Disparition du journaliste Jean-Charles Perazzi

Dépêche publié le 10/02/21 12:37 dans Media et Internet par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Jean-Charles Perazzi (photo archives ABP)

Né en 1936 à Louannec (Côtes d'Armor), ce journaliste et écrivain fut chargé de la page Bretagne du quotidien Ouest-France de 1970 à 1995. En tant que envoyé spécial, il a, entre autres, couvert le FLB, Diwan, le naufrage de l'Amoco Cadiz et l’insurrection contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff. Marées noires et centrales nucléaires. Ses reportages l’ont tout naturellement porté à s’intéresser aux questions environnementales. Après Ouest-France, il a tenu une chronique Journal de campagne sur le site de l’ABP

Passionné aussi de potager bio, il avait intégré dans son quotidien ses convictions sur la protection de la nature. Il a mis en pratique les méthodes alternatives de jardinage comme la [[permaculture]]. Grâce à son livre Au Jardin Citoyen, publié en 2011, il est l'un des cinq lauréats du concours «Jardiner autrement», organisé par la Société Nationale d'Horticulture Française (2014). Ce concours encourage les démarches globales de jardinage responsable, sans usage de pesticides.

À l'ABP, il a fait partie de l'équipe de pilotage, et donnait son avis sur les sujets d'actualité, sur la façon de traiter l'information, la déontologie du métier de journaliste. Son sourire et sa bonne humeur étaient légendaires, il recevait dans sa petite maison près de Quimper de nombreux jardiniers, et des copains du monde entier. Fin mangeur, fin buveur, c'était aussi un bricoleur de première, inventeur d'outils de jardinage en tous genres, il pouvait parler des heures de son métier de jardinier, du sol, des insectes, des graines, dans sa serre fabriquée par lui avec des fenêtres récupérées. Il n'hésitait pas à rire de ses gaffes (sa mare de poissons rouge alimentant le jardin, il avait une fois oublié d'arrêter le tuyau, et les poissons s'étaient retrouvé le ventre à l'air sur les salades !). Précurseur pour la défense des langues minoritaires et de l'environnement, il sillonnait la Bretagne à la recherche de sujets originaux et bien souvent, il partait d'un grand éclat de rire : «moi, j'écris pour le lecteur d'Ouest France, pas de mots compliqués, s'il vous plaît, juste les choses importantes ! ». C'était un journaliste à l'écoute des gens, un copain, mais aussi un farouche défenseur des minorités et de la liberté de la presse. Tu nous manqueras, Jean-Charles, bienvenue au paradis des Bretons et des Latinos, car ton père était un Perazzi, et tu adorais la musique des Andes que tu savais jouer !

Publications

  • Coauteur de Plogoff-la-révolte, Éditions Le Signor, Le Guilvinec, 1980.

  • Le Parc d'Armorique, Ouest-France, 1988.

  • Diwan, vingt ans d'enthousiasme, de doute et d'espoir, Coop Breizh, 1995.

  • Au grand désespoir d'Arsène, An Here, 2000. Coop Breizh, 2001.

  • Reporter en Bretagne, 25 ans d’histoire contemporaine au quotidien​,2004.

  • La vache et autres nouvelles du pays, nouvelles, Éditions du Petit Véhicule (2006).

  • L'homme qui ne voulait plus être chauve et autres nouvelles du pays, nouvelles, Éditions du Petit Véhicule (2006).

  • Trompe-la-Mort ou la longue vie de Jean-Baptiste Nicolas, Le Cormoran, 20116.

  • Au Jardin Citoyen, photos de Martine Perazzi, dessins de Nono, Coop Breizh, 2011


Vos commentaires :
Marie-Josée Christien
Dimanche 22 décembre 2024
Pensées et sincères condoléances à son épouse Martine, à sa famille et à ses proches amis.
Avec des amis, j'avais eu la chance de visiter son jardin extraordinaire il y a quelques années et de partager ensuite un ppv (pain, pâté, vin).
Il m'avait confié un texte émouvant et plein d'humour sur son ami Youenn Gwernig pour la rubrique «Mémoire» du n°15 de la revue Spered Gouez / l'esprit sauvage. Je garderai le souvenir de ses éclats de rire et de sa bonne humeur dans les allées des salons du livre et les rencontres d'auteurs. Nous y faisions du troc : du pain pour ses poules contre les succulents légumes de son jardin. Il avait participé en musique à quelques éditions de «La musique des mots» sur la terrasse de «Chez Max».

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