L’album que nous vous présentons dans cette chronique prend pour origine une pièce de théâtre conçue par l’écrivain, dramaturge, acteur et metteur en scène breton Goulc’han KERVELLA, à partir de chants, nouvelles, romans et poèmes de Youenn GWERNIG, mais, aussi, d’interviews, de témoignages de personnes qui l’ont côtoyé ou ayant travaillé avec lui.
Cette prestation scénique est, également, mise en lumière par les mots de sa fille Annaïg, disparue en 2019.
Créée en 1974, la troupe Plouguernéenne (29) AR VRO BAGAN, de même qu’elle l’avait réalisé pour GLENMOR, au travers de son spectacle « Disuj - L’insoumis », souhaitait, par cette présente pièce en 10 tableaux, dénommée « War hent Youenn GWERNIG - Sur la route de Youenn GWERNIG », rendre hommage à l’homme dont la vie et l’œuvre illustrent par leurs valeurs humanitaires et universelles, cette identité bretonne ouverte sur le monde.
Par sa conceptuelle structure multi-artistique, le spectacle mêle, ainsi, chant, musique, théâtre et vidéo, dans les trois langues, breton, français, anglais, pratiquées couramment par, comme on le nommait, le « grand Youenn » !
La scène et la salle du théâtre représentent un studio de télévision où le public est invité à participer aux répétions et à l’enregistrement, en direct, d’une émission consacrée à la vie et à l’œuvre du célèbre chanteur, poète et sculpteur scaërois que l’on voit et entend, aussi, sur les images projetées en fond de scène.
Cette fresque théâtrale, tout autant musicale que jouée, peut, parfaitement, être suivie, vécue et partagée par les non-bretonnants, grâce à des interventions en français et à la judicieuse distribution, dès l’entrée en salle, rédigé dans la langue de Molière, d’un synopsis de la pièce, au cœur de laquelle le breton est particulièrement présent.
Vous retrouverez, sur les pages du livret qui accompagne le CD, par l’adjonction de notes et commentaires, cette même démarche de traduction, d’explicitation, d’éclairage des textes écrits en langue bretonne par cet auteur-compositeur-interprète majeur, cette figure marquante du revival de la culture bretonne des années 70.
Sur ce disque, nous ne retrouverons que la partie musicale du spectacle, chansons enregistrées, en septembre 2020, au studio Streat ar Skol de Saint Cadou - 29 (Voir site) , soit les 12 chants qui illustrent les différents épisodes de la vie de Youenn GWERNIG et les activités qu’il a exercées, pièces interprétées par les musiciens de la troupe AR VRO BAGAN, à savoir :
Tangi LE GALL CARRE : accordéon,
Erwan MOAL : guitare,
Julien STEVENIN : contrebasse,
Typhaine CORRE : chant,
Tangi MERIEN : chant,
Erwan BILLANT : chant sur Emvod (Piste 7).
Ébéniste et sculpteur, écrivain et poète, musicien et chanteur, Youenn GWERNIG émigre aux États-Unis en 1957, où il fait la connaissance de l’écrivain et poète américain. Jack KEROUAC.
De retour en Bretagne en 1969, il participe, par le chant et l’écriture, aux luttes sociales et culturelles.
C’est ainsi, qu’il faut privilégier l’écoute du programme dans son ordre originel de gravure, puisqu’il retrace, chronologiquement, les grandes lignes de cette épopée.
Suivant, en introduction à cette « biographie musicale », « E-Kreiz an noz - Au cœur de la nuit », titre emblématique de Youenn GWERNIG, et éponyme de son LP 33 tours paru en 1976, associés par AR VRO BAGAN, aux différentes périodes, nous découvrons :
En piste 2, « Gwez » : le sculpteur sur bois,
En piste 4, « Identity » : la rencontre avec d’autres peuples émigrés ou colonisés,
En piste 5, « Gwerz an Harluad » : l’exil en Amérique,
En piste 6, « El Barrio » : la condition difficile des Portoricains,
En piste 7, « Emvod » : son amitié avec Jack KEROUAC,
En piste 8, « Tuchenn Mikaël » : le retour en Bretagne,
En piste 9, « Gwerz Ti-Voujeret » : la mort de Yann-Kel KERNALEGENN,
En piste 11 et 12, « me ‘garfe » et « N’am eus netra » : la poésie intime du barde.
