Cette crise est d'abord celle de l'État français

Communiqué de presse publié le 28/04/20 10:02 dans Politique par Ollivro Caroline pour Breizh Europa
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La crise que nous traversons change la donne psychologique et politique en France et en Europe. Satisfaits jusqu'ici d'être citoyens d'un État réputé protecteur, offrant la sacro-sainte Sécurité sociale, prodiguant un service de santé soi-disant envié, et une organisation publique efficace, les Français, et les Bretons avec, assistent à leur déclassement brutal. C'est un traumatisme.

Ce qui était prévisible a fini par arriver. Dépensant pourtant plus que tous ses voisins, avec un endettement avant crise de 100% du PIB, l'État français ne nous protège pas d'une crise majeure. Mal équipée, sans réserve de matériels, n'anticipant rien malgré le principe de précaution inscrit dans sa Constitution, gérée par des incompétents coupés du réel, la France compte 268 morts par millions d'habitants (avec confinement), contre 49 pour l'Allemagne (avec un confinement non coercitif et variable selon les Länder) pour le même nombre de contaminations. C'est un scandale politique, c'est la preuve que cette crise est celle du modèle jacobin pyramidal.

Pays déclassé et qui sera endetté après crise de 115% de son PIB, la France s'interroge sur son avenir. Le vrai débat, il faut le souligner, a débuté entre les partisans d'encore plus d'Etat et ceux favorables au fédéralisme et la subsidiarité. Ce débat intérieur se déroule alors que Paris a essuyé, de ses partenaires européens sérieux, plusieurs refus de son plan de mutualisation des dettes. Les dirigeants français ont été mis à la place qui leur sied, au second rang. Qui peut encore croire les politiciens de Paris ? Le citoyen ordinaire a noté que, pendant que son État lui distribuait des amendes, le Portugal et la Grèce, oui, le Portugal et la Grèce distribuaient des masques. Sans parler du Maroc.

Si le système français fonctionnait, on aurait eu des milliers de morts en moins, nous n’aurions pas été confinés de cette manière, nous ne serions pas confrontés à tous ces impôts et tout le chômage qui s'annoncent. Nous n’aurions pas ce cirque quotidien d'ordres et de contre-ordres.

Alors, ce débat pour quel monde d'après ? Simplement un monde qui prévoit et qui s'équipe, où les responsables décident sur le terrain, où nos impôts servent à payer des médecins et des infirmières, et non des bureaucrates, un monde moderne et responsable. C'est clairement un monde avec beaucoup moins d’ordres et de directives de Paris, un monde où l’on écoute enfin les représentants des régions, des communes avec évidemment une autonomie financière dans la gestion de leurs territoires.

Vincent Fraval, Secrétaire Général de Breizh Europa


Vos commentaires :
Mardi 30 avril 2024
@ Pascal Lafargue, oui, il faut être prudents.
Ce qui a marché en Allemagne, c'est une somme de facteurs bien entendu: un système de soins performant (matériel et personnels), une bonne anticipation (dès janvier commandes de masques, de gel, de tests), et enfin une réponse rapide du terrain. Ils n'ont pas pris de mesures de réquisition et de gel des prix.
Plus globalement, leurs capacités financières sont meilleures, ils ont une bonne réputation de payeurs publics. Le civisme et la responsabilité des citoyens sont sans doute meilleurs. Et, last but not least, ils ont une industrie pour produire des masques, des respirateurs, des tests ! Ce qui n'est plus notre cas.
Aller vers le fédéralisme n'est pas une solution magique, il faut aussi une saine gestion financière, le maintien de l'industrie, une moindre intervention systématique de l'Etat à tort et à travers. On peut penser que c'est un tout.
Merci.
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