L’émigration des Bretons vers l’Armorique du Ve au VIIIe siècle a été accélérée par une crise climatique et une pandémie. Oui les deux comme aujourd’hui. Il semblerait d’ailleurs que les pandémies soient associées à des changements climatiques. L’invasion anglo-saxonne de la Grande-Bretagne s’est accélérée après le départ des légions en 410 mais aurait suivi ensuite un grand vide causé par des famines provoquées par un refroidissement suivi d’une terrible peste. Des villes entières se seraient réfugiées en Armorique ou auraient tout simplement disparues. Pour avoir un ordre de grandeur l'historien byzantin Procope de Césarée parle de 10 000 morts par jour à Constantinople.
De 536 à 539, la température moyenne a diminué de 2,5 degrés suite à une énorme éruption volcanique probablement du Krakatoa en Indonésie . Il aurait même neigé en été. Ce phénomène est rapporté par les chroniqueurs de l’époque comme Procope de Césarée et dans les chroniques irlandaises dénommées Annales de l’Ulster et les Annales d’Inisfallen dans lesquelles il est écrit qu’il n’y avait plus de récoltes. L'analyse des troncs d'arbres par le dendrochronologiste Mike Baillie, de l'Université Queen's de Belfast, montre une croissance anormalement faible des chênes irlandais en 536 et une autre diminution sensible en l'an 542, après un rétablissement partiel.
Juste après cette période, l’Europe subit une pandémie venue d’Asie, la peste justinienne, du nom de l’empereur romain qui en mourut. Elle arrive en Europe en 542. Elle serait arrivée en Grande Bretagne en 547. Le roi gallois Maelgwn ap Cadwallon en meurt en 547. La peste arrive dans tous les ports britto-romains de Grande-Bretagne avec les rats que transportent les navires. Les populations fuient vers l’Armorique, une immense forêt, qui devient la petite Bretagne. La population du port britto-romain de Tintagel aurait quitté la ville brusquement selon une étude récente.
Pour survivre à la peste, les gens ont compris qu’il fallait s’isoler. Ils s’installent de préférence sur les îles ou au milieu de la forêt de Brocéliande. Beaucoup de ces « saints bretons » vivaient au fin fond des bois par ascétisme peut-être, mais aussi pour y survivre face à la pandémie.
Tout au long de l’histoire, la Bretagne a accueilli des réfugiés comme les Cathares de la bastide de Cordes-sur-Ciel qui, pour la plupart, seraient venu s’installer en Bretagne. Les Irlandais persécutés par les Anglais vinrent aussi s’y installer. On retrouve des traces dans les patronymes : les Souhillevant ou Soulevant seraient des Sullivan, les Donnevant des Donovan et les Briand des 0’Brien.
Aujourd’hui, la Bretagne devient à nouveau une terre de refuge. Les courants migratoires se sont inversés après les départs massifs du XXe siècle. Elle est prisée par des populations qui veulent fuir les grands centres urbains où le covid est plus contagieux et les conditions sanitaires plus difficiles à vivre - et pas uniquement des retraités -. A ceux-ci s’ajoutent ceux qui veulent trouver un climat plus tempéré à l’abri des canicules, des incendies et des inondations de plus en plus fréquents suite au réchauffement climatique.
Les offres d’emplois y sont même plus nombreuses que dans beaucoup d’autres régions en France même si les salaires sont légèrement inférieurs.
Les campagnes bretonnes se repeuplent. L’immobilier flambe. Dans le Finistère tous les penn-ti, même délabrés ont été vendus. Les fermes en ruines sont retapées. Des résidences autrefois secondaires deviennent principales et la lande devient un eldorado d’air pur dont rêvent des millions d’habitants d’Île-de-France.
La population de la Bretagne (historique) va bientôt dépasser les 5 millions d’habitants.
En Bretagne le prix moyen d’une maison augmente de 4% par an et ce chiffre va sans doute encore augmenter. Les conséquences pour les locaux et surtout pour les jeunes sont désastreuses car se loger, surtout sur le littoral, devient très difficile. Acheter une maison devient problématique par exemple pour les marins-pêcheurs qui doivent souvent acheter à plus de 20 km de la mer.
■L'apport de populations extérieures (culturellement proches jusqu’à une époque récente) ne parait donc pas en soi un obstacle majeur à la persistance d'une conscience commune spécifique, car une fois implantés, ces nouveaux venus s'intègrent et se sentent assez vite « Catalans » d’origine andalouse ou autre, puis Catalans tout simplement.
