Les Rias : une très belle édition 2021

Chronique publié le 30/08/21 9:47 dans Festivals par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Affiche du spectacle d'Opus de Niort : " Le grand débarras "
Heroine, compagnie les Arts Oseurs (90 vues)

De mardi à samedi, des dizaines de spectacles de rue ont sillonné les villes et les campagnes du Pays de Quimperlé. Des créations, du cirque, de la danse, de la musique, des constructions de plusieurs tonnes devant le public, et la création «Héroïne»...

Douzième édition, le festival bénéficie de 400 000 euros de subvention de Quimperlé communautés et collabore étroitement avec le Fourneau, scène nationale de théâtre de rue (elles sont quelques unes en France) que Hollande avait valorisé et encouragé lors de son septennat. Dans le Pays de Quimperlé, trois communes d'abord avaient bénéficié de ces trois jours de fête juste avant la rentrée scolaire. Puis Quimperlé Communauté a repris le relai, avec la même formule : proposer gratuitement des spectacles de très grande qualité, y mêlant quelques créations bretonnes, et favoriser la venue des personnes à mobilité réduite, des enfants, des maisons de retraite...

Puis, confinement. Annulation l'an dernier. Et cette année, contre vents et marées, les compagnies continuent à travailler, à répéter, à y croire. Certaines, comme Opus, n'ont joué que deux fois avant de venir à Quimperlé, depuis un an. Les spectacles sont reportés, il faut jongler avec les calendriers. Aussi, quand le festival de rue le plus important de France est annulé, ce sont des dizaines de compagnies qui défilent dans les rues, s'insurgeant contre cette mesure qui les empêche de rencontrer leur public.

Mais ils sont venus, ils sont là. Les jongleurs, les musiciens, les artistes, les comédiens. Ils font rêver, enchantent, un public masqué avec pass sanitaire qui vient pour encourager ces artistes et rire avec eux, pleurer et inventer un autre ailleurs, une autre conscience, un autre lendemain.

Et c'est encore plus vrai avec la troupe de Périne Faivre, qui en quatre heures résume une année d'écriture en situation, au coeur de l'institution judiciaire française avec ses avocats, ses femmes de ménage, ses condamnés, ses voleurs à la roulotte, violeurs, employeurs véreux ou avocats corrompus... Et puis il y a une «Héroïne» comme le titre du spectacle qui va essayer de changer de l'intérieur, qui rencontre d'autres héros, policiers, sage femmes, travailleurs sociaux, ... et que l'on va suivre pendant quatre heures. En se disant : «faut que tout le monde voie ça, pour comprendre, les gilets jaunes, les femmes battues, les condamnations, les violences policières, les gardes à vue, les réfugiés emprisonnés, ...». La vie, quoi. Notre vie depuis si longtemps. Déjà.


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