Dans cette magnifique salle de Kemper, Maison pour Tous de Penhars, comble, Yvette Peaudecerf, fille de Saint-Nazaire et de Indre, communes sur l’estuaire de la Loire, a reçu le Collier de l’Hermine.
Beaucoup d’élus de la Bretagne administrative étaient présents. Mais aucun de Loire-Atlantique pour la féliciter. A quoi peut donc servir un adjoint aux enjeux bretons à la mairie de Nantes, et une adjointe au même titre au Conseil départemental de Loire-Atlantique ?
Nous avons rencontré Yvette Peaudecerf peu après :
[Agence Bretagne Presse] : Yvette Peaudecerf, bonjour et recevez toutes les félicitations de ABP pour votre Collier de l’Hermine. Pouvez-vous vous présenter auprès de vos lecteurs ?
[Yvette Peaudecerf] : Depuis de très nombreuses années, je participe à la vie culturelle bretonne au travers de plusieurs associations :
Tout d’abord au cercle celtique des îles d’Indre, dès 1963 date de sa création, où l’on pratique la danse, la musique, le chant… tous les composants qui font la richesse des arts et traditions populaires. C’est un des lieux privilégiés pour la transmission de la culture bretonne : la littérature, l’Histoire, les traditions des terroirs… qui souvent alimentent notre réflexion et nourrissent nos créations artistiques. C’est aussi la participation aux formations, aux réunions fédérales et confédérales et ainsi avoir l’opportunité de rencontres de personnalités à forte conviction bretonne.
A la fédération départementale Kenleur Loire de Bretagne qui fédère les groupes de danses et chorales de Loire-Atlantique. Cette instance permet des actions communes, une mutualisation des synergies. Cela permet aussi une plus grande lisibilité de la présence de la culture bretonne dans notre département, de redire notre appartenance à une Bretagne à 5 départements.
Enfin, au sein également de Kendalc’h qui aujourd’hui est devenue la Confédération KENLEUR depuis la fusion des deux confédérations Kendalc’h / War’l Leur. Au fil des années, j’ai eu des responsabilités au niveau de la commission danses, de la formation, au Conseil d’administration et du bureau de la Confédération. Aujourd’hui je suis vice-présidente en charge du patrimoine matériel et immatériel.
[ABP] : Kendalc’h et War ‘l leur ont fusionné. Quelle nouvelle dynamique peut apporter Kenleur, Madame la vice-présidente au patrimoine matériel et immatériel ?
[YP] : La Confédération KENLEUR née de la fusion Kendalc’h / War’l Leur est à ma connaissance la plus grande structure de ce genre en Europe. Aujourd’hui, c’est près de 20.000 adhérents, 200 associations et 8 fédérations en Bretagne et ailleurs, qui œuvrent pour vivre leur culture au quotidien. Une nouvelle dynamique… oui bien sûr ! La mutualisation des projets, des compétences, une équipe de collaborateurs, de ce fait renforcées, ont permis d’intensifier nos actions sur le terrain. Deux exemples :
Malgré la période difficile que tous les groupes ont vécue, Kenleur a pu mettre en place le KENLEUR TOUR caravane culturelle qui a sillonné la Bretagne en 53 étapes, de Cancale à Guingamp et là je puis vous dire que jeunes et moins jeunes se sont investis, l’implication de tous et de chacun était bien réelle !
Le STREET ART PATRIMONIAL. 12 villes ont adhéré à ce projet : habiller les murs de la commune avec des silhouettes XXL de gens du pays dans le vêtement traditionnel de leur terroir… mais revisitées.
[ABP] : Des projets en cours ?
[YP] : Oui, il y a toujours des projets en cours. J’espère que cette année, au niveau confédéral, nous allons pouvoir mener à bien notre programme d’activités habituelles : journées étude, stages, spécialisations… et bien d’autre projets qui sont en cours de réflexion.
La fusion des 2 confédérations a par conséquence amené la fusion des Fédérations départementales et nous travaillons à de beaux projets qui feront vivre la culture bretonne en Comté nantais … mais il est encore prématuré de les dévoiler.
