Les prémices de la crise actuelle sont apparus il y a une quinzaine d’années : la crise climatique et ses conséquences à venir étaient établis ; la dérégulation de nos économies, générée par la mondialisation, était aussi à l’oeuvre ; la crise de 2008 n’a fait qu’exacerber ses effets.
Enfin, la déréliction amorcée de nos systèmes politiques, nationaux et européens, prend aujourd’hui une ampleur inquiétante ; l’avenir de nos démocraties est en jeu.
Dans un tel contexte, la société bretonne est, comme d’autres, bousculée. En dépit des apparences, son état est alarmant ; il a été souligné dans Où va la Bretagne ? (2018).
Mais, au-delà des constats, nous devons réagir.
Forte de nombreux atouts, la population bretonne a, pour peu qu’elle le veuille, la capacité à prendre en main son destin.
Elle doit définir un projet de société novateur, seul apte à assurer son identité et son originalité. Ne pas engager cette évolution nécessaire et radicale, c’est assurément subir l’uniformisation en cours et, à brève échéance, accepter sa disparition.
Aussi doit-elle repenser ses fondements, sa relation à la nature, valoriser ses héritages, en particulier culturels, choisir des options qui garantissent une vie sociale responsable et plus démocratique sur le plan politique : un véritable nouveau contrat social !
C’est un immense défi.
Si nul ne peut prétendre donner une marche à suivre, cet ouvrage, tout au moins, propose d’ouvrir le débat sur les nécessaires transformations de la société bretonne afin de lui permettre de perdurer.
Auteur Yves Lebahy
Editeur : Skol Vreizh
Format : 16 X 24 cm 236 pages
Prix : 19 euros
■J'ai bien peur que pour contrer la montée des eaux, la solution ne soit pas un changement des modes de consommation et de production, mais soit la construction de gigantesques murailles et digues de béton.
Enfin ! Oui enfin, depuis le temps que j'attendais quelqu'un en Bretagne capable de parler sans mettre de gant ou presque des défis qui nous attendent. Bien sûr d'autres bretons le font, pour ne prendre que le climat, les climathologues Jouzel et Le Treut, mais ils sont cloisonnés dans leur discipline.
J'apprécie la manière holistique de traiter les différents sujets abordés dans l'ouvrage, oui, tout est lié, la langue, l'habitat, économie, alimentation, eau, terre …
Il met des mots sur des ressentis pas toujours facile à exprimer. Il donne un vocabulaire, des concepts mieux adaptés aux réalités bretonnes plutôt que les discours, fussent-ils écologiques, élaborés depuis des lieux déconnectés et influencés par une vision du monde en disonnance avec le terrain breton.
La notion d'Homme-habitant plutôt que l'Homme de nulle part qu'est le citoyen du monde. L'humilité dont nous devrions faire preuve.
Merci monsieur Le Bahy pour ce livre.
Plutôt des déserts que des nations…
Quelquefois aussi, il arrive qu’une nation conserve la paix à la faveur seulement de l’apathie des sujets, menés comme du bétail et inaptes à s’assimiler quelque rôle que ce soit, sinon celui d’esclaves. Cependant, un pays de ce genre devrait plutôt porter le nom de désert, que de nation!
— Spinoza, Traité politique, V, 4.