Unser Land apprend avec déception mais sans surprise que le Conseil constitutionnel a été saisi par un certain nombre de députés pour essayer de l’invalider, au moins en partie, en particulier pour ce qui concerne la partie concernant la facilitation de l’enseignement immersif.
Il faut pourtant le redire sans relâche : une langue ne s’apprend pas uniquement à la maison, elle ne peut pas survivre si elle ne bénéficie pas d’un enseignement scolaire immersif.
Toute autre politique linguistique, même menée avec sincérité, ne peut pas être qualifiée autrement que de politique-gadget. L’effondrement de la maîtrise de notre langue régionale en Alsace, sous sa forme dialectale parlée ou sous sa forme écrite, le démontre.
Tout le processus législatif initié par Paul Molac a été, rappelons-le, semé d’embuches, notamment lorsqu’un certain nombre de députés (y compris le député de Schiltigheim Bruno Studer) ont essayé de retirer la partie de la loi relative à l’enseignement immersif.
Pour les Jacobins de tous bords, le message est clair : bien que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France » (article 75-1 de la Constitution), elles n’ont droit d’exister qu’en tant que langues mortes, objets de musée ou gadgets.
Madame Klinkert, pressentie pour mener la liste LREM dans le Grand Est, n’a pas jugé bon il y a quelques semaines de réagir aux propos de son collègue au gouvernement M. Dupond-Moretti qui qualifiait les langues régionales de « baragouinages » en séance de l’Assemblée. Que pense-t-elle de la saisine du Conseil Constitutionnel par les parlementaires LREM qui soutiennent le gouvernement dont elle fait partie ?
Nous observons également dubitativement la réaction de certains députés alsaciens LR, qui s’offusquent de cette saisine du Conseil constitutionnel alors que certains n’avaient mis que peu d’entrain à soutenir ce projet de loi, notamment M. Reitzer qui n’était pas présent lors du vote.
Seules la pression populaire alsacienne et la percée électorale de Unser Land ont pu créer les conditions du rapport de force avec Paris, qui a amené à la mise en place de la Collectivité européenne d’Alsace.
Demain, seuls des élus Unser Land auront le courage de mettre en œuvre la politique nécessaire pour construire l’Alsace de demain : libérée du Grand Est, tournée à 360 degrés vers son espace culturel et économique naturel qu’est le bassin rhénan, et ayant renoué avec sa langue, qui est la clé de notre prospérité et le cœur de l’âme alsacienne.
Martin Meyer, tête de liste Unser Land aux élections régionales
Ce communiqué est paru sur RPS
■