Manquent à cette énumération :
La piste 3, « Identity (Digoradur) » qui, par un texte de Youenn, dit en breton, sur une musique de Tangi LE GALL-CARRE, Erwan MOAL et Julien STEVENIN, préface le poème devenu chanson, « Identity », texte rédigé et chanté en anglais. L’auteur écrivait couramment dans les trois langues, breton, français et anglais.
Ce poème est extrait de son premier recueil, « Ar diri dir - Les escaliers d'acier », publié en 1976, ouvrage volontairement et totalement trilingue comme s'il s'agissait de refuser, pour ce citoyen du monde convaincu et convainquant, tout enfermement.
La piste 10, « Ni hon-unan - Nous-mêmes » qui rappelle un single de deux chansons que Youenn GWERNIG a enregistré, en 1973, sur un 45 Tours (Tap da sac’h ta / Ni hon unan) où il s’accompagnait à la guitare, instrument dont il a appris à jouer aux USA, dans un style folk-country très proche de l’esprit des premiers enregistrements de Bob DYLAN. Un appel à l’autonomie pour des Bretons voulant être, enfin, eux-mêmes !
Pour nombre d’entre vous, les titres énumérés, ci-dessus, vous mettront, immédiatement, en tête, les notes et les textes de quelques-unes des plus belles chansons de Youenn qu’AR VRO BAGAN a sélectionnées pour raconter son riche itinéraire culturel, social, identitaire, mais universaliste.
Il faut dire que les créations littéraires, poétiques et musicales de ce défenseur de l’identité bretonne ouverte sur le monde, sont un formidable creuset pour nourrir un tel spectacle d’hommage.
Comme vous le savez, plusieurs de ses chansons ont été reprises ou adaptées, entre-autres, par Alan STIVELL, Gilles SERVAT, Nolwenn KORBELL, les frères QUEFFELEANT, Andrea AR GOUILH…
En ce qui concerne, plus précisément, les titres de ce disque « War hent Youenn GWERNIG « Sur la route de Youenn GWERNIG », nous pouvons citer pour :
- E kreiz an noz, Clarisse LAVANANT, sur l’album « De Kerouze à Ouessant » - 2019 (Notre chronique),
le Trio EWEN / DELAHAYE / FAVENNEC, sur l’album « Kan Tri » - 2003,
- Gwez, E kreiz an noz, Tuchenn Mikêl, Christian DESBORDES et l'ENSEMBLE CHORAL DU BOUT DU MONDE, sur l’album « Buhez » - 2001,
- Identity, Graeme ALLWRIGHT, sur le LP 33 tours « Questions » -1978,
- Gwerz an harluad, Patrick EWEN, sur l’album « Liberté attitude » - 2012.
- Tuchenn Mikêl, représentant la Bretagne sur le CD-livre « Kan Ar Bed - chant du monde » de Clara COLIN et Geoffrey BERNIOLLE -2018 (Notre chronique).
Il est toujours intéressant, en parcourant votre discothèque de vinyles et CD, de mettre en perspective les différentes interprétations et de constater, ainsi, l’ampleur de l’impact artistique et culturel d’un auteur-compositeur-interprète de ce cru.
Le CD d’AR VRO BAGAN s’ouvre sur un « Kreiz an Noz - Au cœur de la nuit », particulièrement tonique, quasiment « scandé », au premier plan, par l’accordéon de Tangi LE GALL-CARRE et, dans l’ordre « d’entrée en scène sonore », par les voix décidées de Tangi MERIEN et Typhaine CORRE.
L’interprétation de ce morceau emblématique de Youenn GWERNIG qui se révèle, ici, plus « revendicatif » que l’original enregistré, « guitare / voix », en 1976, sur son album éponyme, est, en tous cas, un excellent choix pour « donner le La » au spectacle, donc, à cet enregistrement.
