La vérité absolue avance, imperturbablement. Elle tient à s’assurer de l’absence d’entraves potentielles à son rayonnement. C’est dans sa nature. Pour cela, il ne tient qu’à contraindre les associations à l’obéissance absolue avec le moyen de pression utile des subventions publiques. Qu’y a-t-il de mieux adapté que le secteur associatif pour cultiver, incarner et exprimer les libertés ?
La République a toujours eu peur des libertés. Elle contient en son sein une vérité absolue qu’elle ne veut surtout pas voir contester. Aussi a-t-elle préféré l’égalité mais pas pour l’égalité en elle-même, non, mais pour réduire la moindre différence. Et lorsque la différence disparaît, il n’y a plus d’opposition véritable à sa toute puissance.
Voici pourquoi le contrat d’engagement républicain, dont le contenu figure dans le projet de décret qui a été largement diffusé et a servi de base au débat, ne peut être signé en l’état sans ruiner nos libertés.
Le point 6 du formulaire, figurant dans le projet de décret, et détaillant les engagements à souscrire, engage à renoncer à « revendiquer sa soustraction aux lois de la République pour un quelconque motif », soit un engagement à l’obéissance absolue au Pouvoir.
Cet engagement à l’obéissance absolue est contraire à l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui affirme le droit à la résistance contre toutes les formes d’oppression, comme barrage contre tout glissement totalitaire du Pouvoir.
On pourrait dire encore que les libertés associatives relèvent du domaine de la loi et qu’un décret ne saurait ajouter des entraves supplémentaires à leur exercice.
Comment, dans ces conditions, revendiquer encore l’existence du peuple breton alors même que « l’unicité du peuple français » soit la négation des peuples minoritaires , figure dans la tradition républicaine, au plus haut niveau des normes ?
Signer cet engagement reviendrait à nier l’existence du peuple breton dans l’espoir de pouvoir défendre sa culture. Où est la cohérence ?
Signer cet engagement reviendrait à renoncer à pratiquer l’immersion linguistique et à le revendiquer, ce que nous faisons actuellement, puisque cette pédagogie est désormais contraire aux lois de la République, selon le Conseil constitutionnel. On en dirait autant des signes diacritiques et de toutes nos revendications légitimes.
Nous ne pouvons pas renoncer à nos libertés, à nos droits fondamentaux , comme à la sauvegarde de nos langues, de notre patrimoine.
Nous connaissons aujourd’hui un véritable glissement du Pouvoir vers l’autoritarisme. Ce glissement repose dans l’essence d’une République construite aux dépens d’autrui, sur le dogme de l’inexistence des peuples, sur la certitude de la supériorité de la culture et de la langue française, et sur le libre droit de coloniser et d’assimiler tous les peuples inférieurs. L’âme de le République se situe de ce côté-là.
Nous attendions plutôt ce type de dérive de la part de l’extrême droite parvenue au Pouvoir, mais la technocratie parisienne l’aura concoctée avant que cela ne se produise.
Ceux qui exercent aujourd’hui le Pouvoir, soit la technocratie parisienne aidée de ses relais locaux, ont peur de l’éclatement général et de la forte progression de l’islamisme. Aussi se servent-ils de ce repoussoir pour faire reculer nos libertés et détruire définitivement nos langues et nos espérances de les voir sauvegarder.
La France est désormais coupée entre Paris d’un côté et de l’autre, les peuples et territoires, ce qui du point de vue de l’unité, est désastreux.
Il y a fort à parier que le « contrat d’engagement républicain » gêne moins les islamistes qui disposent de relais efficaces à l’étranger, que les minorités nationales dont les langues et cultures dépendent fortement des subventions. Nous sommes toujours au final, les principales victimes du système. Souvenons-nous de la loi Toubon.
Pour toutes ces raisons, « Bretagne majeure », qui veut être à l’avant-garde de la défense de nos droits humains et de l’émancipation de notre peuple, a transmis un courrier argumenté à toutes les associations bretonnes ainsi qu’à nos grands élus, comme aux partenaires de Corse ou du Pays basque, afin de les sensibiliser.
Il reviendra à la région Bretagne de se positionner sur l’allocation de subventions aux associations qui estimeront ne pas pouvoir signer.
La démocratie repose sur nos épaules, aujourd’hui. Elle demande un peu de lucidité, de courage et d’abnégation.
Il y en aura bien sûr qui protesteront en vous disant que ce n’est pas si grave, que la signature n’engage pas à grand-chose, qu’elle leur fait tellement plaisir et que ce n’est pas si important…
Je répondrais que la politique de la culotte baissée sur ce qui nous est essentiel, n’est jamais très porteuse et n’expose qu’à des événements fâcheux. Restons nous-mêmes.
On ne peut exclure, d’ailleurs, que le projet de décret soit amendé dans le bon sens suite à la pression qui viendra de la base.
Yvon Ollivier
auteur
■Après tous les votes contre dit par les gouvernements français-référendum consultation,
Avec la réunification toujours repoussée,
Quelles sont les solutions à proposer aux bretons sans être obligés de mendier encore auprès des élus complices de tout cela ?
Un contre pouvoir financier breton est à construire pour constituer un budget et un programme de développement .
-Levée des fonds-bretons,sympathisants,particuliers entreprises,organisation internationales,
-Projets bretons à soutenir en priorité pluriannuel:
Scolaires,sportifs,développement des entreprises coopératives,et innovantes
Représentations internationales-
Le tribunal de la Haye semble avertir et vouloir prévenir, ce que l'on peut comprendre dans la dernière phrase du communiqué ci-dessous:
Dans un communiqué daté du 22 juillet 2010, la Cour internationale de justice de La Haye, donnant un avis consultatif, affirme que «la déclaration d'indépendance du Kosovo adoptée le 17 février 2008 n'a pas violé le droit international».
«... Nous déclarons que lorsqu'il y a contradiction entre la loi constitutionnelle d'un état et la volonté démocratique, cette seconde prévaut et nous déclarons que, dans une société démocratique, contrairement à une dictature, ce n'est pas la loi qui détermine la volonté des citoyens, mais c'est elle qui crée et modifie la légalité en vigueur».