Solidarité avec le peuple libanais : quand les gouvernements corrompus trahissent les intérêts des Nations !

Communiqué de presse publié le 8/08/20 12:39 dans Politique par Dael Breizh pour Parlement de Bretagne - Dael Breizh
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Beyrouth: Dael Breizh soutient le peuple libanais

Communiqué n° C2/08-10 du 8 août 2020

Nouvelle tragédie pour le peuple libanais : dans la soirée du mardi 5 août 2020, deux explosions surviennent dans le port de Beyrouth... Cet incident de nature très probablement industrielle est une tragédie pour le peuple libanais : c'est tout un quartier de Beyrouth qui fut soufflé ; en ces circonstances dramatiques, le Parlement général de Bretagne tient à signifier sa solidarité au peuple libanais et partage la peine de ceux qui ont perdu un proche aussi stupidement.

Quand les Libanais auront-ils droit à un avenir meilleur, frappés depuis tant d'années par une série innombrable de malheurs ? Cette fois, ce n'est ni la guerre civile, ni un attentat, mais deux explosions résultant manifestement des très mauvais choix faits par les pouvoirs publics.

La colère des Libanais est plus que justifiée : ils supportent un système politique à qui ils doivent la fin d'une guerre civile qui dura quinze années, système dévoyé depuis des années au clientélisme et aux alliances politiques qui n'ont cure des populations.

Le Pacte national libanais de 1975 auxquels tiennent les Libanais semble être obsolète. Il permit pourtant aux quatre communautés principales (Chiites, Maronites, Sunnites et Grecs orthodoxes(1) de s'entendre sur la paix du pays mais il est de nos jours inadéquat : il ne correspond plus à la réalité ! Les Maronites ont perdu de leur influence alors que grandit celle des Chiites, première communauté en nombre.

Bien que non-écrit, ce Pacte aurait dû évoluer pour correspondre au mieux aux intérêts de chacune des trois forces communautaires, et tendre peu à peu vers la laïcité. Seulement voilà, le confessionnalisme constitue un frein patent ; la crise politique étant pérenne, les intérêts de la population passe derrière les luttes d'influence des dirigeants, la corruption y est légion.

Bretons, nous partageons au plus haut point cette colère de la population envers ce régime qui les spolie de leurs intérêts, de leurs droits ! Dans toute démocratie, il n'est pas admissible que les pouvoirs publics puissent prendre des décisions ignorant totalement les intérêts de la population, alors que tel est leur devoir. Les autorités vont rechercher des boucs émissaires, des responsables, corrompus ou pas, alors qu'en matière de sécurité civile, l'Etat ne devrait-il pas être le seul responsable ?

Une erreur humaine, soit ! Mais combien de mesures n'ont-elles pas été prises pour la sécurité de tous ? Combien de Lubrizol, d'AZF, de Tchernobyl ou d'Erika existe-t-il sur la planète avec la bénédiction de pouvoirs locaux et d'organisations internationales ? Du Liban à la France, et bien évidemment dans la grande majorité des pays, nombre de décisions reposent sur des intérêts économiques et politiques à court terme, renvoyant les intérêts fondamentaux de leurs populations aux calendes grecques ; ceux de la planète étant ignorés, alors ceux du peuple, pensez-vous...

Puisse cette catastrophe être un électrochoc qui incitera la classe politique libanaise à se remettre en question. Penser que la colère libanaise retombera avec le temps est une erreur, même si, nous pouvons attester qu'une population peut être aisément apprivoisée dès lors que l'Etat dispose de médias nationaux subventionnés et d'une Education nationale formatrice de futurs bons citoyens (ceux qui ne font pas de vague...).

Peuple libanais : méfiez-vous de ces belles paroles de soutien sorties de la bouche du Président français !

