Définition du suprémacisme à la française

Chronique publié le 12/09/20 12:04 dans Politique par Alan-Erwan CORAUD pour Alan-Erwan CORAUD

Puisque nous sommes confrontés depuis quelques années à une propagande incessante sur les thèmes du communautarisme et du séparatisme, il est peut-être temps de mettre des mots sur les maux que notre Pays, la Bretagne subit de la part de l'État français qui se dit république. En effet, nous subissons une seule religion celle de la république une et indivisible dans l'esprit du suprémacisme français.

Aussi, je propose cette définition prenant en compte les spécificités du modèle républicain français :

«Le suprémacisme est une idéologie de supériorité et de domination : elle affirme sa supériorité et doit assimiler les minorités nationales et les immigrés. Au nom de sa langue, de son roman national, de son républicanisme, de son laïcisme, la république française s’affirme comme un modèle supérieur aux autres à vocation universelle.»

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Vos commentaires :
Philippe Argouarch
Lundi 30 décembre 2024
Une autre définition : Le suprémacisme est un mot d’origine anglo-saxonne apparu aux Etats-Unis en 1848. Le suprémacisme met finalement un mot sur un ensemble de comportements humains de domination niant les droits fondamentaux. Le supremacisme est une idéologie qui affirme qu’un certain groupe de personnes est supérieur aux autres. Le groupe supposé supérieur peut êtres défini selon la race (ex : l’Allemagne nazie les ou white supremacists aux USA), la religion (ex l’islam), l’espèce (les humains se considèrent une espèce supérieure), l’ethnicité (voir les ethnies dominantes dans les états africains) , le colonialisme (ex aujourd’hui la Chine au Tibet, en Mongolie et au Singkiang), le genre (ex : le machisme), la langue (ex : la langue française en France) , la classe sociale (les états se réclamant de la dictature du prolétariat) , la nation (ex : la nation française en France aujourd’hui ou du temps de l’empire colonial) , la culture (ex: la culture française en France ou sous l’empire colonial), ou toute autre partie d’une population.

Lucien Le Mahre
Lundi 30 décembre 2024
Le terme de «suprémacisme» présenté par A-E Coraud et élargi par P. Argouarch me semble très bien adapté au système républicain français puisqu'une seule culture s'impose à l'ensemble d'un Etat-Nation pourtant constitué de cultures diverses, que l'on tend à faire disparaître en leur refusant ou en leur contingentant les libertés d'expression démocratique auxquelles elles ont pourtant droit.

J'ai d'ailleurs moi-même déjà utilisé ce terme à plusieurs reprises, y compris ici me semble-t'il, tant il me semble rétablir la gravité de la situation à son véritable niveau. Le racisme génétique révulse, sa version culturelle beaucoup moins.

Bien sûr, on autorise diverses pratiques et manifestations qui nous sont précieuses, mais en ce qui concerne quelques points majeurs pour assurer notre pérennité en tant que Bretons : la responsabilité politique, les langues et l'Histoire de Bretagne, on peut les prendre l'un après l'autre !

En matière de gestion politique, si nous bénéficions d'un Conseil Régional depuis quelques décennies, celui-ci ne dispose pas de l'autonomie fiscale et financière nécessaire et ne s'exerce pas sur la totalité du territoire historique. De son côté le taux d'enseignement des langues est trop faible pour assurer leur survie à terme et quant à notre Histoire elle est bannie des programmes, sauf à l'occasion de quelques rencontres avec l'Histoire de France qui sont souvent l'objet d'une présentation arrangée pour ne pas dire truquée.

Pour évaluer la situation, il suffit de changer d'échelle et de se demander si la France accepterait dans l'UE les conditions de la Bretagne dans la France. La responsabilité politique réduite ? La langue dont elle s'enorgueillit officiellement remplacée par l'anglais ou l'allemand ? Sa riche et tumultueuse Histoire occultée ? Son expression télévisuelle réduite à la portion congrue d'un seul canal partagé avec les autres pays européens ?

Il s'agit pourtant de cultures autochtones «de» France ou «en» France : Occitane, Flamande, Alsacienne, Basque, Corse, Catalane, Bretonne. Ces cultures étaient là et formaient des nations et des Etats avant que la France ne se constitue elle-même et ne finisse par les englober, que ce soit par conquête militaire, mariage, héritage, achat ou stratagèmes divers.

Soulignons qu'elles sont venues dans l'Etat français avec armes et bagages : un territoire, des structures, une économie, des biens, des Hommes, le touais peu négligeable qu'on disait à Paris après l'annexion de 1532 : «Bretagne est Pérou pour la France».

On peut sans doute y rattacher certains territoires d'Outremer mais pour la question des immigrés actuels, il faut à mon avis y réfléchir à deux fois, car leur venue individuelle d'un peu partout pose des problèmes différents des nôtres et qui devraient faire l'objet d'un volet de discussion supplémentaire..


Rafig
Lundi 30 décembre 2024
Sans compter avec le projet de loi «contre le séparatisme» qui est une attaque directe contre les musulmans qui ne dit pas son nom et qui est assez vague pour se retourner contre nous, les peuples minoritaires.
Si la république française était forte de grands principes respectables et de pratiques démocratiques du pouvoir, elle n'aurait pas besoin de renforcer son arsenal répressif et de contrôle.
Il faut donner envie aux gens d’adhérer à cet état.

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