Le poète et éditeur Max Pons est décédé

Papier publié le 25/04/21 11:24 dans Disparitions par Marie-Josée Christien pour Spered Gouez / L\'esprit sauvage
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Max Pons à Cordes-su-Ciel (Tarn), photo Marie-Josée Christien 2012(c)

C’est par un hommage sur le site de la SGDL (Société des gens de lettres) que j’apprends le décès de Max Pons survenu le 10 avril à Montcabrier, à l’âge de 94 ans. Né en 1927 entre Quercy et Périgord, écrivain et poète, il fut aussi conférencier et administrateur du château de Bonaguil jusqu’à sa retraite en 1992. Le Grand Prix de poésie de la SGDL lui fut attribué pour l’ensemble de son œuvre en 2011 à l’occasion de la parution de Vers le Silence, itinéraire poétique.

Il avait fondé la belle revue La Barbacane (100 numéros) reconnaissable à sa typographie soignée sur beau papier. Il anima pendant cinquante ans les éditions éponymes où il publia des grands noms de la poésie : Guillevic, Max Jacob, André Breton, Jean Follain, Jean Cocteau…

Grand amoureux de la Bretagne, il a participé de 1992 à 2001 au "Salon de la petite édition" à Quimper où il se lia avec de nombreux poètes bretons. Fin gourmet, il profitait de ses séjours pour faire honneur à la gastronomie cornouaillaise.

Cependant les liens complices de Max Pons avec la Bretagne sont beaucoup plus anciens. Enfant, alors qu’il vivait dans la région parisienne, il a passé ses vacances familiales à Douarnenez, de 1933 à 1937. Ces souvenirs d’enfance mêlés au récit de séjours récents sont évoqués dans son livre A propos de Douarnenez, des souvenirs et des regrets aussi, paru en 1999 (La Barbacane), qui connut un grand succès dans le Finistère.

Il dirigea en 2002 l’anthologie Poètes de Bretagne aujourd’hui, fruit de ses découvertes et de ses coups de cœur. Il m’invita au sommaire, en compagnie de Gilles Baudry, Guénane, Gérard Le Gouic, Herri-Gwilherm Kérourédan, Charles Le Quintrec, Jean-Paul Kermarrec, Bruno Geneste, Louis Bertholom et bien d’autres poètes que Max Pons, en fin connaisseur, considérait comme représentatifs de la poésie bretonne actuelle. Il revint à Quimper en 2002 pour la sortie de l’ouvrage.

Il participa à la revue Spered Gouez / l’esprit sauvage en 2006 et en 2007 (n°13 et n°14). Je rencontrai à nouveau Max Pons pour la dernière fois en 2012, au Festival de poésie actuelle de Cordes-sur-Ciel dans le Tarn où il était venu, en ami et presque voisin, retrouver les poètes bretons invités (Guy Allix, Bruno Geneste, Isabelle Moign) en récitals.

Mes pensées vont à son épouse et sa famille, à ses amis de la Barbacane.

Lire l'hommage de la SGDL


Vos commentaires :
Lundi 13 mai 2024
Oui, un vrai poète amoureux de la poésie et des pierres. La Barbacane était la revue des pierres et des hommes. Un poète discret, qui, grand bavard pourtant, connaissait le poids et le prix du silence dans la poésie digne de ce nom.
Mais le silence qui suit sa mort est, lui, un véritable scandale.
Merci Marie-Josée pour ce bel hommage à celui qui fut aussi un amoureux de la Bretagne.
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