Les 150 ans de la Guerre de 1870 et du camp des Bretons à Conlie, la commémoration sera une versio

Chronique publié le 2/09/21 11:37 dans Histoire de Bretagne par Alan-Erwan CORAUD pour Alan-Erwan CORAUD

Les samedi 18 septembre et dimanche 19 septembre deux journées sont organisées pour commémorer non pas le camp de Conlie et l’organisation étatique de la mort de milliers de soldats bretons mais les 150 ans de la guerre de 1870.

Avec un an de retard pour cause de pandémie.

Le Camp de Conlie, situé dans la région du Mans, est un des onze camps établis par le gouvernement républicain de Gambetta lors de la guerre de 1870 afin de préparer une contre-offensive contre l'occupant. Les Prussiens sont désormais aux portes d'Orléans.

Ces camps serviront à rassembler les armées d’enrôlés de force. Celui de Conlie est destiné à l’Armée de Bretagne, forte d’environ 60 000 hommes des cinq départements de Bretagne.

En quelques semaines, l’État français contraint les forces vives de la Bretagne à marcher hors de Bretagne, en plein hiver, jusqu’au camp de Conlie. C’est le général breton Comte de Keratry qui est nommé à la tête de cette Armée de Bretagne.

Mais voilà, Gambetta prend peur.

Car rassembler et armer des dizaines de milliers de Bretons sous le commandement d’un général… breton l’inquiète tout à coup.

Gambetta opte pour laisser mourir cette armée bretonne.

Extrait d’un témoignage de Gaston Tissandier (né le 21 novembre 1843 à Paris où il est mort le 30 août 1899, scientifique et aérostier français).

« Est-ce bien un camp ? C’est plutôt un vaste marécage, une plaine liquéfiée, un lac de boue. Tout ce qu’on a pu dire sur ce camp trop célèbre est au-dessous de la vérité. On y enfonce jusqu’aux genoux dans une pâte molle et humide. Les malheureux mobiles se sont pourvus de sabots et pataugent dans la boue où ils pourraient certainement faire des parties de canots. Ils sont là quarante mille nous dit-on et, tous les jours, on enlève 500 ou 600 malades. Quand il pleut trop fort, on retrouve dans les bas-fonds des baraquements submergés. Il y a eu ces jours derniers quelques soldats engloutis, noyés dans leur lit pendant un orage »

KERFANK, la ville de boue

Les Bretons surnomment ce camp de la mort et de l’horreur Kerfank. Ce qui signifie « Ville de boue » en langue française.

Après deux mois de privations et d’humiliations, environ 6500 Bretons affaiblis et peu armés

-4000 vieilles pétoires selon les témoignages- sont envoyés à la boucherie dans la lugubre et froide nuit du 11 au 12 Janvier 1871. (voir notre article) La 20e division prussienne bien équipée du Général Von Krautz-Koschlau en massacrera 6000.

En les envoyant en première ligne le commandement français savait pertinemment qu’il allait sacrifier 6000 Bretons … pour rien.

Car Le Mans sera occupé par les Prussiens le lendemain.

L’armée de la Loire quant à elle concentre tous les efforts de Gambetta. Cette armée est créée à partir de troupes rappelées d’Algérie, de soldats des dépôts et des réserves (régiments de marche) qui forment le 15 é corps d’armée sous la direction du général de la Motte-Rouge. 70 000 hommes équipés comme il se doit, armés de fusils de dernière génération, soutenus par 150 canons.

Habitués à combattre en Algérie, cette armée aguerrie n’hésitera pas à tuer ces maudits Bretons qui essaient de rentrer chez eux en fuyant ce camp de Conlie où l’État les laisse mourir.

Version française de cette douloureuse page d'histoire bretonne ?

Voilà pour le résumé de cette page d’histoire.

Aurons-nous droit à cette information lors de ces deux journées des 18 et 19 septembre ?

Financées par les régions administratives « Bretagne » et Pays de Loire les organisateurs -principalement la ville de Le Mans- n’ont pas contacté les associations bretonnes.

Le Conseil régional de Rennes n’a pas non plus partagé l’information.

L’ICB -Institut Culturel de Bretagne- n’a pas été invité à participer.

Encore moins Koun Breizh-Souvenir Breton qui depuis 1954 fait vivre la culture et l’histoire bretonnes, particulièrement étouffées par les réseaux officiels.

