Naturalisation française et normalisation
Sur les 7 pages de la notice d’information pour demander la nationalité française 2 pages sont consacrées à la francisation du prénom et/ou du nom.
Ainsi, dans ce formulaire, la république française donne de nombreux exemples pour abandonner votre prénom « étranger » sic !
Le prénom Adrienne est suggéré à la place d’Antonia. Pour celles qui ont deux prénoms étrangers tels que Maria Antonia la normalisation française se fera avec Marie.
Bien sûr, les prénoms tels que Ahmed deviennent des Alain, Giovanni en Charles comme leur grand Charles, Inna en Irène et Kouassi en Paul.
Très avenantes, les autorités françaises précisent qu’une liste incitative est mise à disposition sur la plateforme d’accès à la nationalité.
Une fois le choix réalisé l’étranger pas encore français peut aussi normaliser son nom.
De joyeuses propositions de traduction sont faites.
Francisation-normalisation
Dos Santos peut devenir Dessaint, Addad Forgeron, Wisnienski Merisier, Kucukoglu Lepetit, Cerrajero Serrurier…
L’autre proposition faite est de choisir un nom français proche de son nom étranger.
Fayad en Fayard, Ferreira en Ferrat, El Mehri en Emery, Nicesel en Voisel …
Décidément, l’imagination ne manque pas du côté des autorités françaises.
Il est tout de même précisé que la francisation n’est pas obligatoire. Nous voilà rassuré, mais si on se met à la place de l’étranger qui veut absolument obtenir la nationalité française, on peut penser qu’en lisant ces deux pages sur sept consacrées à la francisation de son identité, l’étranger, pour plaire aux autorités, sera incité à normaliser ses noms et prénoms.
D’autres l’on fait avant eux comme les Debré, Balladur, Sarkozy et combien d’autres.
Vous remarquerez d’ailleurs que ces anciens étrangers sont souvent de farouches nationalistes français (pardon républicains) qui ne tolèrent pas que nous Bretons nous soyons aussi rétifs à nous soumettre à l’unification par le reniement de ce que nous sommes : Bretons.
Le dernier avatar étant la signature du Togolais Kofi Yamgnane d’un appel contre la différenciation. D’ailleurs, pourquoi n’a-t-il pas normalisé ses nom et prénom ?
Puisque l’on parle de purification française, il faudrait que l’académie française retire tous les mots d’origine étrangère comme ce « avatar » qui vient du sanskrit.
On peut leur faire confiance puisque ces académiciens avaient à l’unanimité moins un, signé un communiqué contre la reconnaissance des langues minoritaires dans la constitution en affirmant solennellement que ceci mettrait en danger l’unité de la France.
Erik Orsenna en faisait partie. On peut se demander pourquoi aujourd’hui en 2021 on l’accueil en grande pompe ?
Comme d’ailleurs en 2010 où tout de même Marc Le Fur rappelait fort à propos :
Erik Orsenna et 38 autres académiciens contre nos langues au nom de l'unité de la république
« Quand je vois Erik ORSENNA dans le comité de soutien à Jean-Yves LE DRIAN pour les élections régionales, je me dis que M. ORSENNA n’a pas de mémoire. » déclare le Député.
« Le soutien de M. ORSENNA à une liste régionale bretonne manque de décence. Il faut rappeler que M. ORSENNA fait partie des académiciens français qui se sont élevés contre l’introduction des langues régionales dans la constitution en 2008 » précise le vice-président de l’Assemblée nationale. « Les défenseurs des langues régionales en Bretagne n’ont alors compté qu’un seul ami sur 40 académiciens, Michel MOHRT » « Les Bretons ont de la mémoire, M. ORSENNA », conclut le député costarmoricain, « et il ne suffit pas de posséder une maison à Bréhat et d’y passer quelques semaines à la belle saison pour prétendre défendre leurs intérêts, il faut s’engager pour que leur culture soit reconnue et respectée ». poursuit Marc LE FUR.
Avons-nous de la mémoire ?
Pas trop je pense lorsque je vois avec quelle naïveté voire complicité des compatriotes aux affirmations bretonnes fortes veulent nous faire avaler des couleuvres « républicaines ».
Kofi, remplacez donc par Colbert ou Constant votre prénom, au nom du combat contre la différenciation que vous soutenez.
Pour conclure, je vais de ce pas changer mes prénoms à l’état civil pour qu’ Alan-Erwan Loïk deviennent Alain-Yves Louis. En effet, quelle idée mes parents ont eu de ne pas suivre les consignes anti-différenciation de l’Une et Indivisible ? Et j’invite Kofi à en faire autant !
■Si çela y ressemble, je ne croie pourtant pas que la motivation soit ici de l’ordre du racisme, nous sommes plutôt dans la pleine logique d’un état qui continue de confondre égalité et égalitarisme. Cet état veut des rues des Pélicans et des monsieurs et des madames Dupont car la langue française est pour eux l’attribut d’un peuple artificiel qu’il convient de fait d’échafauder et d’élucubrer sans cesse pour consolider sa fragile construction.
Mieux vaut avoir un prénom bien français qu'allogène (y compris pour les bretons qui vivent chez eux).
Contrairement à cette pensée unique malsaine, le breton me procure liberté et identité... L'exact contraire de cette uniformisation programmée...partout où cela me plaît de le faire je ressens plutôt un vif bonheur lié à cette liberté du langage ...c'est un contre pouvoir qui appartient à chacun de nous et qui est d'une efficacité redoutable.
N'eo ket kan BlanKer a lusk an amzer
hag eñ da grediñ bezañ ur gwir rener...
Diouzh ar vuhez ne oar seurt ebet ,
diouzh ar pilpouserezh ne laran ket!
A-benn raskañ pep sevenadur
eo ret mougañ yezhoù an natur.
Ar re se a vir ouzh an unvanadur
a flastrañ natur mab-den..,a dra sur.
Je me demande à quoi ils carburent dans les bureaux? Au fait le prénom italien Giovanni correspond bien au français Jean...Rassurez-moi! Quel rapport avec Charles ou Patrick?
Giovanni a dalv Yann, pa lâran mat. N'eo ket gwir?
Oui, montrer et afficher sa différence c'est naturel et c'est un moyen puissant pour se démarquer sans séparatisme ni sans violence. Cela permet aussi de démasquer les «bons républicains français» qui nous attaquent en permanence sur nos particularismes et différences de points de vues politiques.
Je suis breton, différent de toi, mais je t'accepte tel que tu es (africain, juif, arabe ou vendéen) ... à condition que tu ne m'attaques pas sur mes propres origines, évidement !
D'un côté : uniformitarisme ou de l'autre particularisme.