Comme tous les petits Japonais de sa génération, elle été initiée à la calligraphie à l’école primaire. Mais Izumi, fille d’un maître de la calligraphie japonaise, a poursuivi et s’est perfectionnée.
Son parcours l’a menée d’Okinawa, à Tokyo, puis en Europe - Italie, France avec un bref passage à Paris -, avant de s’établir en Bretagne depuis quelques années. Mais elle reste voyageuse dans l’âme, et très intimement porte la culture japonaise.
Dans la chapelle saint-Fiacre, à proximité de la pointe du Cabelloù, en pays de Concarneau, où elle expose jusqu’à dimanche (29 septembre 2019) inclus, elle s’entretient, dans un français très clair et avec la plus grande attention, avec les visiteurs.
Ceux qui ont tenu un pinceau le déclarent : la maîtrise de la respiration du peintre est une des clés de ce type de peinture. Et c'est aussi ce qu'enseigne Izumi.
Visuellement, le graphisme du Shodo à l’encre noire déploie ses caractères, s’en affranchissant jusqu’à se muer en ondulations qui laissent l’espace respirer. L’interprétation peut se faire plus personnelle, s’éloigner de la rigueur des graphismes de référence : c’est le Shodo Art. C’est en suivant la voie du Shodo Art qu’Izumi continue de développer son talent et d’explorer sa singularité. De ses oeuvres, dont la simplicité fait oublier l’exceptionnelle technicité acquise au long d‘une vie, se dégagent une grande paix et harmonie.
Voici ce qu’en dit un feuillet explicatif, laissé à disposition du visiteur :
« La calligraphie japonaise (Shodo), plus qu’un art, est un processus harmonieux et philosophique qui s’exprime au travers de compositions graphiques et gestuelles soignées. Elle fusionne poésie, littérature et peinture en réunissant rythme, émotion, esthétique et spiritualité sous une forme artistique unique.
C’est un aspect extrêmement important de la culture japonaise, il faut des décennies pour atteindre un certain niveau de maîtrise. Le Shodo Art est une pratique très particulière qui s’affranchit des règles strictes du Shodo (la calligraphie japonaise). Il se permet de déformer les caractères, parfois de manière quasi-abstraite, afin d’en magnifier le contenu philosophique.
Dans cette exposition Izumi Kohama vous invite à venir découvrir son univers spirituel et artistique japonais. Elle y présente des oeuvres de Shodo traditionnel et de Shodo Art ainsi que des peintures à l’encre ».
Quelques mots encore…
…sur la chapelle :
La chapelle saint Fiacre a connu une histoire mouvementée, sise initialement à Riec-sur-Bélon, désacralisée, elle fut démontée au XX° siècle et remontée pierre par pierre en bordure du rivage au Cabelloù, en périphérie concarnoise. Elle sert, à la belle saison, de lieu d’exposition. Ne pas la confondre avec une autre chapelle de granit, en Concarneau, celle de ND du Bon-Secours ou de la Croix - à proximité du phare du même nom -, vidéo-surveillée et ouverte au quotidien à la prière.
… sur les photos :
La photographie s’accommode (avantages ou contrainte) avec la lumière, naturelle ou artificielle. Le contexte d’exposition est propice aux reflets. C’est le parti-pris esthétique du photographe de composer avec ces reflets, dès lors qu’ils sont inéluctables. Il ne faut donc y voir aucune démarche ou volonté de syncrétisme. Le lecteur qui désirerait mieux situer certains aspects de l’approche extrême-orientale, par rapport aux apports du judéo-christianisme (issus de l’Orient proche, faut-il le rappeler ?) pourra se reporter à ce qu’en dit Mgr Michel Aupetit, initialement porteur d’une double compétence de philosophe et de médecin ayant exercé, et actuellement en charge de l’archevêché de Paris. Voir son entretien du 21 septembre 2019 (stoïcisme, boudhisme) :
Merci à Izumi pour son accueil / Mersi braz da Izumi brav he digemer.
Chapelle St Fiacre, 121 avenue du Cabellou, Concarneau
Samedi /dimanche : 11h00 / 18h30
Goûter de fin d’expo : dimanche 16h (le 29 septembre 2019)
Il est possible d’acquérir une œuvre.
Divers stages sont proposés, ponctuellement ou sur la durée (voir site calligraphie-izumi :
. histoire, Chapelle Saint Fiacre :
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