Langue bretonne en danger : il est où le capitaine ?

Chronique publié le 28/05/21 9:04 dans Langues de Bretagne par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier
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photo de campagne de daniel cueff

Nous sommes tous un peu sidérés par le danger qui pèse sur l’existence du réseau Diwan et de la langue bretonne, suite à la décision du Conseil constitutionnel.

La Bretagne connaît une situation de crise, et dans le passé, elle a toujours trouvé les ressources de l’unité pour faire entendre sa voix. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Toutes les formations politiques se confondent en protestations d’usages, mais il en sort quoi au final ?

Il faut modifier la Constitution, tout le monde en convient, mais où est le rapport de force qui nous permettra de contraindre l’Etat à y procéder ? Le Pouvoir a le droit pour lui, et il va falloir trouver la force de faire sauter le verrou, pour obtenir une modification de l’article 2 de la Constitution ou un statut particulier pour la Bretagne.

La perspective des élections régionales n’est pas propice à une action unitaire, mais il est des moments où il faut réagir avec force et promptitude sauf à regarder passer le train de l’Histoire.

Après, ce sera trop tard. Après le temps de l’indignation, les énergies s’émoussent.

La position consistant à attendre les élections en espérant profiter de cet égarement de la République en marche n’est pas la meilleure.

Celle qui consiste, pour la République en marche et Le Drian, à rechercher l’apaisement ne l’est pas davantage. Comment imaginer que l’Etat n’applique pas le droit ? Les contrats d’association pourront être dénoncés à tout moment, peut-être même devront-ils l’être dans le cadre d’un contentieux administratif.

Il n’y a aucune clarification à attendre ! L’immersion est hors la loi et c’est on ne peut plus clair.

La Bretagne bénéficie d’une représentation politique. C’est à elle de trouver le ressort de rassembler tous les Bretons pour une réaction si forte que le Pouvoir n’aura d’autre choix que de s’y plier pour modifier l’ordre constitutionnel et donner enfin la place qu’il revient à nos langues. On dit que lorsque les Bretons sont unis, rien ne leur résiste.

Cette épreuve, qui nous place au pied du mur, peut être le moment du sursaut tant espéré pour sortir du marasme actuel où s’abiment nos langues. Surtout, cette crise souligne avec acuité le besoin d’un statut particulier pour la Bretagne. Il serait sot de ne pas en profiter.

Alors, il est où le capitaine ?

Dans la crise, Chesnais-Girard est aussi transparent que dans le quotidien, malgré son agitation sur les réseaux sociaux et les artifices de communication. Il aurait tendance à s’emmêler les crayons, comme en témoigne sa demande hâtive d’une nouvelle lecture de la loi au chef de l’Etat au mépris total de l’autorité de la chose jugée des décisions du Conseil constitutionnel. En droit, on appelle cela une erreur grossière.

Mais il n’est jamais trop tard pour réagir et se situer au niveau exigé par la situation de crise.

Chesnais-Girard pourrait initier une grande mobilisation unitaire du monde politique et associatif breton autour de quelques axes forts. Il serait suivi.

Il pourrait aussi initier un front des régions, puisque l’impact de la décision du Conseil constitutionnel concerne tout le monde et qu’il faut à présent se sortir ensemble de ce guêpier. Il ne serait pas injuste que les Bretons montrent le chemin.

Il pourrait exiger enfin le statut particulier que la Bretagne attend pour s’extirper du système jacobin qui nous étouffe.

Il pourrait surtout affirmer le soutien inconditionnel à Diwan, dans son modèle éducatif, coûte que coûte, quels que soient les interdits juridiques. Voilà ce que tous les responsables bretons doivent affirmer aujourd’hui.

C’est ce que Daniel Cueff vient d’affirmer avec force ce 23 mai 2021.

La Bretagne a besoin d’un capitaine dans la tempête. Nous ne pouvons que déplorer le double jeu détestable des partis qui s’intéressent davantage aux élections qu’à la défense des intérêts fondamentaux de la Bretagne. Ils escomptent juste pouvoir profiter de la situation.

La manif à Guingamp du samedi 29 mai prochain sera une réussite, mais nous savons qu’une manifestation ne suffira pas.

Le cas particulier de Le Drian mérite bien sûr d’être évoqué. Dans une crise pareille, il doit mettre sa démission dans la balance pour obtenir la modification de la Constitution. Y a-t-il seulement songé ?

Plus que jamais, la Bretagne attend son capitaine.

Yvon Ollivier

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Vos commentaires :
Emilie Le Berre
Dimanche 22 décembre 2024
Les premières élections auquelles je me suis engagée sont les régionales de 2004. À chaque fois j'y ai vu un scénario quasi identique s'y dérouler, celui des égos, guerre des places, idéologie, division, manipulation. Cette année ne fait pas exception, ça part dans tous les sens, une envolé de moineaux.
Je suis adhérente d'une structure en lien avec l'immersion en breton. Si rien ne se passe d'enthousiasmant pour la Bretagne entre les élections régionales de 2021 et les prochaines, je lacherai l'affaire pour m'occuper uniquement de ma petite personne, j'en ai marre de donner de l'énergie pour au final constater une sujétion toujours plus importante de la société bretonne et au quotidien j'ai l'impression qu'elle en redemande.
La majorité est favorable pour la sauvegarde du breton tout comme pour la biodiversité ou encore la réduction des émissions de CO2, mais ne fait rien de conséquent ( ne me parlez pas des petits gestes quotidien ), comptant sur les autres pour le faire. Répondre à un sondage donne bonne conscience pour repartir de plus bel s'empiffrer de crédits bon marché.
Pourtant il existe des moyens pour ce donner ne serait-ce un pouvoir économique et financier que je ne peux dire ici mais rien d'illégal, cela ne demande pas beaucoup d'effort, mais quand j'en parle ça n'imprime pas et ça repart aussi tôt dans la pleurnicherie. Je suis de plus en plus convaincue que les bretons espèrent une émancipation par procuration et se plaisent très bien dans un statut de gentil provincial un peu concon - je mets dans provincial tout le mépris qu'il contient.
Je suis dirigeante d'une petite association implantée sur 3 communes, notre gouvernance est basée sur la bienveillance et la confiance. En moins de 5 ans nous avons plus d'adhérents que n'importe quel parti se disant breton.