…/… Avel avelig c’houezit ‘ta Al lann ‘n emgann ha d’an daoulamm Kanit buan son (kan) ar frankiz deomp-ni. …/… | …/… Vent, mon petit vent, souffle donc Combat la lande et au galop Viens vite nous chanter ton chant de liberté. …/… |
Puis la cristalline guitare électro-acoustique d’Erwan MOAL et les nostalgiques mélopées de l’accordéon de Tangi LE GALL-CARRE, introduisent « Gwerz - Arbres », morceau qui symbolise Youenn, le sculpteur sur bois, grâce à cette très prenante et mélancolique pièce, admirablement chantée par la voix de forge de Tangi MERIEN.
Comme le précise, en page 3 du livret, PAKER Prod, producteur du disque, reprenant le texte co-signé d’Annaïg GWERNIG et de l’auteur de la pièce, Goulc’han KERVELLA, « Youenn GWERNIG s’est initié à la sculpture sur bois auprès de René LE COZ, artisan ébéniste. Il rejoindra les Beaux-Arts, à Nantes. Il en fera son métier et un de ses loisirs. En 1950, il épouse Suzig et s’installe comme ébéniste à Huelgoat ».
Cette référente narration de la vie de Youenn GWERNIG, se poursuit, ainsi :
« Mais l’époque est difficile tant sur le plan du travail que celui de la culture bretonne. Youenn supporte de plus en plus mal l’évolution de la Bretagne reniant son histoire, et la guerre d’Algérie de plus en plus meurtrière. En 1957, il émigre à New-York avec Suzig et leurs deux filles : Annaig et Gwenola. Mari-Loeiza, la troisième, y naîtra. Il trouve du travail comme ébéniste et sculpteur.
Il fréquente les différentes communautés immigrées en Amérique : Irlandais, Portoricains, Noirs… Bretons, bien sûr, et la « Beat Generation ».
Sa rencontre avec Jack KEROUAC (On the road…) est capitale, au niveau de l’écriture. Désormais, il écrira ses poèmes dans les trois langues : breton, français, américain ».
« Identity (Digoradur), « identity », « Gwerz an harluad », « El barrio », « Emvod », illustrent ces douze années d’exil américain.
Au cours de ces plages, on apprécie, tour à tour, et respectivement :
- La chaude diction interprétative de Tangi MERIEN,
- L’aérienne, expressive et émouvante voix de Typhaine CORRE,
- Dans une soyeuse réverbération, les envoutantes vagues vocales du chanteur qui caressent l’estran de guitare et d’accordéon,
- Soutenu par une efficace rythmique de contrebasse de Julien STEVENIN, le rythme plus swing de la composition originale des trois musiciens et le chant, la diction, en breton, français, anglais, d’Erwan BILLANT, illustrant la rencontre de Youenn GWERNIG et de Jack KEROUAC.
La substance interprétative est conforme à celle des textes.
