Le projet offshore britannique de Dogger Bank ridiculise les projets bretons de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc

Chronique publié le 28/09/19 5:12 dans Énergie par Philippe Argouarch pour ABP
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Le site de Burbo Bank en GB (photo entreprise danoise Oersted)

L'évolution des technologies et surtout de l'échelle des grandeurs avec des pylônes de plus en plus hauts, des palmes de plus en plus grandes, et des capacités atteignant aujourd'hui 20MW par éolienne, font que les projets français de parcs éoliens offshore sont trop lents à se finaliser et deviennent obsolètes avant même leur réalisation.

Trop de bureaucratie et trop de recours

Le projet de la baie de Saint-Brieuc avait déjà été obligé d'abandonner ses plans d'éoliennes de 5MW et de tout recalculer pour des éoliennes plus puissantes de 8MW (voir notre article). La vérité cachée, c'est qu'il ne faut que 3 ou 4 ans pour élaborer et faire approuver un parc éolien en Grande-Bretagne mais qu'il en faut deux fois plus en en France (si tout va bien car aucun parc n'a encore été inauguré). Saint-Brieuc, comme Saint-Nazaire, des projets lancés en 2011 ne verront le jour qu'en 2022 d'après les prévisions les plus optimistes.

Manque d'ambitions

Le 9 septembre dernier, la Grande-Bretagne a inauguré en Mer d'Irlande la plus grande ferme éolienne offshore au monde. Le projet Hornsea aura une capacité de 1,2 giga watts et pourra alimenter un million de foyers.

Encore mieux, le projet britannique de trois fermes éoliennes offshore en Mer du Nord sur les hauts fonds de Dogger Bank , entre l'Angleterre et de Danemark, verra le jour en 2023. Les turbines envisagées viennent de passer à 20MW chacune ! Les trois sites de Dogger Bank auront une capacité de 3,6 GW et alimenteront 4,5 millions de foyers pour puissance de 8TWh, soit 5% de la consommation d'électricité de tout le Royaume-Uni. C'est 4,4 fois plus que les sites de Saint-Nazaire ou de Saint-Brieuc (1,8 TWh).

La Bretagne devra-t-elle acheter de l'électricité en Angleterre ?

Plus la ferme éolienne est gigantesque, plus les turbines sont puissantes, plus le coût de production du mégawatt diminue. Selon le journal The Guardian le coût de production du mégawatt de Dogger Bank sera de 45 euros seulement, plus bas que les cours actuels en GB et en France. En France le coût d'un MWh nucléaire est de 49,50 euros . Voir source . Par contre le coût du MWh pour un EPR se rapprochera de 90 euros d'après la Cour des comptes.

A noter que le KWh de Saint-Brieuc sera cher : Selon Ouest-France, l'espagnol Iberdrola vendra à la France, l'électricité produite dans la baie de Saint-Brieuc 155 € le MWh !

Si la France avait investi dans l'éolien offshore plutôt que dans l' EPR de Flamanville qui est un gouffre à milliards, on aurait évité ce fiasco. Si on construisait dans le golfe de Saint-Brieuc un site comme Dogger Bank, avec des éoliennes dernier cri de 20MW, il couvrirait 30% des besoins bretons en électricité. La consommation bretonne (les 5 départements) est d'environ 26TWh, et un site comme Dogger Bank peut fournir 8TWh.


Vos commentaires :
Jeudi 2 mai 2024
L'éolien sur terre à proximité des habitations n'est sûrement pas une bonne solution et je n'y suis pas non plus favorable, d'autant que c'est un marché juteux qui ne profite qu'a quelques uns. En pleine mer c'est un autre débat. Mais entre l'éolien et le nucléaire, lequel est le moins pire ?
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