Dans la paisible localité de Treogan, au carrefour des trois départements bretons les plus occidentaux, le Parti Breton-Strollad Breizh a tenu sa convention afin de réfléchir sur les conclusions à tirer des dernières élections régionales, par ailleurs pour se définir une ligne de conduite pour les prochaines élections législatives.
Précédant cette journée, Honoré Lescoat, ancien maire de Treogan, est venu saluer les militants. Il a décrit l’histoire de sa commune avec toute la tendresse et l’humanité qu’on lui connaît. L’institutrice et l’école, les fermes, la langue bretonne...
À l’issue des travaux, ABP a rencontré Mathieu Guihard, leur président.
[Agence Bretagne Presse] : Mathieu Guihard bonjour. Vous êtes le président du Parti Breton-Strollad Breizh (PB-SB). Vous sortez de la Convention du PB-SB, dont le but était de réfléchir aux prochaines élections législatives. Et vous paraissez calme et réjoui. Je vais tout d’abord vous demander votre analyse des dernières élections régionales.
[Mathieu Guihard] : Le Parti Breton a porté la liste d’ouverture « Bretagne Responsable » menée par Joannic Martin et 91 femmes et hommes engagés pour défendre les intérêts nationaux du peuple breton. Nous avons recueilli plus de 13000 voix soit un score de 1,55%, avec des pointes intéressantes comme à Josselin. Ce résultat est positif car, même si nous ne rentrons pas au Conseil régional, nous sommes les seuls à progresser avec EELV dans un contexte d’abstention énorme. Et puis nous avons senti que le potentiel était là. Certes, nous n’avons pas encore atteint la barre des 5%, mais un sondage a crédité le PB à un moment de ce score pour la première fois en son nom propre. Et puis nous étions en fait le second choix de nombreux électeurs, notamment ceux de Daniel Cueff. Nul doute que l’absence de profession de foi nous a fait perdre plusieurs pourcents. Le défi, aux prochaines régionales, sera bien de devenir leur premier choix. Un autre point positif est que nous avons beaucoup augmenté en visibilité et en notoriété auprès des électeurs, des journalistes et des autres partis. Nous avons aussi contribué à mettre des thèmes forts dans la campagne : langues, réunification, statut de résident, police régionale… Bref tout cela est prometteur pour l’avenir.
[ABP] : Ces élections ont donc permis à vous-même, à Joannic Martin, tête de liste, et à l’ensemble de votre parti d’asseoir votre notoriété, assurance d’un envol électoral pour la suite ?
[MG] : Oui nous avons indéniablement franchi un pas en termes de notoriété et de visibilité. Mais nous gardons les pieds sur Terre. Nous avons rencontré beaucoup de monde, et beaucoup de monde est venu nous parler, des citoyens, des associations, des professionnels, des médias… Cela a aussi boosté les adhésions, y compris d’élus locaux. Joannic Martin ou moi-même avons pu participer à tous les débats avec les grosses listes, contrairement à LFI ! D’autres candidats de la liste ont aussi été interviewés, notamment des jeunes. C’est assez remarquable pour un parti avec des moyens, notamment financiers, dérisoires comparés aux moyens aberrants des grosses écuries parisiennes. Une de nos forces réside dans le fait que nous sommes un vrai parti politique, avec des adhérents, une assise territoriale, des structures, des rencontres, des débats, et aussi un état d’esprit, une « culture ». Tout le contraire d’une coquille vide ou d’un mirage bonimenteur, suivez mon regard… Ce que nous devons faire est continuer d’asseoir cette notoriété nouvelle avec humilité et régularité.
[ABP] : Vous avez donc réfléchi avec vos militants sur votre position pour les prochaines élections législatives (printemps 2022, après la présidentielle). Quelle sera-t-elle ?
[MG] : En 2017 nous avions réalisé l’alliance des mouvements bretons, de l’Alliance écologiste indépendante, les écologistes centristes, et des Fédéralistes européens, en étant présents dans 35 circonscriptions (dont 31 pour le Parti Breton). Ce dimanche nous nous sommes effectivement réuni dans le Kreiz Breizh pour notre journée de rentrée et les adhérents ont pu faire le point sur le contexte et les possibilités qui s’offrent à nous. Et nous sommes unanimes pour y aller, car le Parti Breton est toujours présents à toutes les élections en Bretagne.
[ABP] : Vous pensez donc vous présenter dans les 37 circonscriptions que compte la Bretagne ?
[MG] : Oui, cette fois-ci notre objectif est d’être présent dans les 37 circonscriptions, et même ailleurs pourquoi pas, car nous avons des adhérents dans plusieurs régions françaises.