They had forgotten where they were born Was it a castle, a cottage or a stable To be born was their own masterpiece To feel the wind of the spring On their nostrils and the beating of the blood In their chest Pick pick pick the stone cutter won't stop Just to be alive was their own masterpiece. …/… « Identity » | Ils avaient oublié où ils étaient nés Était-ce un château, un chalet ou une étable Naître était leur propre chef-d'œuvre Pour sentir le vent du printemps Sur leurs narines et le battement du sang Dans leur poitrine Pick pick pick le tailleur de pierre ne s'arrêtera pas Être vivant était leur propre chef-d'œuvre …/… Album E Kreiz An Noz - 1976. |
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En tu all d’ar mor bras, eo mant va c’halon Pell du hont ‘eo chomet war an douar breton Ret eo bet din, siwazh, kuitaat Iec’hioù va neizh ; Peur e welin biken menezioù va Bro-Vréizh ? …/… « Gwerz an Harluad - La complante de l’exilé ». | Mon cœur est resté de l’autre côté de l’océan. Il est resté bien loin là-bas sur la terre bretonne. Il m’a fallu, hélas, quitter les lieux de mon nid. Ne reverrai-je jamais les monts de ma Bretagne ? …/… Album Distro ar Gelted Le retour des Celtes - 1974 |
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Ur verc’h odenn kollet ganti He divrec’h hag he blev Ur verc’hoderm e loustoni El Barrio …/… « El Barrio » | Une poupée qui a perdu Ses bras et ses cheveux Une poupée dans le bourbier d’El Barrio …/… Album Youenn GWERNIG – 1979. |
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Adkavet .-em eus va breur N’eo ket bet ken aes Ret ‘oa bet troc’han didruez an drezenn Louzeier, loustomi kresket a-builh Ha nijal Nijal Nijal n’eo tra ‘bet ken ‘vit mab an den. …/… « Emvod – Réunion » | J’ai retrouvé mon frère Ce ne fut pas si facile Il fallut tailler sans pitié les ronces Les mauvaises herbes –envahissantes Et s’envoler S’envoler S’envoler est devenu commun pour 1e fils de l’homme. …/… Album Emañ ar bed va iliz Le monde est mon église - 1990 |
A propos de cette rencontre avec Jack KEROUAC, nous vos proposons de découvrir une Interview de Youenn GWERNIG,(Document vidéo INA - mai 1971).
Au cœur de ce document audiovisuel, Yves GUERNIC, dit Youenn GWERNIG, aborde les origines bretonnes de l'auteur, l'ouvrage « Satori in Paris », son style d'écriture, ainsi que la beat generation (Voir video) .
En 1969, la famille GWERNIG revient en Bretagne et s’installe à Locmaria-Berrien (29).
Pour illustrer ce retour au pays, AR VRO BAGAN a choisi cette balade lyrique très connue et si souvent reprise, « Tuchenn Mikaël - Mont Saint Michel (de Brasparts) ».
La poésie du texte semble laisser poindre, enfouies dans les nappes de brume qui baignent les Monts d’Arrée, en ce matin de solitaire promenade vers la chapelle Saint-Michel qui surmonte le mont, quelques images ancrées dans l’esprit de l’auteur.
.../... Prennet e oa dor ar chapelig Met Sant Mikael n’oa ket chalet, Ha ni hon-daou er vrumenn Da ganañ brao oamp n’ em lakaet. Mikael ha me da vat o kanañ Ur gwerz diwar-benn an arme Soudarded dall er vrumenn, E pep korn ar Menez Arre. .../… | .../... La porte de la chapelle était verrouillée, Mais saint Michel s’en est moqué, Et lui et moi dans le brouillard, Nous nous sommes mis à chanter. Michel et moi avons chanté, Une complainte sur l’armée, Des soldats aveugles dans la brume, Dans tous les coins des Monts d’Arrée. .../… |
Au cœur du revival breton mené, notamment, par GLENMOR, Alan STIVELL, Gilles SERVAT, flanqué de sa guitare, et accompagné de plusieurs musiciens et chanteurs, dont sa femme et ses filles, Youenn GWERNIG prend, en 1971, sa place sur la scène de cette renaissance culturelle, sociale, linguistique.
Cinq ans, plus tard, il écrit « Gwerz Ti-Voujeret » , en hommage à Yann-Kel KERNALEGENN, jeune militant breton tué le 30 septembre 1976 par l‘explosion de sa bombe, sur le chantier de la caserne de Ti-Voujeret, à Dineault, près de Châteaulin.
Guitare, accordéon, voix solistes ou en duo, par leurs nuances et variétés d’intervention, savent relancer et donner relief et ampleur à ce morceau aux allures de ritournelle.
Suit un très entraînant et volontariste « Ni Hon-Unan - Nous-mêmes » où, très folk, l’accordéon de LE GALL-CARRE chante et swingue sur les enthousiastes voix de Typhaine et de l’autre Tangi.
« Nous-mêmes nous irons, sans crainte, sur les routes de notre avenir ».
Puis, enregistrés, en 1979, par Youenn sur un LP 33 tours, « Me ‘garfe - J’aimerais » et « N’am eus netra », concluent le programme avec une approche poétique plus introspective, plus tendre.
