Les résultats des élections en Ecosse, pas si clairs que ça

Chronique publié le 13/05/21 12:31 dans Europe par Liam Fauchard pour Liam Fauchard

Les élections au Parlement d’Edimbourg, Holyrood, se sont déroulées le Jeudi 6 mai 2021. De par la dévolution de 1999 – gouvernement de Tony Blair – l’Ecosse dispose d’un droit de législations primaires sur certains sujets, ce qui lui permet d’avoir un corpus de droits qui la distingue des autres Nations du Royaume-Uni.

Résultats bruts

Taux de participation par rapport aux inscrits = 63 %.

Holyrood compte 129 sièges. SNP (Indépendantistes) : 64 sièges / Tories (Conservateurs) : 31 / Labour (Travaillistes) : 22 / Green : 8 / Libéraux-Démocrates : 4.

Pour ce qui est de gouverner, Nicola Sturgeon, Première Ministre reconduite, n’a pas de souci. Avec l’appui des Green et des Lib-Dem, elle disposera d’une nette majorité.

Forte de son succès, elle exige de Londres (Westminster) l’organisation d’un deuxième référendum sur l’indépendance de l’Ecosse – celui de Septembre 2014 s’était soldé par un vote Non à 55 % des votants.

Référendum, curieuse méthode qui consiste à compter des têtes sans savoir ce qu’il y a dedans…

Attention, il faut interpréter correctement les résultats.

Dans une démocratie digne de ce nom, on analyse ce que donne une position politique vis-à-vis du CET – Corps électoral total -, c’est-à-dire toute personne en âge légal de voter et détentrice de ses droits civiques. En Ecosse, le CET représente 4,4 M de personnes. Si l’on additionne les voix exprimées qui sont favorables à l’indépendance (SNP + Green + Lib-Dem), nous constatons que le 6 Mai 2021, les deux-tiers du CET n’ont pas voté pour l’indépendance.

[NOTA : En 2015, 55 % du CET n’avait pas voté Non au TCE - Traité Constitutionnel Européen - ; en Juin 2016, 65 % du CET n’a pas voté pour le Brexit, etc.]

Attention au syndrome québécois. Dans le passé, à plusieurs reprises, le PQ avait gagné des élections… puis le Non s’était imposé lors des trois référendums organisés. Certes, les configurations politiques sont différentes : le Canada est une Fédération ; le Royaume-Uni est une Association de Nations ; certes des électeurs travaillistes et autres peuvent se mobiliser pour l’indépendance, certes le décompte ne se fera que sur les exprimés ; mais prudence quand même…

Néanmoins, ne boudons pas la joie de nos frères celtes et associons-nous à eux sans réserve. Quant à l’Emsav, il est inaudible et invisible sur les écrans-radars ; on se console comme on peut…

ALBA : nom gaélique de l’Ecosse.

Liam Fauchard


Vos commentaires :
jakez Lheritier de St Nazer
Vendredi 22 novembre 2024
Rare les candidats bretons en tant que tels?
La plupart vont à la soupe avec les partis français, au premier tour et vont se rallier au second.
Histoire de postes de petits notables qui n'imposent même pas la réunification dans les programmes.
Les bretons causent beaucoup ,dans les visio conférences,dans les réseaux ,aux bistrots dans le temps;mais ne sont pas dans les vrais combats de la société et de la solidarité.
Bloquer dans leurs têtes...dans leurs conforts ...

Michel bernard
Vendredi 22 novembre 2024
Victoire incontestable pour gouverner ,mais ce sera difficile d 'imposer l 'independance a l' autre moitie ,surtout qu' il faudra imposer des sacrifices, que l 'Europe ne voudra pas integrer l 'Ecosse et qu il faudra partager le patrimoine et perdre ce qu 'apporte l 'Angleterre au budget en catalogne on n 'en sort pas