[ABP] : Avez-vous tiré des leçons de ce qu’il faudrait faire – et ne pas faire – pour réussir une campagne électorale, et donc augmenter vos scores ?
[MG] : J’ai déjà évoqué les points positifs de notre campagne. Parmi les points à améliorer, l’organisation est toujours un défi, surtout que nous sommes des « Bretons du quotidien », des bénévoles qui avons des engagements professionnels, associatifs et familiaux par ailleurs. Met dont a reomp a-benn memestra*. Ensuite l’absence de profession de foi est clairement un handicap, et notre notoriété individuelle et collective est encore relative. Tout cela se construit sur la durée par un travail de long terme. Il faut être à la fois modeste et persévérant. Et parler avec tout le monde, sans a priori.
[ABP] : En 2017, vous étiez associés avec l’Alliance écologiste indépendante (AEI). Cette année, envisagez-vous de renouveler cet accord ? Ou vous associer avec d’autres mouvements, bretons ou français ?
[MG] : Rien n’est exclu à ce stade mais une donnée a quand même changé depuis 2017, l’AEI n’existe plus en tant que telle. Nous sommes prêts à discuter et à nous allier avec tout acteur de bonne volonté, en gardant toujours le même objectif : un pouvoir breton fort pour une Bretagne entreprenante, solidaire, émancipée et écologique.
[ABP] : On connaît la fibre écologiste du Parti Breton. Quel regard portez-vous sur la primaire de EELV ?
[MG] : Les choses évoluent enfin en France sur le terrain de l’écologie politique, et c’est une très bonne nouvelle. EELV n’a plus le monopole de l’écologie, cette « exception culturelle » française qui plombe la cause écologique depuis tant d’années. De nouveaux partis écolos émergent, notamment au centre. La primaire écolo est à ce titre révélatrice et je tiens à souligner que la candidature de Jean-Marc Governatori sort du lot car c’est le seul à vouloir élargir véritablement le spectre politique de l’écologie en France.
[ABP] : Jean-Marc Governatori est-il si différent des autres candidats ? Seriez-vous prêt à lui apporter votre soutien ?
[MG] : Il n’est pas dogmatique, est prêt à parler avec tous les démocrates, a des solutions concrètes à des problèmes concrets, et parle de tous les sujets y compris l’économie et la sécurité. Ça fait beaucoup de points communs avec le Parti Breton ! Je vais vous donner un petit scoop, nous allons appeler à voter pour lui à la primaire écologiste, nous l’avons décidé ce dimanche. Le défi environnemental qui arrive ne sera pas relevé par l’idéologie et le sectarisme mais le pragmatisme et la solidarité. Au Parti Breton, nous y sommes prêts.
[ABP] : Mathieu Guihard, je vous remercie
(*) mais nous y arrivons quand même
■Préoccupons nous de nos problématiques bretonnes, gagnons des élections en Bretagne. Laissons les français patauger dans leur marigot idéologique nationaliste et mortifère.
Faut-il pour cela, un « bazhvalan » (entremetteur/ marieur), et voulez-vous jouer ce rôle ? Quel intérêt ?
Avez-vous quelque chose sous la main, quelqu'un de nouveau qui n'aie pas dépassé la date de péremption, inspirant de la confiance plein pot peut-être (pour doux rêveurs, ou pires); à proposer ?
Avez-vous quelqu’un, providence faite française, qui viendrait de surgir dont on ne sait où, de qui vous soyez pour « une fois » entre toutes, sûre et certaine qu’il ne serait pas nécessaire de se doter d’une cuillère à très long manche, quand on dîne avec lui ? En enfer ?
Quant aux « ententes interpartis et autres autonomistes de France » inefficaces, sont-elles satisfaisantes ?
Corse et Basques disposent de statuts spéciaux ou d’autonomie avancée du fait que, principalement à certaines époques passées, ils ont utilisé des arguments, disons-le, frappants ! Je ne crois absolument pas que ce sont les revendications « démocratiques », et « bavasseries » sans vigueur qui ont convaincu, obligé les états concernés d’accorder finalement ces statuts. Même l’Alsace dispose de particularités sociales et religieuses dues aux guerres, dont elle n’est pas responsable c’est évident. La séculaire connerie franco-allemande s’en ait bien chargé. Dispositions et avantages acceptées par l’état français pour ré- amarrer l’Alsace/lorraine une fois de plus à l’hexagone « écorné », sans se priver après une attente très patiente de plus de soixante dix années passées, de remettre en question son identité territoriale historique au travers d’une régionalisation aberrante qui démontre toute la duplicité et la nature mauvaise de l’état français! Une certaine pauvreté française tout de même , en développement accéléré!
