Pour moi, c'est non !

Chronique publié le 24/06/21 16:03 dans Langues de Bretagne par Yvon Ollivier pour ABP
t:1
https://abp.bzh/thumbs/52/52865/52865_1.jpg

On ne s’attendait pas à l’alliance électorale passée entre Bretagne ma vie et le Loig Chesnais-Girard. Si le chemin politique est difficile et a pu choquer, la dynamique lancée par Daniel Cueff est novatrice en ce qu’elle repose avant tout sur la notion de projet.

Mais encore faut-il que cette alliance électorale traduise un engagement suffisamment fort et précis de la part du Président sortant pour voir aboutir nos projets.

J’ai lu avec attention les engagements de Loïg Chesnais-Girard et notamment celui « de mettre au cœur de la politique régionale », le « plan Marshall » que nous avons élaboré au sein de Bretagne ma vie

Je ne sais pas ce que c’est que de « mettre au cœur de la politique régionale le plan Marshall des langues ». Comment croire en la volonté politique affichée par Loïg Chesnais Girard de sauver nos langues alors que pas le moindre axe du plan Marshall n’est repris ni chiffré ? Nous sollicitons le triplement du budget de la politique linguistique. L’accord n’évoque qu’une « augmentation du budget ».

La création de la chambre citoyenne régionale, oui, mais qu’en est-il des élus et des électeurs du 44 ?

Sur quoi Loïg Chesnais-Girard s’est-il engagé ?

Faute de garanties suffisantes de voir aboutir ce projet politique, j’en tire les conséquences et je me retire de Bretagne ma vie, par souci de cohérence.

Demain, combien de jeunes pourront s’exprimer dans nos langues ? Quelle Bretagne laisserons-nous à nos enfants ?

Le plan Marshall , que nous portons en germe depuis plusieurs années déjà, a été travaillé et mis en forme au sein de ce formidable laboratoire qu’est Bretagne ma vie. C’est le produit d’un travail collectif mené par des Bretonnes et des Bretons qui n’ont eu d’autre volonté que de conjuguer leur savoir et leur volonté pour sauver nos langues. Sans Daniel Cueff, tout cela n’aurait jamais été possible. Et je l’en remercie.

Cet accord ne me satisfait pas, et pourtant j’ai envie d’y croire.

J’ai envie d’y croire car je sais qu’un jour viendra la résilience politique de la Bretagne et que toutes les digues cèderont.

Pourquoi ? Nous avons enduré une violence psychologique si terrifiante qu’elle ne reçoit pas encore le baume des mots. Cette violence psychologique, nous l’avons intériorisée, et nous la transmettons à nos enfants. Alors un jour viendra la résilience politique de la Bretagne.

Je ne sais pas encore qui l’incarnera cette résilience, mais je vois les choses avancer. L’emploi du terme « plan Marshall » dans l’accord traduit déjà une prise de conscience politique du nécessaire sursaut qui s’impose. La politique linguistique doit être La priorité du Conseil régional de Bretagne.

Je sais surtout que ce qui nous réunit est beaucoup plus fort que ce qui nous divise et que de vrais militants de nos langues se trouveront dans tous les rangs au sein du Conseil régional, avec des personnalités comme Paul Molac, Christian Troadec, Stéphanie Stoll et Daniel Cueff. Je leur souhaite bon courage pour mettre notre « Plan Marshall » au cœur de la politique régionale.

Yvon Ollivier

auteur


Vos commentaires :
Samedi 4 mai 2024
Voici un article , relatant le sentiment de trahison d'un certain nombre des colistiers de Cueff ,ce qui me conforte dans mon commentaire précédent .Yvon vous n'avez pas rejoint ce comité ?
Voir le site
0

Écrire un commentaire :

Cette fonctionnalité est indisponible en ce moment, mais existe sur votre ordinateur.

Combien font 0 multiplié par 8 ?
Note : Ce lieu est un lieu de débat. Les attaques personnelles ne sont pas autorisées. Le trolling est interdit. Les lois contre le racisme, le sexisme, et la diffamation doivent être respectées. LES COMMENTAIRES ÉCRITS DANS UNE LANGUE AUTRE QUE CELLE DE L'ARTICLE NE SERONT PAS MIS EN LIGNE.