penn kaled
Vendredi 22 novembre 2024
En ce qui concerne l'Ecosse ,il a le problème du brexit ,cependant si la Bretagne avait ne serait ce que le tiers du niveau d'autonomie de l'Ecosse ,ce serait déjà un gros pas en avant .Si cela n'a pas toujours été le cas ,l'Angleterre est un des pays qui respectent le mieux le droit des minorités en Europe .Elle a une complémentarité économique potentielle avec la Bretagne ,il est urgent que le conseil régional établisse des pourparlers avec Londres dans ce sens ,cela permettrait aussi aux pêcheurs bretons de poursuivre leurs activités dans les eaux britanniques ,tout comme la poursuite des relations avec les pays celtiques Ecosse Galles , Irlande du nord ,Man ,kernow .Pourquoi pas à terme un fédéralisme incluant l'ensemble des iles britanniques , la Bretagne dans le cadre d'une coopération de l'ensemble de l'arc atlantique ,cela permettrait un rééquilibre vu que le centre économique de l'Europe se déplace vers l'est et que la France néglige sa propre vocation,maritime .

penn kaled
Vendredi 22 novembre 2024
J'ajouterais que au sein de l'arc atlantique la Bretagne occupe une position stratégique .D'éventuelles relations avec Londres lui permettraient de fait de la faire réapparaitre comme institution politique , de réinvestir la terre d'une partie de ses ancêtres ,voir jouer un rôle de médiation entre les différentes parties comme le conflit nord irlandais .Evidemment que ce nouveau scénario géopolitique favoriserait la réunification de la Bretagne .Si l'on veut que la population adhère aux idées d'émancipation il faut donner une ambition aux Bretons et à la Bretagne .Ensuite ce sera aussi plus facile de mettre en avant la langue et la culture bretonne ,reste à convaincre le futur conseil régional .Alexis Gourvennec dans ce sens a été un précurseur .

Killian Le Tréguer
Vendredi 22 novembre 2024
Ce qui est certain, et alors pourtant la plupart de nos médias agitent le chiffon contraire, c'est que les scores du SNP sont très stables et n'ont absolument pas profité du Brexit.
Avant référendum sur l'indépendance en 2014, le SNP avait la majorité absolue.

Le SNP et les Verts mettent en avant bien d'autres sujets que l'indépendance, que ce soit l'UE, l'écologie, les questions sociétales liées au sexe ou à la race etc avec un score groupé des listes indépendantistes et écologistes de l'ordre de 50 % et alors que la question nationale écossaise est de plus en plus noyée dans d'autres enjeux, il me semble à peu prés certains qu'un nouveau référendum sur l'indépendance serait un échec.
Je pense malgré tout que le SNP en est quelque part conscient et que la demande d'un second référendum relève plus de la rhétorique face à Boris Johnson pour négocier d'autres avancées que d'un souhait profond à court terme.

Ce qui me sidère sur la question écossaise est son utilisation dans les médias français. L'UE semble devenu un ectoplasme avec des visées hégémonistes ambitionnant de sanctionner, détricoter, quiconque empruntant un autre chemin et une autre vision que la sienne.


Killian Le Tréguer
Vendredi 22 novembre 2024
Ce qui est certain, et alors pourtant la plupart de nos médias agitent le chiffon contraire, c'est que les scores du SNP sont très stables et n'ont absolument pas profité du Brexit.
Avant référendum sur l'indépendance en 2014, le SNP avait la majorité absolue.

Le SNP et les Verts mettent en avant bien d'autres sujets que l'indépendance, que ce soit l'UE, l'écologie, les questions sociétales liées au sexe ou à la race etc avec un score groupé des listes indépendantistes et écologistes de l'ordre de 50 % et alors que la question nationale écossaise est de plus en plus noyée dans d'autres enjeux, il me semble à peu prés certains qu'un nouveau référendum sur l'indépendance serait un échec.
Je pense malgré tout que le SNP en est quelque part conscient et que la demande d'un second référendum relève plus de la rhétorique face à Boris Johnson pour négocier d'autres avancées que d'un souhait profond à court terme.

Ce qui me sidère sur la question écossaise est son utilisation dans les médias français. L'UE semble devenu un ectoplasme avec des visées hégémonistes ambitionnant de sanctionner, détricoter, quiconque empruntant un autre chemin et une autre vision que la sienne.


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