SOUTIEN ET PARTICIPATION DE BRETAGNE MAJEURE
Bretagne Majeure et ses composantes ne peuvent qu'apporter leur soutien et participer à la manifestation prévue à Kemper samedi 13 mars. L'État français a tout fait pour réduire la pratique des langues historiques de son territoire : la Bretagne ne fait pas exception. Seulement 3% des élèves de Bretagne ont droit à l'apprentissage du breton dans des filières bilingues dont les effectifs n'atteignent pas 20 000 élèves et qui ne forment même pas 200 bacheliers par an, tellement le parcours est rendu difficile par les conditions de son enseignement (manque criant de professeurs, de formation continue, de volonté politique ; opposition larvée et mesquineries perpétuelles de l'État).
Mais nous savons que ce n'est pas l'État français qui va sauver nos langues. C'est aux Bretons eux-mêmes de décider si oui ou non ils considèrent avoir là un patrimoine à défendre et à promouvoir. C'est bien sûr aux élus bretons de faire ce qu'il faut pour arrêter de quémander à Paris des mesurettes dont on connaît l'inefficacité notoire après quarante années de pratique. Contrairement aux annonces présidentielles, il n'y a pas de pacte girondin. Par contre, la phrase du président Pompidou prononcée le 14 avril 1974 : «Il n'y a pas de place pour les langues régionales dans une France destinée à marquer l'Europe de son sceau !» est toujours d'actualité. Triste et inacceptable vision des choses, à l'opposé des textes de l'Unesco qui promeuvent, eux, la diversité linguistique !
Bretagne Majeure rappelle le programme qu'elle avait élaboré à Carhaix le 12 janvier 2019, avec des mesures fortes, qui demandent une autre façon de traiter la question. C'est à la Bretagne de prendre les choses en main et à ses élus de comprendre que le destin de nos langues se joue en Bretagne, non à Paris.
Rappel de nos objectifs :
- Que la Région obtienne la dévolution de compétences en ce qui concerne son patrimoine linguistique, ce que permet la Constitution, article 72.
- Que des licences d'enseignement multilingue soient organisées dans toutes les universités de Bretagne (réunifiée) et qu'un vaste plan de formation des maîtres soit mis en place, complété par une formation continue efficace.
- Que tous les élèves de Bretagne aient accès au breton ou au gallo dès la maternelle ainsi qu'à une troisième langue internationale. Que cela se fasse suivant les principes de l'enseignement intégré des langues dès la maternelle dans les filières bilingues, comme cela se pratique dans de nombreux pays et régions du monde.
- Que le cursus permettant l'enseignement du breton ou du gallo soit cohérent de la maternelle à l'université, sans coupures comme actuellement, causes de nombreux abandons (seulement 13 % des élèves bilingues de maternelle vont jusqu'au lycée bilingue !).
- Que la Région crée une académie des langues de Bretagne pour débattre des problèmes inhérents à la question linguistique.
- Que soit créée une chaîne télévisuelle en langue bretonne sur le modèle gallois.
- Que Région et collectivités locales rendent et incitent à rendre visibles et audibles le breton ou le gallo dans l'espace public (administration, commerces, transports en commun, médias divers, économie, loisirs, voyages...).
Pour parvenir à ces buts, l'unité est plus que jamais nécessaire, et c'est le sens de la participation de Bretagne Majeure à cette journée.
Ar Falz
AFB-EKB
Breizh Impacte
Bretagne Réunie
En-Avant-Bretagne / En-Awen-Breizh
ICB/SUAV
Parti Fédéraliste Européen
Pour la Bretagne !
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