L'auteur de bd malouin, Pascal Bresson, revient sur les 45 ans de militantisme et de combats de Beat

Agenda publié le 22/08/20 11:14 dans Culture par Pascal Bresson pour Pascal Bresson
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Couverture de l'album.Parution le 9 SEPTEMBRE 2020 CHEZ VOTRE LIBRAIRE PRÉFÉRÉ.
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Couverture de l'album.Parution le 9 SEPTEMBRE 2020 CHEZ VOTRE LIBRAIRE PRÉFÉRÉ.
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Couverture de l\'album. Parution le 9 SEPTEMBRE 2020 CHEZ VOTRE LIBRAIRE PRÉFÉRÉ.

Quand Pascal Bresson se jette dans une histoire, c'est plutôt à corps perdu. Et en «immersion totale» dit l'auteur de bande dessinée, installé à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine. La preuve avec cette adaptation de «Mémoires» de Serge et Beate Klarsfeld. L'album de 208 pages, réalisé avec le dessinateur Sylvain Dorange, nous plonge dans la vie de ce couple qui a mené un combat sans relâche contre l'oubli. Pour la mémoire des victimes de la Shoah.

«Pas du tout convaincus par le projet»

Deux années d'écriture dense, sinueuse, douloureuse parfois. Des jours et des nuits à éplucher des documents, à fouiller le passé, à prendre des notes lors des multiples rencontres avec Serge et Beate Klarsfeld. Et cette obsession de ne pas trahir celle et celui qui lui ont ouvert leur porte à petits pas . «Gagner la confiance de Serge et Beate, ce n'est pas une mince affaire, souligne le scénariste. Ils étaient méfiants au début et pas du tout convaincus par ce projet de BD».

Au fil des entretiens, une connivence s'installe. Pascal Bresson se rend à Paris, deux fois par mois, «pour travailler avec eux». Serge et Beate Klarsfeld l'épaulent, annotent, vérifient les dates, les lieux, valident chaque page du scénario. Même à distance, ils partagent des réflexions. Sur tout et rien. «Serge, c'est un vrai sage pour moi», sourit l'auteur.

Transmission

En retraçant le long combat des Klarsfeld qui ont passé 45 années de leur existence à traquer les anciens nazis, à faire reconnaître la Shoah, à pointer la responsabilité des Etats dans la déportation des Juifs et à rendre une identité aux Juifs déportés de France, Pascal Bresson poursuit le travail de «mémoire et de transmission» entamé avec «L'Immortelle», un livre-hommage à Simone Veil, et «Elle s'appelait Sarah» qui évoque la rafle du Vel d'Hiv' en 1942.

A la sortie de ces deux albums en 2018, il recevra sept lettres de menaces et d'insultes. «On m'y traitait de 'sale juif', confie le scénariste. De quoi me donner encore plus envie de continuer à éclairer les esprits sur cette période qui a produit les pires monstres qui soient».

«Soudés pour que justice soit faite»

Il se souvient encore de sa première rencontre avec Serge et Beate Klarsfeld, dans leur appartement d'un immeuble parisien où vécut aussi Simone Veil. «J'étais très ému car, pour moi, ils sont comme des super-héros. Ils n'ont jamais baissé les bras, ils ont consacré leur vie entière à ce combat pour que justice soit faite. Ils sont complémentaires, soudés. Il y a une simplicité chez eux. Et de l'amour, beaucoup d'amour».

Le père de Serge Klarsfeld a été déporté à Auschwitz où il meurt en 1944. Avant d'être arrêté, il a le temps de cacher son fils, sa femme et sa fille dans une armoire à double-fond.

Beate est Allemande, née à Berlin en 1939. «Entre elle et Serge, raconte Pascal Bresson, ça été le coup de foudre. Elle s'est engagée, avec lui. Pour chasser les anciens nazis qui voulaient rester au pouvoir en Allemagne».

C'est d'ailleurs par cette scène en plein congrès de la CDU (Union chrétienne démocrate allemande) en 1968 que le scénariste malouin attaque l'histoire : la gifle mémorable que Beate donna au chancelier Kiesinger, ancien haut fonctionnaire du régime nazi.

L'album est préfacé par Serge Klarsfeld. Mieux : il contient un cahier de huit pages, «avec des photos inédites tirées de leur collection personnelle» précise Pascal Bresson.

«Beate et Serge Klarsfeld : un combat contre l'oubli» sortira le 9 septembre. C'est au Memorial de la Shoah, à Paris, que le livre sera officiellement présenté.

Carole Collinet-Appéré


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