Sans mettre en doute aucunement sa compassion envers les victimes de ce drame, il nous paraît déplacé d'entendre à nouveau le Président Macron dispenser de belles paroles en s'en prenant directement aux autorités libanaises. Quand bien même ces dernières seraient hautement responsables, tout chef d'Etat n'a pas autorité à faire de l'ingérence dans les affaires d'un pays étranger, et encore moins publiquement. Dixit, le Droit international (Charte de l'ONU).

Il est tout de même affligeant de constater que les dirigeants français continuent à outrance de donner des leçons à l'international, signalant la paille coincée dans l'oeil du voisin sans voir la poutre enfoncée dans leur propre œil : de la reconnaissance de Peuples autochtones aux génocides, la France pense toujours que sa parole pèse sur la scène internationale ; se revendiquant comme la 5e puissance mondiale alors que ce rang appartient au passé, elle se dit toujours patrie de droits de l'Homme... Nous nous étonnons qu'elle soit aussi frileuse pour dénoncer et intervenir pour résoudre d'autres tragédies humaines : quid des Ouïghours, des Yéménites etc. Qu'elle est belle cette France qui choisit le malheur des uns, oubliant les autres, y compris ceux qui subissent bien des spoliations et injustices en ses propres frontières !

S'il est touchant de voir un Président réconfortant, enlaçant des personnes en souffrance à Beyrouth, ces moments ne font pas oublier le peu de compassion et de respect, envers ses propres concitoyens, frappés par une crise perdurant dont ils ne sont aucunement responsables ! Mais ils trinquent, et ce sont les plus faibles et les forces laborieuses qui paient les manquements des responsables. En Bretagne, des agriculteurs continuent de se suicider ; qui en parle ? Combien d'entrepreneurs vont-ils se relever du confinement général décidé par Paris ?

De ces castes mafieuses, au Liban ou ailleurs, à tous ces pays dont les dirigeants ne se conduisent qu'en fonction des lobbys, des grandes entreprises et de leurs « copains de pouvoir, la démocratie est bafouée et la transparence déguisée.

Tant que le pouvoir ne retournera pas au Peuple, la démocratie restera une utopie que seuls, malentendants et non-voyants continueront de croire et de laisser nos pays et nos Terres, devenir bien moins accueillants pour nos enfants qu'ils ne l'ont été pour nous-mêmes.

Partageant la douleur des Libanais, nous souhaitons que sa diaspora soit en mesure de participer au relèvement du pays, de mettre fin au clientélisme ayant fleuri sur la reconstruction de Beyrouth, et d'y instaurer une démocratie digne des droits auquel tout Peuple a droit.

« Unanet Evit Breizh »


Vos commentaires :
Samedi 4 mai 2024
@Killian Le Tréguer
Vous citez: «ce Pacte aurait dû évoluer pour correspondre au mieux aux intérêts de chacune des trois forces communautaires, et tendre peu à peu vers la laïcité».
Cette évolution proposée n'est qu'une proposition au regard des événements libanais et de ce qui a été profilé depuis le Pacte, Pacte ceci dit en passant, qui fut, sauf erreur de ma part, proposé par la France.

Par ailleurs: nulle part ce communiqué se dit favorable à une laïcité à la française, ni même que le Parlement de favorable souhaite ce même modèle pour la Bretagne.

Comme vous l'écrivez si bien, un système laïc ne doit faire aucune distinction des individus selon leur communauté. Si le Dael n'a pas encore légiférer sur la question laïque, il tombe sous le sens qu'entre la laïcité que l'on se définie et les moyens que l'on se donne pour l'assurer et l'appliquer, il faut être très clair. Et en l'occurence, côté français, c'est de la nage en eaux troubles avec une application de celle-ci selon la communauté, selon la région...

Le respect de l'individu ou d'un groupe d'individu exige que des bornes soient fixées quant à l'expression des libertés individuelles ou communautaires (la liberté des uns s'arrête là ou celle d'autrui commence), mais l'intérêt général exige aussi une stabilité du territoire par un «concordat» général permettant à quiconque de savoir où commencent et ou s'arrêtent cette expression.
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