plus séduisantes, les unes que les autres, de Patrice MARZIN, Jean-Marie ÉCAY, Gwenn CAHUE, SAMUELITO, aux guitares, Éric POIRIER, au bugle et bugle Kanstul, Yohna LALANNE, au chant et au violon, Cécile BONHOMME, à la harpe classique, Pascal REVA, au cajon, Kévin REVEYRAND, à la basse Fender jazz Bass et contrebasse, Balthazar NATUREL, au cor anglais.

Au vu de l’éclectisme de ces pupitres, c’est dire la variété, mais toujours dans une parfaite cohérence musicale, qui teinte merveilleusement la large palette musicale de ce remarquable album.

Nous passons, avec délectation, du celtique au jazz, du style manouche au blues, du classique à l’hispanisant, certes, d’une plage à l’autre, mais, parfois même, au cœur des morceaux ou des suites proposées.

Tout au long de ce fort riche programme, nous ressentons le fil rouge d’une très dense amitié, un collectif état d’esprit d’ouverture musicale parvenant, toutefois, à préserver cette âme bretonne, celtique, qui imprègne, en profondeur, la musique de Soïg, ainsi qu’une commune sérénité et une très belle lumière qui vibre, aussi dense, dans l’ouest, d’Argoat en Armor.

Vous percevrez, mieux encore, la quintessence, les fondements de cet exceptionnel projet musical, en lisant le long et viscéral avant-propos, signé de la main et du cœur de Jean-Félix LALANNE, texte figurant en pages 1 et 2 du livret joint à l’enregistrement.

En voici un extrait :

« Je connais Soïg SIBERIL depuis plus de vingt ans […] Il nous manquait une aventure jamais encore partagée, comme la réalisation de cet album dans lequel j’allais intervenir comme musicien, bien sûr, mais aussi comme arrangeur et « entremetteur », pour créer des rencontres et des passerelles entre la musique de Soïg et celle d’autres artistes à l’identité forte. Cet album est allé plus loin que mes espérances : il est plein de musique et de générosité. L’âme celtique de Soïg a pu rencontrer d’autres âmes, qu’elles soient manouches, hispaniques, jazz ou classiques, et sa guitare d’autres instruments que l’on n’entend jamais dans la musique dite celtique et, pourtant, quand on écoute l’album, tout semble tellement évident et naturel. »

[…] « d’autres instruments que l’on n’entend jamais dans la musique dite celtique ».

A notre grande surprise, c’est, d’entrée, le cas, avec le premier titre « Les sentiers partagés » qui ouvre le programme et donne son nom à l’opus. La guitare de Soïg est associée au bugle d’Eric POIRIER et à la contrebasse de Kévin REVEYRAND.

Quelle réussite ! Une douce mélodie où la profonde chaleur du cuivre qui, habilement, parvient à se hisser dans l’aigu, enlace, caresse voluptueusement, les arpèges cristallins de la guitare pour un descriptif panoramique celtisant sur les multiples paysages du Centre Bretagne.

Nous le notifions, à l’orée de cette chronique, « l’esprit d’ouverture musicale » est, effectivement, bien présent.

Piste 2, sans rupture, en quasi fondu enchainé, le regard breton se porte sur les cousins du sud avec un medley venant de Galice et des Asturies auquel vient s’additionner une composition. Si le thème galicien « O’Maio » permet une parfaite liaison d’ambiance avec la première pièce du disque, le deuxième morceau nous fait, très progressivement, glisser vers le style « manouche ».

Quel beau dialogue ensoleillé entre, voie de gauche, Soïg SIBERIL et, sur l’autre versant sonore, imprégné du génie de « Django », ayant mis de côté la guitare électrique de ses autodidactes débuts, en se découvrant une profonde passion pour les sonorités acoustiques, Gwen CAHUE. Deux jeux qui s’entrelacent magnifiquement.

Suit, en 3e plage, le premier duo griffé des deux initiateurs de l’opus.

C’est autour de « Al Lizher - La lettre », une composition écrite par le guitariste breton, il y a une quinzaine d’années (Album Lammat, paru en 2006), à laquelle il tenait à redonner vie, que Soïg et Jean-Félix marient leurs cordes.

Sur le livret, Soïg précise: « Jean-Félix a su lui redonner… «sa lettre de noblesse» ».

« Ah ! Qu'en termes galants ces choses-là sont mises.», compliment, ici, totalement dépourvu de toute hypocrisie sur fond d'amour qui teinte la célèbre pièce de Molière.

En tous cas, avec parfois, des sonorités de guitare « harpistiques », cette version est, effectivement, particulièrement élégante, délicate et parfaitement… partagée !

