La découverte ou l’ignorance

Présentation de livre publié le 13/05/21 11:32 dans Culture par Philippe Argouarch pour ABP
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Le livre est préfacé par Jean Chocun du groupe Tri Yann et introduit par Pascal Jaouen. Les textes de Marie Le Gall sont présentés en quatre langues : le français, le breton, le gallo et l’anglais. Le photographe est Gaël Duprey.
Format : 24 X 24 cm – Broché chez Le Temps éditeur en partenariat avec Breizh 5/5. En librairie et sur e-commerce le 14 mai 2021. 19 euros.
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La découverte

Il y a des phrases qui reviennent régulièrement quand on parle de l’identité des Bretonnes et des Bretons, et parmi celles-ci, il y a ces deux mots accolés, symboles du choix cornélien auquel fait face tout Breton(ne) : « La découverte ou l’ignorance ».

Ces mots font référence à un passage du livre Comment peut-on être Breton (1967) écrit par le journaliste Morvan Lebesque, né en 1911 et décédé mystérieusement au Brésil en 1970, seulement trois mois après la parution d’un livre qui a marqué toute une génération de Breton(ne)s. En 1976, le groupe Tri Yann, dans l'album La Découverte ou l'Ignorance, met en musique le  texte et en fait une chanson qui en touchera beaucoup. Jean Chocun explique dans sa préface « Quand Morvan Lebesque écrivait Comment peut-on être breton, il ne mesurait sans doute pas l’impact que ces mots auraient bien des années plus tard. »

Aujourd’hui, c’est un recueil de photos magnifiques de visages de Breton(ne)s portant le costume traditionnel qui sort avec ce même titre. Bien sûr, l’habit ne fait pas le moine. De plus, porter un costume breton, mettre une coiffe pour les jeunes Bretonnes, ne sont pas les seuls déclencheurs d’une prise de conscience de sa bretonnité. Certains ont été interpellés à cause de leur patronyme à l’autre bout de la France. D’autres ont été insultés dans une cour de récréation ou ont été traités de « ploucs ». D’autres encore ont reçu une explication de la bouche de leurs parents. Notre paternel nous avait dit un jour à table, j’avais alors 10 ans « Vous avez un nom breton, vous êtes Bretons, soyez-en fier !».

Si ce recueil de photos porte sur le costume en tant que signe distinctif, en tant que composante identitaire, c’est donc et surtout en tant que révélateur personnel de sa différence qu’il faut le comprendre et l’apprécier. Oui, c’est ce costume qui a déclenché chez beaucoup de petits Bretons et petites Bretonnes une prise de conscience de sa différence couplée à une fierté de porter quelque chose de beau. La première installation d’une coiffe du pays sur la tête d’une toute jeune Bretonne de sept ans est tout simplement un rite d’initiation.

La couverture du livre montre une magnifique photo d’un garçon habillé en Breton par ses parents... Sera-t-il pour autant Breton demain ? « Nul ne le sait. A chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance ». C’est la question que pose ce recueil de photos de Breton(ne)s en costumes traditionnels, en noir et blanc, et accompagné de légendes quadrilingues en français, breton, gallo et anglais. Une première dans le monde de l’édition bretonne.

J’ai eu conscience d’être Breton, le jour où à 8 ans j’ai porté pour la première fois, un costume traditionnel. Je me suis senti tellement fier ! Ce jour-là, j’ai compris.__Pascal Jaouen

Le photographe Gaël Dupret est un Breton expatrié de longues années en France. En août 2017, il est revenu sur sa terre d’origine dans le Pays vannetais. En quête d'un travail sur le patrimoine, il découvre alors la 35e édition des Noces bretonnes à Noyal-Muzillac. Une inspiration pour cet ouvrage car c’est de ces photos que naîtra une interrogation sur la question : qu’est-ce qu’être Breton ? Son fils Elaïc né en France sera-t-il Breton demain ? Beaucoup de parents ayant vu naître leurs enfants à Paris ou au bout du monde, ou même pire, en Bretagne, se la sont posée.

La découverte ou l’ignorance est l’interrogation d’être breton-ne ou pas... de se reconnaître en tant que tel ou pas... mais plus profondément c’est se poser la question : qui est-on vraiment, d’où vient-on et où voulons-nous aller?

Les dates

Une exposition a eu lieu à Noyal-Muzillac en 2020. Vous la retrouverez en 2021 à Perros-Guirec, Pontivy, Noyal-Muzillac, Rohan et Dreux, à Orvault, Carpentras et à Paris en 2022. La présentation du livre aura lieu vendredi 14 mai et samedi 15, de 10 à 18h à Perros-Guirec (place de Lattre de Tassigny, derrière la mairie).


Vos commentaires :
Dimanche 28 avril 2024
Définition selon L Robert : PRÉALABLE : Qui a lieu, se fait ou se dit «avant toute autre chose» (dans une suite de faits liés entre eux).

Rafig, si ré-unifier est un « préalable » à absolument respecter, ce principe alors appliqué à la lettre deviendrait un obstacle, un handicap et pour la Loire Atlantique et les autres départements bretons ! Au rythme où la ré-unification évolue !

La ré-unification ne peut être un préalable pour des progressistes bretons(je pense qu'il en existe encore), ce serait geler ou affaiblir fortement toutes les autres actions et revendications ! De qui ferions-nous le jeu ?

Non pour moi la ré-unification est un élément de grande importance, parmi les revendications bretonnes, mais en aucun cas un préalable !!!

Tous les éléments essentiels de la cause de la BRETAGNE sont un « package » à défendre, à revendiquer, à obtenir ou arracher, conséquemment et/mais j’oserai le dire : « consubstantiellement » !

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