Mais il ne faut surtout pas oublier l’élément capital du changement politique radical à partir de 1975, sans lequel rien n’aurait été résolu.
Après la disparition de Franco et de son régime dictatorial - évidemment centralisé comme ils le sont tous - les Espagnols élaborèrent dès 1978 une Constitution dernier cri, mus à la fois par un urgent souci démocratique et le rejet du régime précédent, et dont l'esprit fut logiquement de type fédératif. Le nouveau Pouvoir de Madrid entreprit alors de négocier avec chaque « Région Historique » ( et non : découpage politico-technocratique ! ) un contrat à la carte satisfaisant chacun.
Le Pays basque industriel bénéficia du statut le plus autonome, garant de la fin des violences et dont les bienfaits seront rapidement visibles sur tous les plans. Moyennant une contribution d’environ 10% à l’Etat central, il gère ses propres affaires en autonomie fiscale et financière, sauf, de mémoire : la monnaie, la défense et les affaires étrangères, apanages du système parlementaire central.
La Catalogne, prospère elle aussi, n’eut pas la même autonomie financière, mais concentra ses efforts sur la langue qui devint obligatoire pour tous. Elle put donc ainsi intégrer les nouveaux venus particulièrement nombreux sur son sol, même si certains excès récents finissent là aussi par poser problème.
En Bretagne de la même façon, il n’y aurait aucune peur de nous ouvrir, à condition d’obtenir les outils nécessaires à la prise en main de nos affaires en suivant idéalement les modèles basque ou catalan (ou
autres) avec en plus dans notre cas une « Réunification » autorisant enfin cohérence et développement, tout en permettant l’intégration des nouveaux à notre avantage au lieu de contribuer à notre dilution.
Mais notre centralisme d’Etat est toujours en place, nos élus sont inscrits dans des partis nationaux qui ne se jetteront sûrement pas au feu (avec leur précieuse carrière) pour moins de verticalité, et où ils sont de toutes façons minoritaires. Aussi leurs ambitions pour la pérennité de la Bretagne sont-elles le plus souvent pusillanimes et leurs revendications de nature nettement picrocholine, à croire qu’Elus du Peuple autorisés aux coudées franches, ils ne se considèrent que comme de subalternes fonctionnaires d’Etat.
«On» se fâche encore pour l’enseignement immersif à Diwan ou un simple mais symbolique tilde - et il faut bien entendu le faire - mais on est quand même là en complet décalage temporel - il serait plus que temps de s'en rendre compte - alors que Catalans, Galiciens ou Basques gèrent eux-mêmes leurs affaires internes (et notamment leurs langues) depuis un demi-siècle ! Tout comme Wallons et Flamands, Ecossais et Gallois, Bavarois et Saxons depuis plus longtemps encore, sans parler des Québécois et j'en passe, ou bien encore des Suisses confédérés depuis le 19ème siècle …
@kerbah
L’organisation de l’Espagne demande sûrement des réajustements, surtout 40 ans après le nouvelle constitution, et notamment en Catalogne. mais que dire alors de la situation française et bretonne ? En réalité, la nouvelle Espagne est un « exemple » dont la France peut parfaitement s’inspirer, et il y en bien d’autres autour de nous, mais ce n’est pas un « modèle » à dupliquer, chaque situation étant forcément particulière : la Bretagne est différente et surtout la France est différente par son centralisme retardataire qui a constitué son Etat et qu’une régionalisation embryonnaire doublée d’un découpage arbitraire ne parviennent pas à compenser.
Les conséquences - A la difficulté que les jeunes autochtones rencontrent pour se loger, on peut ajouter aussi, par exemple, l'artificialisation des sols. Les cartes s'intéressent à une période allant de 2009 à 2019 parfois 2017. On voit bien que Le covid ne fait qu'accentuer et va peut-être accélérer encore le mouvement.
Les eaux de pluie ne s'infiltrant plus sur les zones bétonnées, elles vont rejoindre à grande vitesse les cours d'eau pouvant ainsi provoquer des inondations. Pour essayer de pallier, on crée alors des bassins de rétention d'eau. Dans quelques cas aussi des bassins de rétention d'eaux usées... Ce n'est pas simple. Et que devient la libre circulation des eaux ?
Par ailleurs les températures s'élèvent aussi sur les zones bétonnées. Mais si le Gulf Stream s'enfuit...
Par ailleurs on remarque que cette migration délimite une région grand-ouest...même avant le covid.
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