Rafig
Dimanche 22 décembre 2024
Memestra Emilie.
Marre de passé du temps et de l'énergie pour la Bretagne pour des «élus» ou «présidents» d'asso. qui détournent notre cause pour leurs seuls profits ... et sans grands résultats après sur 50 ans.
On n'a que ce que l'on mérite. Il n'y a que 10 % de bretons sur les 4.5 millions de descendants de bretons qui sont des patriotes.
Les gens ne sont plus que des consommateurs incapables d'avoir un avis personnels.
Ils s’apprêtent à voter En Marche 18% ou Droite 17% alors que les 3 ou 4 listes bretonnes représentent 35 % ensemble + verts. L'écologie est très largement un sujet pour un breton patriote.
Moi aussi, j'ai acheté un stand (barnum) et je parle de la Bretagne lors des festivals et fêtes ou j'expose.
Le travail de fond est aussi efficace, sans «chef» pour me freiner, mais çà ne sauvera pas l’essentiel qui doit se faire en communauté politique et populaire.

Anne Merrien
Dimanche 22 décembre 2024
Je crois me souvenir qu'il y a trois ans, les langues régionales devaient intégrer l'article 2, mais l'affaire Benalla a éclaté et toute réforme constitutionnelle a été remise à plus tard. A présent, le temps est venu, c'est l'instant de vérité.

P. Argouarch
Dimanche 22 décembre 2024
@Emilie « Pourtant il existe des moyens pour ce donner ne serait-ce un pouvoir économique et financier que je ne peux dire ici mais rien d'illégal, cela ne demande pas beaucoup d'effort, mais quand j'en parle ça n'imprime pas et ça repart aussi tôt dans la pleurnicherie ». Je suis preneur.

Emmanuel Terril
Dimanche 22 décembre 2024
« Je crois me souvenir qu'il y a trois ans, les langues régionales devaient intégrer l'article 2, mais l'affaire Benalla a éclaté et toute réforme constitutionnelle a été remise à plus tard. A présent, le temps est venu, c'est l'instant de vérité.»

Ne me dites-pas que vous y croyez ??

Votez En Terrement ! Et la langue bretonne s'épanouira en 2023...


Emilie Le Berre
Dimanche 22 décembre 2024
Philippe,
Il faut être imposable sur les revenus.
Prenons un chiffre rond, admettons un impot sur les revenus estimé à 1000€.
Faire un don de 1700€ à une association reconnue d'utilité publique (ou parti politique). Vous pouvez déduire de vos impots 60% du don (1020€).
1- vous permettez à l'association en question d'avoir des moyens financiers et de créer une économie locale ;
2- en choisissant l'association vous fléchez le domaine dans lequel votre argent sera utilisé ;
3- vous coupez les vivres à un état qui se sert de votre argent pour financer la destruction de notre pays ;
4- responsabilise et permet de voir qui est vraiment motivé ;
5- au final vous avez sorti de votre poche 700€, 30% de moins que les 1000€ d'impots.
Rien n'empeche de dispatcher la somme sur plusieurs associations.

Anne Merrien
Dimanche 22 décembre 2024
Je ne crois rien. Gwelet e vo ganeomp.

TY JEAN
Dimanche 22 décembre 2024
Passons également sur bien des élus locaux ayant une aversion totale pour le breton et le gallo.
j'ai été plus d'une fois confronté à des réflexions haineuses par ces personne ( bretonnes ou non ).
On ne change pas l'attitude de gens formatés depuis des lustres à une seule et unique langue de la dite république.En 2021 on enseigne toujours le latin et le grecque.Sur qui devrons-nous compter à l'avenir
pour sauver nos langues et notre identité?sur les 400 000 à 600 000 nouveaux habitants prévus d'ici 2040?

Yann Menez Are
Dimanche 22 décembre 2024
Yvon Ollivier a de bonnes idées mais c'est un candidat en campagne...
Attendons de le voir à l’oeuvre, s’il est élu. ...

penn kaled
Dimanche 22 décembre 2024
Le conseil constitutionnel idéologiquement jacobin n'est de toute façon plus crédible ,du fait de ces derniers messages contradictoires dernier en date .
Voir le site

penn kaled
Dimanche 22 décembre 2024
Monsieur Olivier pourquoi depuis des mois avoir été aussi incisif dans vos critiques vis à vis de Chesnais- Girard ,alors que vous tombez dans ses bras a le lendemain du premier tour ? Votre crédibilité est mise à l'épreuve .Votre stratégie consistant à refuser ne serait ce que quelques membres des partis bretons sur votre liste vous a conduit finalement à l'échec .

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