[ABP] : Danse, langue, culture bretonne sont des mots qui vous collent et que vous diffusez auprès de la jeunesse bretonne. Avez-vous constaté une évolution dans l’implication de cette jeunesse auprès de qui vous œuvrez ?
[YP] : Bien sûr, d’une manière générale, on note une évolution dans l’implication des adhérents – et pas seulement de la jeunesse –. Le public auquel on s’adresse n’est pas hors sol. La société contemporaine influence nos modes de vie. Les groupes auxquels on s’adresse n’y échappe pas ! Les sollicitations sont multiples, c’est l’ère du zapping…
Mais moi je suis optimiste dans la jeunesse, il faut lui faire confiance. A nous de savoir transmettre notre passion aux jeunes, de nous adapter et surtout de les accompagner dans leur prise de responsabilité.
En Bretagne, je crois que l’on peut être fier du tissu associatif qui s’est développé et qui perdure aujourd’hui. Le vivre ensemble est une vraie richesse ! Et l’intergénérationnel n’est pas un vain mot.
[ABP] : C’est quoi, votre Bretagne, vous la fille de Saint-Nazaire, puis de Indre, deux communes sur la Loire estuarienne ?
[YP] : Je suis née à Saint-Nazaire donc en Bretagne, je vis à Indre depuis 60 ans donc en Bretagne. ! Pour moi c’est une évidence ! Ces deux communes sont en bord de Loire, cela ne change rien.
Effectivement, vivre en Loire-Atlantique cela oblige à réaffirmer quotidiennement que nous sommes bien en Bretagne et qu’il faut œuvrer inlassablement pour notre culture et éviter comme dit Guillevic : « la menace de l’effacement dans le partout pareil ».
[ABP] : Dites-moi, qu’est-ce que cela fait de recevoir ce Collier ?
[YP] :Recevoir le Collier de l’Hermine est un honneur bien évidemment et une grande émotion. C’est aussi une reconnaissance du militantisme de terrain.
[ABP] : Yvette Peaudecerf, je vous remercie
[YP] : Kenavo
Cet article poursuit la série
Denez Prigent reçoit le Collier de l'Hermine (voir notre article)
Danielle Novello-Floc'hlay reçoit le Collier de l'Hermine (voir notre article)
Paul Molac reçoit la médaille de l'Institut culturel (voir notre article)
■A quand une prise de conscience, à quand des yeux ouverts ??
Ils ont même profité et obtenu des subventions de villes de la Bretagne croupion
J'espère qu'ils n'ont pas aussi saboté le projet de la FSB/KSB multisport de 2023;
La soupe est «toujours» bonne pour des individuels qui obtiennent ainsi des strapontins ,comme nous le disions en 1983 à St Nazer.
Nous connaissons bien cela depuis de longues années en Loire Atlantique.
Etre un sportif breton,une association sportive bretonne, c'est d'abord d'adhérer à la FSB/KSB avant de leur piquer ce projet
Tout ce qui est fait à la Mairie de Nantes et en Loire-Atlantique (disons encore plus qu'ailleurs) par rapport à la question bretonne est pesé et sous-pesé, ne vous inquiétez pas. Et tout est sous-pesé pour soutirer quelques voix sans jamais s'aventurer dans une Bretagne à 5 départements, cela ne fait absolument cas doute. Pourquoi cet aveuglement ? Car j'ai franchement l'impression que l'on entretient une image positive du 44 institutionnel dans le mouvement breton qui n'a vraiment pas lieu d'être. A mauvais diagnostics ou politique de l'autruche, absence de vrais résultats garantis.
Je concluerai tout de même sur ces jeux bretons : ils n'ont pas encore eu lieu. Car autre grande constante, des «symboles» et autres projets B5 à Nantes et réunifications symboliques qui ne mangeaient pourtant vraiment pas de pain, on a eu moultes et moultes qui ont été avortés et dénaturés en bout de course.