La rentrée des classes bilingues et immersives en Bretagne s’annonçait difficile, avec les fermetures de classes bilingues décidées pendant l’été par le rectorat et la pression sur Diwan pour réduire les heures de breton. De fait, nombre d’élèves voient leur scolarité bilingue interrompue en arrivant au collège ou au lycée, et d’autres sont entassés dans des classes surchargées par manque de moyens.
Mais il faut ajouter à ce bilan déplorable le non-remplacement de plusieurs professeurs dans le second degré public, non-remplacement volontaire puisque les absences des enseignants concernés avaient été annoncées plusieurs mois avant la rentrée. Les heures de cours non assurées se comptent pas dizaines. Nous assistons bien à une attaque globale et systématique contre l’enseignement du et en breton, public comme associatif, bilingue comme immersif.
Aucun argument du rectorat ne tient. On refuse localement des ouvertures en raison d’un nombre d’élèves insuffisant, mais sans dégager de moyens pour ouvrir des classes là où les effectifs sont trop élevés. Dans le public, des familles sont découragées par le non-respect de la parité horaire ou le non-remplacement des enseignants, et Diwan ne reçoit pas les moyens pour recevoir correctement les élèves qui rejoignent l’enseignement immersif.
Nous ne pouvons plus laisser à l’État le pouvoir de décider de l’avenir de l’enseignement bilingue et immersif. Démonstration est faite à tous les niveaux de l’hostilité de l’administration contre le breton, à rebours des principes démocratiques élémentaires. Du Conseil d’État au rectorat en passant par le gouvernement, aucun rouage de la République ne s’avère digne de confiance. L’Union démocratique bretonne revendique le pilotage de l’enseignement immersif et bilingue en Bretagne, sous la responsabilité des élus du Conseil régional, comptable de leurs choix politiques devant le peuple breton.
Pierre-Emmanuel Marais, porte-parole de l’Union démocratique bretonne
■Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut rien entendre, c'est vrai, mais répétons quand même par principe au Ministre (encore ) en charge de l'EN pour quelques mois, que cette compétence, indispensable, logique et appliquée dans la plupart des pays démocratiques qui nous entourent, loin d'amputer les exigences (souvent théoriques d'ailleurs) de l'Education Nationale, l'enrichirait au contraire de façon évidente.
Mais le procès injuste et rétrograde fait aux cultures régionales est, on le sait, de nature idéologique et politique. Du coup, comment serait-il possible d'accepter benoitement le lent effacement programmé, si - à part une poignée de courageux - nos élus se couchent sans se battre sur cette compétence minimum (ou sur la réunification, qui est une exigence tout aussi forte ) ?
Tiern e peb Amzer.