Ceux qui comptent, s’associent et vendent à bon marché, et à l’encan par d’autres, le « système électoraliste français » pour faire évoluer les statuts des colonies régionales que nous sommes pour Paris, et pour bon nombre de Parisiens et autres Français ailleurs, se trompent ! Est-ce qu’ils ne font que seulement se tromper, ou bien l’utilisent-ils pour des objectifs plus ou moins louables (ce qui est inexistant en politique), mais on peut l’utiliser et en rire grassement ! Même hermaphrodite …ce ne serait faire preuve d’une espérance justifiée, quel que soit le domaine où on la place. Les bi (s) en toutes choses (politique bretonne par exemple) ne me semblent pas des garants d’homéostasie, ou d’équilibre régénérateur !
J’ai 79 ans ! Militant ? Selon des critères généralement « généraux », et l’on finit par savoir ce que ça vaut !!! Eh bien, non !
Un colleur d’affiche, un encarté, un radoteur de thème politique qui se retrouve dans une UNION de la gauche ou de la Droite, à l’UDB, au PS au PC, au RPR.UMP.LR ou à LAREM, etc,... est-il un militant breton. Qui serve à quelque chose, quand rien jamais ne se passe, malgré?
Seul ce qui est fait et réussit ou pas ! Fait, pas ou pas fait, réussi, pas réussi dit de l’utilité ou non du militantisme breton, des illusions futiles et du temps perdu Et de ceux qui nous font perdre notre temps avant que l’on s’en rende compte. Trop tard à 99,999 %, en et pour la BRETAGNE,car la vie est courte, il faut vite choisir son combat,son intensité et les champs d’action…
Et voir Le Parti Breton se présenter dans 37 circonscriptions pour une présidentielle parisienne et appelant à voter pour Monsieur Governatori de EELV auquel parti s’associent déjà nos valeureux UDBistes, , n’est-ce pas là une « entente » comme vous le souhaitez ou peut-être pas, Fanny ???
Cette grave dérive vers la politique politicienne comme champ des intérêts divres, et le sociétalisme désintégrateur comme petit livre rouge laisse, ILS laissent à mon avis sur le bord de la route l’ÉCOLOGIE, qui me paraît n’être plus qu’un voile abusif, et de moins en moins concentrée sur tout ce qu’elle devrait recouvrir de réflexion /analyse, d’observation/expérimentation et déductions pour des actions à proposer, voire rendre possible de les imposer aux gouvernements dans des modalités discutées, et aux états !
Se dire écologiste et accepter un maroquin au logement ça veut quoi dire ?
L’ÉCOLOGIE demandait, exigeait toute l’énergie disponible. Non en perdre pour se disperser et prendre le/un pouvoir au sommet de l’État; et en parallèle perdre toute crédibilité en matière d’ÉCOLOGIE ! Mais aussi pour concevoir un projet innovant, exiger et se voir attribuer soit un ministère pérenne, inamovible quels que soient les gouvernements ou l’organisation de l’État ! Soit une structure extérieure , d’études et réalisations ou /et d’impulsion industrielle , ou plus si jugé utile !
Par voie de conséquence « mécanique » qui veut que disposant d’une somme d’énergie finie pour promouvoir, expérimenter, et/mais dépensant la plus grande part dans des consommations annexes, il en reste fort peu pour l’ÉCOLOGIE , en plus de disqualifier ceux qui l’ont accaparée , pour d’autre objectifs !
Ce qui implique un travail d’information des citoyens et citoyennes, sur les « réalités » écologiques par un organisme (inexistant) qui donne confiance justifiée, lesquels trouvant et prenant le boulot très au sérieux « d’écologues" ( comme il existe des « climatologues »), de chercheurs, d’ ingénieurs, de techniciens, d’ industriels, en diverses et multiples disciplines nécessaires, ces citoyens pourraient par voie référendaire, par exemple imposer, si nécessaire, aux gouvernants, à l’état d’agir dans telle direction ou pour telle action considérée comme vitale, dans des délais jugés et établis prioritaires éventuellement.
Pour moi c’est un projet qui convient parfaitement à des autonomistes, et mieux encore aux indépendantistes .Plus encore s’ils sont Bretons ! Governatori n’y a pas sa place concernant la BRETAGNE. Avec bien d’autres !
Il est important que le Parti Breton soit présent partout pour qu'il y ait une alternative électorale possible, pour être identifiable. Paul Molac est un coup avec Hollande, un coup avec Macron. Qu'y a t-il eu de positif pour les revendications bretonnes sous ces deux quinquennats ?
Par ailleurs les Législatives se jouent en 2 Tours, il est hautement improbable que Molac et le candidat du Parti Breton soient qualifiés ensemble au 2nd Tour. M. Molac a surtout besoin de votes de gauche non-autonomistes pour cumuler un 3ème mandat de Député.