Après avoir apprécié, avec « Reeleria » (Contraction entre reel et buleria, rythme du flamenco), une fusion fort réussie entre guitare celtique et cette danse d’origine andalouse pratiquée en solitaire, avec les guitares de Soïg et Samuelito, « sur lie de basse profonde » de Kevin REVEYRAND, soulignées des pas de danse exprimés par les frappes mesurées du, ô combien multi-instrumentiste, Pascal REVO, siégeant sur sa caisse de résonance parallélépipédique, nommé cajon, pour la séquence suivante, une voix féminine se fait entendre…

Il s’agit de celle de Yohna LALANNE, fille de Jean-Félix, qui « celtise », tout en volutes de très légère brume, cette composition évoquant deux immenses mégalithes, appelés les Roches Piquées, mais aussi, Les demoiselles. Des blocs en quartz blanc cristallin de 3 mètres de hauteur, qui trônent dans les Landes de Saint-Just, situées à moins d’une vingtaine de kilomètres de Redon, en Ille-et-Vilaine.

Articulée en deux séquences musicales, comme une césure de vers à l'hémistiche, cette pièce, judicieusement nommée « La demoiselle de la lande », se conclut par une ridée, danse typique de la région de Redon, à laquelle se joint, discrètement, au sein des étincelantes notes de Soïg et Jean-Félix, la ligne vocale de la jeune et multi-instrumentiste, sur ce titre, chanteuse. Un instant magique…

Puis, retour dans le Kreiz Breizh, avec « Le Korong », du nom des gorges situées, tout près de chez Soïg. Nous y croisons, en duo, Soïg et le guitariste briochin, bien connu, Patrice MARZIN qui passe, au cours du morceau, de l’acoustique à l’électrique, semblant souligner le côté plus « rockailleux » de l’amas de rochers succédant au paysage varié de forêts, landes et rivière qui charment, particulièrement, en ces lieux souvent parcourus, l’assidu Trébrivanais promeneur.

Exceptionnelle rencontre, aussi, entre la guitare de Soïg et la harpe classique de Cécile BONHOMME, pour, en plage 9, « Balade en Sibé ».

D’autant que, pour la première fois, l’artiste breton joue sur une guitare… classique !

Eh oui ! l’amitié entre deux hommes, générant la confiance, peut convaincre. Jean-Félix a réussi !

De notre côté, cette très belle pièce nous a, franchement, convaincus. Au cours des phrasés, les deux artistes semblent, tour à tour, se lancer des invitations pour poursuivre, « de concert »… le sentier.

Instants suspendus qui se terminent, bien trop hâtivement, à notre goût, dans une lumineuse évanescence quasi mystique des deux instruments.

Dans un style « basco/breton », « Quartier de lune - Ramdam II » reprenant une composition écrite par Soïg, en hommage à deux associations de mêmes noms qui ont, à l’époque, en pays vannetais, largement œuvré pour promouvoir la culture et la musique bretonne, nous laisse entendre un merveilleux partage mélodique et rythmique entre électro-acoustique et électrique. Soïg SIBERIL et Jean-Marie ECAY (6 albums en lead, travaille ou a travaillé avec, entre bien d’autres « pointures », Jean-Luc Ponty, Didier Lockwood, Billy Cobham, Randy Brecker, Gino Vannelli, Claude Nougaro, Richard Galliano, Carles Benavent, Eddy Louis… ), se donnent la réplique.

Les deux parties de cette pièce sont, vraiment, passionnantes, la deuxième étant vécue et exprimée, dans une extrême vélocité, plus échevelée, plus jazz-rock, mais enracinée.

Dans le livret, pour ce morceau, évoquant Jean-Marie ECAY, Jean-Félix précise :

« […] Il sait à quel point j’admire son talent et envie sa liberté. Le travail d’arrangement et de conception de sa deuxième guitare sur la partie de Soïg est un modèle du genre. Tous ce qui doit être joué, est joué ! »

Ce n’est pas l’envie qui nous manque, mais, comme vous avez pu, déjà, le constater, nous nous garderons bien de décrire la totalité des tires qui sont, tous, pourtant, plus séduisants les uns que les autres. Vous les découvrirez par vous-mêmes après acquisition de cet excellent album.

Néanmoins, notre dernière halte sur ce sentier qu’il faut, absolument, emprunter en compagnie de tous ces artistes d’exception, sera consacrée à la plage 12, intitulée, pour ses deux volets, « Madona’s valse / A waltz for kidou ».

On y retrouve les cordes frottées, et pincées, de l’enjôleur violon, de la précédente chanteuse Yohna LALANNE, cette fois, instrumentiste, qui, sur trois temps, mène duo avec Soïg.

Pour la première composition, vous reconnaîtrez celle d’Etienne GRANDJEAN, initialement écrite pour l’accordéon et figurant sur le disque « La tempête » que ce grand représentant de l’accordéon en Bretagne avait enregistré en compagnie de son ami Soïg SIBERIL. Nous avions, à sa parution, en juin 2016, chroniqué ce Compact Disk enregistré au studio Marzelle, chez Tri Yann, et sélectionné un extrait de ce présent titre dans le medley mis en écoute. Vous pourrez comparer et apprécier le charme des deux versions (Notre chronique) .

