Lettre ouverte à mon ex-député

Lettre ouverte publié le 4/05/21 19:42 dans Langues de Bretagne par Didier Lefebvre pour Didier Lefebvre

Luc Geismar, Monsieur le député, Monsieur mon député,

Non, je ne vous reconnais plus comme «mon» député. Monsieur mon ex-député, donc.

Vous avez osé signer la saisine du Conseil constitutionnel contre la proposition de loi dite «Molac». A quel titre vous positionnez-vous comme génocidaire des langues dites régionales, dont tous les pays qui les développent constatent qu'elles constituent un ciment, et qu'elles participent du développement cognitif de la jeunesse. Et qui permettent de lutter contre l'uniformisation voulue par les nationalistes français, depuis trop longtemps à la tête de l'exécutif et du législatif.

Savez-vous, Monsieur mon ex-député, que la langue bretonne est une langue bien antérieure au français ?

Connaissez-vous seulement, Monsieur mon ex-député, l'Histoire de la Bretagne, où vous êtes élu ?

Vous n'êtes pas Breton d'origine, ce n'est pas un handicap. Breton, on ne l'est ni de sang, ni de naissance. Breton, on l'est de cœur. Breton, on l'est de l'âme. Breton, on l'est des tripes. Vous n'êtes aucun de ceux-là. Élu suppléant dans la vague macroniste, je vous invite à vous représenter aujourd'hui. Vous ne seriez peut-être même pas remboursé de vos frais de campagne (< 5% des voix).

Monsieur mon ex-député, votre mentor, François Bayrou, n'a pas signé cette tribune. Je le crois girondin. Il ne doit pas être content. Il doit vous en vouloir, à vous, le jacobin.

Monsieur mon ex-député, Sarah el Haïry n'aurait pas signé cette saisine.

N'avez-vous pas honte, Monsieur mon ex-député, de signer une saisine contre un texte voté bien plus majoritairement par votre majorité que le nombre de signataires de cette saisine ?

Que vous a-t-on promis, Monsieur mon ex-député ?

A quel titre intervenez-vous ici dans un dossier, dont le volet breton vous échappe. Et manifestement le volet alsacien aussi, que l'on pourrait vous supposer mieux connaître.

Qui êtes-vous, Luc Geismar, Monsieur mon ex-député ?

Je ne vous reconnais pas. N'anavezan ket ac'hanoc'h

Note :

Luc Geismar est député de la 5e circo de L-A, suppléant de Sarah el Haïry, nommée récemment secrétaire d'État dans le gouvernement Castex


Vos commentaires :
Lesur
Vendredi 22 novembre 2024
Je ne connais ni votre «ex-député», celui que vous ne reconnaissez pas, ni Sarah El Haïry, dont vous dites qu'elle n'aurait pas signé, mais votre constat est bien là.
A quel titre peut-on essayer de démolir un vote, transpartisan, voté majoritairement par la la majorité au pouvoir ? Une loi de progrès existant partout dans le monde, mais plus volontariste encore ?
J'ai entendu parler de signatures forcées, de non-discussion au sein du groupe LREM.
La démocratie est de plus en plus bafouée ; ce système totalement centralisateur, maintenant on le voit, autour d'une seule personne, est voué à imploser.
Vaut mieux, avant que les peuples n'explosent.

Yves
Vendredi 22 novembre 2024
Un ami me répète : «un smig pour les députés et autres élus- en dehors de leurs frais de missions».
Je finis par y souscrire. Car les places sont bonnes. Et en jouant des coudes on monte plus vite les marches du pouvoir.

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