DIWAN : A situation de crise, réponse politique exceptionnelle !

Chronique publié le 21/05/21 20:56 dans Langues de Bretagne par Yvon Ollivier pour ABP
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couverture du livre "chroniques d'un peuple oublié"

Je ne suis pas certain que tout le monde ait saisi la portée considérable de la décision du Conseil constitutionnel de ce 21 mai 2021 au soutien du principe d’unicité du peuple français.

Conformément au principe « une seule langue dans l’espace public », l’immersion est bannie de l’enseignement public mais encore de l’enseignement sous contrat amené à participer au service public, et donc du réseau Diwan.

Cette décision, avec en outre la fin des signes diacritiques inhérents à l’orthographie bretonne, marque un recul sans précédent par rapport à l’existant. Et ce ne sont pas les quelques avancées par ailleurs qui viendront compenser le désastre.

Sans doute avions-nous mal mesuré le risque d’inconstitutionnalité.

De cette décision, on peut dire que le principe de peur inhérent au jacobinisme l’a emporté, mais surtout le fait du prince. Le Pouvoir en France appartient aux élites parisiennes et notamment à la technocratie.

Cette atteinte délibérée à l’espérance de pouvoir sauver la langue bretonne par l’immersion, pédagogie la mieux à même de former de jeunes locuteurs, n’est pas de celle qui contribue à l’unité nationale, loin s’en faut. Ce type de décision ne produit que de la colère et de la désunion. Je ne pense pas que la France avait besoin de ça !

Cette décision accentue la fracture terrifiante entre les « régions » et la centralité où se tiennent toutes les élites. Ces dernières se sont-elles demandées un jour ce qu’elles feraient si tous les fonctionnaires corses, bretons, basques, Alsaciens, occitans, flamands et tous les autres qui font tourner la machine laissaient soudainement tomber le fardeau ?

Le réseau Diwan est menacé car l’immersion n’est pas conforme à la Constitution et on voit mal les services de l’Etat signer de nouvelles contractualisations et prendre en charge le financement des enseignants. Les contrats actuellement en cours seront ils dénoncés ou soumis à recours ?

A présent , la seule question qui vaille : Que faisons-nous dans cette situation de crise ?

A crise sociétale majeure pour la Bretagne, comme pour les autres peuples de France, il faut une réponse politique exceptionnelle et surtout unitaire.

A nos élus de trouver le chemin et de rassembler l’ensemble des Bretonnes et des Bretons.

Il faudra des actes forts.

Faisons de ce coup du sort une chance pour nos langues par le sursaut dont nous serons capables.

Yvon Ollivier

auteur


Vos commentaires :
Samedi 4 mai 2024
Nous avons bien compris le message du conseil constitutionnel, alors, nous les bretons, nous allons relever le défi.
Vous venez de transformer un peuple de moutons en un peuple de combattants !!!
Assumez les conséquences......
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