La deuxième pièce est une composition d’Ian MELROSE, guitariste d’origine écossaise avec qui, Soïg SIBERIL se produit régulièrement, au sein du trio Celtic Guitar Journey.

Comme lors d’un rendez-vous final, fixé au terme d’un pictural voyage vécu sur un sentier de grande randonnée musicale qui traverserait la Celtie, c’est, curieusement et concomitamment à l’écoute du dernier titre de l’album, dont nous diffusons, en boucle, tout au long de la rédaction de ce papier, avec un plaisir, chaque fois renouvelé, l’intégralité des plages, que nous vous conseillons l’acquisition de ce remarquable enregistrement, réfléchi, peaufiné, ciselé… abouti !

Il s’agit d’un disque, à la fois, enraciné et contemporain, au sein duquel, bugle, cor anglais, guitare électrique, violon, harpe classique, contrebasse, basse, cajon, insufflent d’inédites sonorités à une musique d’inspiration, bretonne, celtique, en donnant, aussi, à d’anciennes compositions, de nouvelles couleurs, de nouveaux volumes, notamment, par la qualité des arrangements et par la finesse des jeux instrumentaux issus d’univers musicaux variés, précautionnèrent, rassemblés, fusionnés… unis.

Merci à Jean-Félix pour ses judicieux et délicieux choix artistiques, mersi bras à Soïg pour, une fois de plus, faire, à part entière, de la guitare un instrument de la Celtie contemporaine.

N’oublions, surtout, pas Patrice MARZIN qui a, savamment, enregistré et mixé le disque et tous ces instrumentistes qui, grâce à l’étendue de leurs connaissances et à leurs sensibilités artistiques, humaines, savent s’éloigner du confort de leurs terres de prédilection pour emprunter de nouveaux sentiers traversant d’autres territoires.

Comme une signature pour dédicace finale, cette fois, interprété en solo, par le, décidément, brillant, guitariste costarmoricain, c’est sur un traditionnel, arrangé par Soïg et Daniel LE FEON, titré « Au pays Fañch », région située en plein Centre-Bretagne, appelée, aussi, pays PLINN, que nous nous quittons sur ce ton simple / bal / ton double.

Ah ! C’est vrai, vous, vous n’entendez pas… Vous savez, alors, ce qu’il vous reste à faire !

N’hésitez pas à emprunter quelques chemins de traverse pour accéder, au plus vite, à ces bretons, celtiques, superbes sentiers.

Soïg SIBERIL… « Les sentiers partagés », une perle pour votre discothèque et, surtout, pour votre platine et votre attentive écoute !

Gérard SIMON

Illustration sonore de la page : Soïg SIBERIL et Jean-Félix LALANNE - Les sentiers partagés - Extrait de 01:01.

D'autres extraits sonores sur Culture et celtie, l'e-MAGazine (Voir site)

Les titres du CD «Les sentiers partagés» :

01. Soïg Sibéril, Jean-Félix Lalanne, avec Erick Poirier : Bugle, Kévin Reveyrand : contrebasse - Les sentiers partagés - 04:13.

02. Soïg Sibéril, avec Gwen Cahue - Le sud - 05:13.

03. Soïg Sibéril, Jean-Félix Lalanne - Al lizher - 03:47.

04. Soïg Sibéril, Patrice Marzin - Saint Patrack - 02:24.

05. Soïg Sibéril, Patrice Marzin avec Samuelito : guitare, Kévin Reveyrand : basse, Pascal Reva : Cajon - Reeleria - 03:22.

06. Soïg Sibéril, Jean-Félix Lalanne, avec Yohna Lalanne : voix - La demoiselle de la lande - 04:14.

07. Soïg Sibéril, Patrice Marzin - Le Korong - 03:37.

08. Soïg Sibéril, Jean-Félix Lalanne - Le nord - 02:12.

09. Ballade en sibé, avec Cécile Bonhomme : harpe - 03:05.

10. Soïg Sibéril, Jean-Marie Ecay - Quartier de lune / Ramdam II - 03:41.

11. Soïg Sibéril, avec Kévin Reveyrand : basse - Le Yeun - 02:20.

12. Soïg Sibéril, Jean-Félix Lalanne, avec Yohna Lalanne : violon - Madonna's valse / A Waltz for Kidou - 03:03.

13. Soïg Sibéril, avec Balthazar nautrel : cor anglais - Les trois chênes - 03:00.

14. Soïg Sibéril, Patrice Marzin - Sampa - 02:18.

15. Soïg Sibéril - Au pays Fañch - 02:35.

CD «Les sentiers partagés»- Soïg SIBERIL

Parution : 19 novembre 2021

Edité chez : COOP BREIZH - (Voir site)

Réf : 4016432

Le site Internet de Soïg SIBERIL : (Voir site)

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