Il va sans dire que les organisations culturelles et historiques en Bretagne avaient toute légitimité pour que cet évènement des 150 ans de Conlie soit organisé par elles.

Vous pouvez consulter le programme officiel qui accompagne cet article.

La dimension bretonne risque d’être folklorisée et noyée dans une problématique Prusse-France.

C’est pourquoi si vous pouvez être présents durant ces deux jours, il serait intéressant que des compatriotes amènent l’information savamment étouffée depuis… 150 ans.


Vos commentaires :
Lucien Le Mahre
Vendredi 22 novembre 2024
A moins d'être dépourvus du dernier soupçon d'honneur et de dignité, la Région Bretagne ne peut décemment financer - en notre nom et avec notre argent - cette cérémonie commémorative de Conlie, du moins en l'absence impensable d'un volet concernant le drame de l'armée bretonne sabotée et sacrifiée par Gambetta, alors qu'elle était là pour combattre les Prussiens.
Quel peut être ce volet ?
On pense à une forte délégation de personnalités politiques et culturelles chargées de remettre les faits dans leur vérité, idéalement accompagnée par un bagad ou au moins une formation réduite, ou même, si décidément on ne peut faire mieux, une seul chanteur chantant une gwerz appropriée ou une cornemuse sonnant un de ces airs funèbres que l'on joue solennellement aux funérailles de nos soldats morts au combat.
Mais il y a sûrement d'autres idées qui pourraient se faire connaître ici ...
A moins naturellement que le Conseil Régional - fort de ses 83 membres et pourquoi pas en accord avec le Conseil du 44 - n'ait déjà négocié le contenu historique exact ( non révisionniste ) de la cérémonie, en une démarche parfaitement dans l'ordre des choses dont nous serions bien sûr heureux d'être avertis.

Ker Cadélac
Vendredi 22 novembre 2024
MDR ces propos sont négationnistes, mais est-ce étonnant de votre part. Ce que vous affirmez ici est mensonger. Il y a eu de la désorganisation et du gâchis d'hommes, mais votre discours victimaire n'a rien à voir avec l'histoire. C'est triste que vous soyez si indigents sur le plan historique.

pierre daniel
Vendredi 22 novembre 2024
Il y a des guerres a faire aujourd'hui et j'en connais deux prioritaires 1 la réunification, 2 sauver la langue
Laissons le pays totalitaire dont hélas nous sommes tributaires,commémorer ses défaites .
Il ne faut rien attendre de ce pays notre devoir est de nous battre aujourd'hui pour nos libertés de demain et les générations futures .
Le pays des droits de l'homme se transforme doucement en dictature soft c'est juste l'étape avant l'effrondement,c'est sur les ruines de paris que nous reconstruirons notre nation ,mais pas avec Paris
a galon

penn kaled
Vendredi 22 novembre 2024
S'il est exact que la France est hyper endettée avec des fondamentaux économiques malsains ,l'effondrement n'est pas pour demain ,le gouvernement prélèvera dans les comptes privés pour éponger la dette publique .Le niveau d'épargne n'a jamais été aussi élevé ,sans compter tous les autres actifs immobiliers et autres ,même s'ils sont aux mains de la partie des plus favorisés .Depuis avant guerre certains ont parié sur cet effondrement qui peut arriver mais dans le cadre d'une crise économique mondiale majeure .En ce qui concerne la dérive autoritaire et liberticide je vous rejoint ,ainsi que sur les deux autres points .

jakez Lhéritier
Vendredi 22 novembre 2024
Bien Alan. ce rappel est vital
Faire diffuser ce rappel historique très largement relève d'un devoir de mémoire indispensable pour nos jeunes et les familles.
Organiser une action une présence sur ce lieu c'est important.
Cela n'empêche pas aussi de se battre pour nos autres objectifs.
J'en avais parlé sur St Nazer lors des actions pour l'anniversaire des 150 ans de la Commune de Paris.
et cette ignorance sur le Camp de Conlie

Michel bernard
Vendredi 22 novembre 2024
Merci d' avoir evoque cette ignominie,que j 'ignorais,decidement la republique ne respectait pas les bretons et Gambetta, idole republicaine doit etre fustige pour cela ,et que dire de son admirateur Clemenceau qui a envoye en 1919 des soldats bretons massacrer des rebelles a Strasbourg parce qu' ils obeissaint aveuglement aux ordres,etant quasi analphabetes lire a ce sujet didier Daeninks .

Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
Gambetta n’avait aucune pitié pour le peuple, aucune expérience militaire,comme beaucoup de politiciens , ce qui l’intéressait c’était de se mettre en valeur. Il n’y a rien à célébrer dans cet épisode, seulement la médiocrité des dirigeants français de l’époque.

AFB-EKB
Vendredi 22 novembre 2024
Pourquoi ne pas débaptiser les places et rues portant le nom de Gambetta en Bretagne et les remplacer par le nom du poète Tristan Corbière auteur du poème «La complainte de Conlie» ?

Tiern e peb Amzer


Alter Écho & Ego machin
Vendredi 22 novembre 2024
Parce qu'il n'y a pas de Bretons au pouvoir en Bretagne!
C'est aussi simple, aussi terrible que cela!
Gambette?

Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
Gambetta n’avait aucune pitié pour le peuple, aucune expérience militaire,comme beaucoup de politiciens , ce qui l’intéressait c’était de se mettre en valeur. Il n’y a rien à célébrer dans cet épisode, seulement la médiocrité des dirigeants français de l’époque.

Alan-Erwan Coraud
Vendredi 22 novembre 2024
Kerbarth vous voulez dédouaner la France étatique de cette volonté planifiée par Gambetta de détruire ces Bretons ? L'histoire est factuelle. Les faits sont là. Je rappelle les gros moyens mis à disposition de l'armée de la Loire. La comparaison parle d'elle-même.

Alan-Erwan Coraud
Vendredi 22 novembre 2024
Ker Kadelac j'ai accepté votre commentaire qui n'apporte rien à part l'utilisation d'un terme particulièrement mauvais: négationniste. Sinon, l'injure n'est pas productive. Ici, sur ABP nous pouvons débattre de façon contradictoire, mais dans le respect. Le nationalisme français né avec la révolution français a écrasé bien des peuples. La haine pour les Bretons n'est plus à démontrer, comme la haine pour les Créoles et combien d'autres, ceci au nom de la France et de sa création artificielle de «nation». Sous les rois des Francs puis au XII é siècle de la France, les massacres des peuples vaincus se faisaient sans justifications fallacieuses, c'était au moins ça !

jakez Lhéritier
Vendredi 22 novembre 2024
«Ker Cadelac» peut il dévoiler sses prénoms et nom .Trop facile de se cacher derrière un faux nom.
Courage.
sur ces sites seuls les noms identifiés devraient s'exprimer.
je l'ai déjà signalé?

Le silence de certains médias Français dont OF et son groupe,sur l'histoire du camp de Conlie est à ajouter à d'autres sujets censurés.
Ceci devrait être l'objet de nos principales revendications à mettre en avant maintenant par les organisations bretonnes.
Une campagne de recouvrement des plaques bretonnes sur Gambetta est une bonne idée.(AFB/EKB)
Nous avions fait cela pour les panneaux de villes lors de la lutte contre le projet nuckléaire de Plogoff.


Alter Écho & Ego machin
Vendredi 22 novembre 2024
Perso je considère que seuls ceux «je connais» sous ces NOMS et Prénoms (et encore quelle certitude) ne sont pas des affublés de pseudo! Autrement toutes autres«identités» sont possiblement des pseudos ;.;qui ne voudraient pas le paraître!
Si à la place de mon pseudo qui, à mon avis, est déjà un commentaire, je mets Pierre-Kevin DURAND, ou Gurvan GUICHAOUA ou Géronimo LAGADEC, Jakez BURELL . Qui suis-je, pour vous???

Jean Voruz
Vendredi 22 novembre 2024
@ pierre daniel Pour rappel, le mouvement breton - dans ses multiples composantes - articule sa démarche sur 3 piliers :
1. L'intégrité territoriale, soit la réunification ;
2. La sauvegarde de la langue bretonne ;
3. La réappropriation de l'Histoire, celle de la Bretagne et des Bretons.
Ces 3 piliers sont indissociables. Ce n'est pas une opinion personnelle, mais un fait partagé par l'entier du mouvement breton, pourtant si divisé.
En laissant tomber l'Histoire (N°3), vous privez de socle les N°1 et N°2.

Rafig
Vendredi 22 novembre 2024
Si vous voulez lire la «version française» allez sur le site «le Web breton».
Voir le site
vous verrez comment on oublie d'être respectueux de la Bretagne et des bretons.
A+

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