Valéry Giscard d’Estaing à l’origine de la charte culturelle, du Conseil culturel et de Skol U

Enquête publié le 4/12/20 8:45 dans Culture par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Les Bretons à la sortie d’une réunion de travail à Ploërmel pour rédiger la Charte culturelle de Bretagne . De gauche à droite, en partant du premier rang : Michel Bohuon, Yvonne Sauvet, Yvonig Gicquel, Pierre Le Treut, Pierre Loquet. Au second rang : Jean-Baptiste Lelièvre, Raymond Lebossé, Jean Cévaër, Sylvie Blottière, Henri Le Breton, André Lepape. Au troisième rang : Yves Rouger, Jean franco, Philippe Le Sellier, Patrick Le Goarnig, Éric Drouart, Bernard Le Nail. Au dernier rang, Michel Denis, Michel Chauvin, Alain Decaux, Tangi Louarn, Emmanuel Salmon-Legagneur, Suzanne Ferard, Pierre Bernard. Lena Louarn n’est pas sur la photo car elle l’a prends. Parue dans la revue Sterenn, n°6, mars 1997
Le discours de Valéry Giscard d’Estaing à Ploermel en 1977 (334 vues)

Le 8 février 1977 à Ploërmel, Valéry Giscard d’Estaing annonce la création d’une charte culturelle bretonne.« Il n’y a aucune contradiction entre la volonté de vivre la culture bretonne et la conscience d’être pleinement Français » et il déclare « Les traditions et les cultures de la Bretagne ne sont pas seulement du folklore, elles sont des manières de vivre quelque chose de différent dans un monde qui se banalise et dont l’âme se vide. » Il affirme haut et fort que «l'unité française n'a aucune raison d'être l'uniformité française» et annonce aux élus bretons la création de chartes culturelles régionales.

Voici le texte de son discours :

Gaulois, romains, francs, celtes, vikings, se sont établis tour à tour sur notre sol. Notre culture commune est la fusion de leurs cultures. Acceptons que le même arbre conserve plusieurs racines. Les traditions et les cultures de la Bretagne ne sont pas simplement du folklore. Elles sont des manières de vivre, quelque chose de différent dans un monde qui se banalise, et dont l'âme se vide. Les cultures sont le bien de tous. Elles n'appartiennent à aucun parti. A fortiori, elles ne sont pas la priorité de petites minorités qui ne témoignent pas dans d'autres domaines, d'un bien grand respect pour les traditions du passé. La France est un pays de 53 000 000 d'habitants, dans un univers composé de vastes ensembles. C'est pourquoi le morcellement politique de la France, en nous affaiblissant face à l'Europe qui s'unit et en ravivant nos divisions, ne profiterait à personne. Mais, l'unité française n'a aucune raison d'être l'uniformité française. Vous les Bretons de tous âges, du pays Gallo ou du pays bretonnant, vous enrichissez par votre spécificité la vie nationale et vous devez être encouragés à le faire. C'est pourquoi, c'est pourquoi j'indique en réponse à un voeu exprimé par votre Conseil régional que le gouvernement est disposé à conclure avec les instances de la région une charte culturelle destinée à favoriser le maintien des cultures bretonnes sous toutes leurs formes. Qu'on élabore cette charte en 1977 afin qu'elle entre en application au début de l'année prochaine. Ainsi sera confirmé le fait qu'il n'y a aucune contradiction entre la volonté de vivre la culture bretonne et la conscience d'être pleinement français. Et qui autant que vous, qui avez consenti tant de sacrifices pour la patrie française pendant la Grande Guerre, comme pendant la Seconde Guerre mondiale et la Résistance, qui autant que les Bretons, peut éprouver légitimement la fierté d'être français ?__« Valéry Giscard d'Estaing

La [[Charte culturelle bretonne]] est un acte qui a été signé le 4 octobre 1977 par la République française, l’Établissement public régional de Bretagne (appellation de la Région dans le document) et les Conseils généraux des Côtes-du-Nord (aujourd’hui Côtes d'Armor), du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et aussi de la Loire-Atlantique. Voir aussi à ce sujet l’article de Francis Favereau paru dans BCD. La charte signifie que l’Etat reconnaît pour la première fois la spécificité culturelle de la Bretagne. Elle permettra entre autres d’améliorer l’enseignement du breton.

En 1978 est créé le Conseil Culturel de Bretagne et en 1981 l’[[Institut culturel de Bretagne]] par le Conseil régional de Bretagne. Ces nouveaux organismes se sont substitués à la Charte. Le Conseil culturel de Bretagne a évolué pour devenir un organisme officiel consultatif du Conseil régional de Bretagne.

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Vos commentaires :
Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Dans le Télégramme du jour, le long de sept pages consacrées à VGE, seulement une ligne fait allusion à la Charte culturelle.

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
Cette Charte a aussi été publiée en breton, me semble-t-il....
Embannet eo bet ar garta-mañ e brezhoneg ivez, mes pelec'h an diaoul he c'havout?

Jean-Luc Laquittant
Vendredi 22 novembre 2024
Cette photo est intéressante, hélas presque tous ont disparu, sauf quelques indestructibles. Ne jamais oublier que l'état français ne donne du lest à la Bretagne que sous la pression. A cette époque la pression était l'oeuvre du FLB qui faisait sauter les préfectures et au barde sans compromission qu'était GLENMOR. Aujourd'hui nous nous satisfaisons des miettes tombées de la table: elles ferment la gueule à ceux qui devraient l'ouvrir ;

jakez Lheritier de St Nazer
Vendredi 22 novembre 2024
Jean Luc Laquittant
Vous attribuez: la «pression» au FLB.....avec une belle erreur historique et en oubliant les autres militants combattants impliqués dans de nombreuses organisations bretonnes réalistes et constructives.
Glenmor :oui, son rôle a été important en participant à cette époque du Revival Breton eavec d'autres chanteurs militants moins connus.
Le constat breton de 1977 est à rappeler avec un constat breton en 2020 et en y ajoutant des objectifs servant de base à la mobilisation des jeunes bretonnes et bretons.

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