Dans « Me ‘garfe - J’aimerais », le breton alterne avec le français, notamment, sur la superbe ligne vocale de Typhaine.
« Dans la paix de la forêt, j’aimerais aller
Encore une fois avec ma petite fille
Sa main dans ma main, j’aimerais aller
Sur le doux lit de la mousse.
Sans rien dire seulement écouter
Murmurer l’âme cachée des arbres.
…/…
…/…
Et doucement, rentrer à la maison
Tous les deux, à l’heure du souper ».
Viscérale simplicité de vie et noblesse des sentiments, l’autre face de la personnalité du conquérant Youenn GWERNIG, transpirent dans le dernier titre, incarné et interprété en solo, par Tangi MERIEN, sur un humble et profond accompagnement instrumental, suivant en « pas à pas » le chant.
« Je n’ai rien, je ne possède rien du tout en ce monde.
Je n’ai ni maison, ni terre à mon nom.
Je suis un homme de rien.
Je n’ai que ma peau et peut-être une petite chose à l’intérieur,
Mais ça compte si peu pour les gens bien. »
Nous avons beaucoup aimé ce disque, très soigneusement « mis en scène » par les prises de son et le mixage de Tangi OILLO qui a su réaliser un enregistrement plus que de studio, suggérant à l’auditeur la notion de spectacle, d’espace scénique.
Quelques très courtes phrases clefs de Youenn GWERNIG, extraites de la pièce auraient, peut-être, pu ponctuer, ça et là, les grands chapitres ou, simplement, ouvrir et fermer cette remarquable narration musicale, renforçant, encore cet aspect théâtral.
Les chanteurs sont remarquables : Tangi MERIEN, dans le rôle de GWERNIG, exceptionnel de crédibilité, Typhaine CORRE, tour à tour, délicate, touchante, enjôleuse.
Quant aux musiciens, chacun ressentira la complicité altruiste qu’ils ont habituellement, sur scène avec leurs exclusives compositions au sein du LE GALL-CARRE / MOAL Quartet, intégrant, depuis 2019, au duo originel de Tangi et Erwan, Typhaine CORRE, au chant et Julien STEVENIN, à la contrebasse.
Bravo à PAKER Prod d’avoir osé produire, finalement, une « bande originale de pièce », ce n’est pas si aisé.
Nous vous incitons, vivement, à vous procurer ce disque où toute la chaîne artistique, vocale, musicale, technique, a réussi à faire revivre, dans le respect et l’authenticité, cette essentielle âme de Bretagne, frère de route de toute une génération, qu’était et que sera, toujours, Youenn GWERNIG.
Gérard SIMON
Illustration sonore de la page : Strollad AR VRO BAGAN - War hent Youenn GWERNIG - «E-kreiz an noz» (Extrait de 01:13).
Le site Internet d'AR VRO BAGAN : (Voir site) .
D'autres extraits sonores sur Culture et celtie, l'e-MAGazine (Voir site) .
Les titres du CD de Strollad Ar Vro Bagan - «War hent Youenn GWERNIG».
01 - E-kreiz an noz – 03:49.
02 - Gwez – 05:05.
03 - Identity (Digoradur) – 01:31.
04 - Identity – 02:32.
05 - Gwerz an Harluad – 04:12.
06 - El Barrio – 02:41.
07 - Emvod – 02:42.
08 - Tuchenn Mikêl – 05:46.
09 - Gwerz Ti-Voujeret – 04:15.
10 - Ni hon-unan – 03:51.
11 - Me ‘garfe – 02:58.
12 - N’am eus netra – 03:08.
Textes et musiques de Youenn GWERNIG,
à l’exception de Identity (Digoradur) et de El Barrio (Musique de Tangi Le GALL-CARRE, Erwan MOAL et Julien STEVENIN).
CD «War hent Youenn GWERNIG» - STROLLAD AR VRO BAGAN
Parution : mars 2021 - Réf : 4016429
Edité chez PAKER Prod - (Voir site) .
Distribué par Coop Breizh - (Voir site)
© Culture et Celtie
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