Nouvelles normes afnor d’adressage et toponymie bretonne

Communiqué de presse publié le 12/09/19 16:18 dans Langues de Bretagne par David Guillerm pour David Guillerm

Le MoDem souhaite rappeler ses convictions profondes de soutien des langues régionales et sa volonté de faire progresser leur usage dans la vie publique d'aujourd'hui.

Suite à la récente polémique sur les dénominations des rues de certaines communes en Bretagne, le MoDem tient à rappeler que toutes les communes qui le souhaitent de Ouessant à Guérande peuvent affirmer la spécificité de la toponymie bretonne, le bilinguisme breton-français ou gallo-français-breton.

Pour préciser les faits, contrairement à ce que laisse entendre la controverse, il est utile de noter que la commune de Telgruc-sur-mer n’a pas supprimé des noms bretons pour les remplacer par des noms français mais a simplement créé de nouvelles rues avec des dénominations unilingues. Cette démarche à Telgruc-sur-mer et dans d’autres communes, hors des engagements du Parc naturel d’Armorique dans lequel elles se situent, ne répond cependant pas à la philosophie du Mouvement Démocrate du Finistère.

Nous souhaitons rappeler notre attachement profond et permanent à la défense des spécificités des territoires et en premier lieu à la culture bretonne. Le Mouvement démocrate est également favorable à une grande décentralisation dans le respect des identités régionales et à une relation de confiance entre les collectivités locales et les citoyens.

S’engager pour la langue bretonne

En premier lieu, nous invitons les élus à intégrer les différents niveaux de la charte Ya d’ar brezhoneg proposé par l’Office de la langue bretonne dans les démarches de leurs communes à l'occasion de ces prochaines élections municipales de 2020 et à s’appuyer sur celle-ci pour travailler au quotidien sur la valorisation de notre patrimoine.

La concertation avec la population, les services et les élus est la clé du succès. Nous conseillons la mise en place de commissions extra-communales et intercommunales pour travailler sur la toponymie locale.

Pour la création de nouvelles rues ou de nouveaux équipements publics, nous recommandons le respect de la toponymie, la mise en valeur de personnalités locales, et affirmons que les plaques de rues mettant en avant un bilinguisme apportent de la valeur ajoutée à la commune et de la fierté à ses habitants.

Le Maire de Telgruc-sur-mer a par ailleurs signalé qu’il proposera au Conseil municipal de sa commune, l'installation de plaques bilingues.

Il est essentiel de noter que les nouvelles normes d’adressage ne remettent pas en cause la spécificité de notre territoire et doivent s’appliquer avec finesse. Sur les noms existants, tout en respectant la nouvelle norme, le breton doit être défendu et conservé.

Se rassembler pour un combat collectif

Les élu.e.s ont aujourd’hui un travail difficile avec le respect des normes nationales et européennes et une surcharge de missions transférées par l’État. Ils ont très souvent besoin d’être soutenus et conseillés avec l'aide des associations et les citoyens pour mener à bien leurs missions.

Nous regrettons les manifestations violentes sur cette question et espérons que l'apaisement soit au prochain rendez-vous de Telgruc-sur-mer dans l'intérêt de tous.

La Bretagne dispose d'un patrimoine linguistique qui s'appuie sur trois langues pratiquées : le breton, le gallo et le français dont l'expression est garantie par l'article 75 de la Constitution de la Ve République. La langue bretonne mérite un soutien plus appuyé de la part des mairies et intercommunalités car sa disparition de la sphère publique serait un très mauvais symbole pour l'avenir.

Afnor : L’Association française de normalisation est l'organisation française qui représente la France auprès de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) et du Comité européen de normalisation (CEN).


Vos commentaires :
burban xavier
Jeudi 26 décembre 2024
Pour ma part je soutiens comme l'immense majorité des Breton(ne)s la langue bretonne , le gallo , la réunification de la Bretagne , je rappelle que le coefficient de sympathie à l'égard de la langue bretonne atteint environ 90°/° des habitants des 5 département , pour autant il existe une demande sociale et éducative , il faut désormais des réponses claies égales à l'attente locale pour l'apprentissage de nos langues car la demande est forte , il faut donc des moyens . Certes tout le monde ne souhaite pas apprendre le breton ou le gallo pour autant il est vrai . Mais les Breton(ne)s attentent plus de leurs élu(e)s concernant les moyens ; Il nous faut «une nouvelle Charte Culturelle pour les 5 départements bretons » comme le fit le président Giscard d'Estaing en 1976 donnant une impulsion pour le sauvetage du breton et du gallo .

Il ne s'agit plus d'intentions ou de discours creux mais d'une action délibérée , la région Bretagne administrative et le département de la Loire-Atlantique doivent s'y coller . Nous ne demandons pas l'aumone mais un plan structuré et un temps long permettant à ceux qui le veulent d'apprendre , d'étudier sans obstacle la langue et assurer son développement . Par contre il est du devoir des communes de maintenir le patrimoine linguistique en tout lieu . Les Breton(ne)s ne doivent faire aucune concession sur le sujet . NON à la débretonnisation ! Aman ez eus koll-sont!


Anne Merrien
Jeudi 26 décembre 2024
Mais de quels panneaux «bilingues» s'agit-il?
La langue bretonne n'a pas à être embarquée dans des dénominations de catalogue (oiseaux, fleurs, champ lexical du moulin).
NON impasse des pélicans / hent-dall ar pilikanted
OUI impasse des pélicans / hent-dall ar vroenneg
Patrimoine hérité des siècles passés, la toponymie bretonne serait alors mise en valeur, face à une toponymie francophone de pacotille. A l'heure d'internet, l'esprit curieux pourra chercher ce que signifient les mots bretons qu'il a devant les yeux. Pour lui épargner cette peine, il y a une troisième possibilité :
hent-dall ar vroenneg / impasse de la jonchère (exit les pélicans, mais j'ai appris un mot français que je ne connaissais pas!)

Tangi YEKEL
Jeudi 26 décembre 2024
Le bilinguisme à propos des toponymes/ microtoponymes est une aberration complète. On voit par exemple des mairies faire poser des panneaux : Le Reste / Ar Rest. Quelle tartufferie.

Ce sont les seuls noms de lieu en breton que nous voulons, ceux qui ont été légués par les générations précédentes. Et écrits dans une orthographe respectueuse par-dessus le marché. Le français n'a pas sa place là, pas question de «bilinguisme».


Didier Lebars
Jeudi 26 décembre 2024
Article brumeux.

Si le maire veut faire encore plus moderne qu'il traduise «Impasse» par la version UK beaucoup plus ouverte sur le monde.

«Cul-de-sac des Pélicans»


Naon-e-dad
Jeudi 26 décembre 2024
La jonchère??? Ca alors, pas très clère, heu, pardon, pas très clair! :-)

Profitons en pour jeter un coup d’œil au dictionnaire (teurel ur sell ouzh ar geriadur). Ce sera très instructif sur la capacité du breton, aussi méthodique que géniale, à créer du vocabulaire à partir d’un mot-racine (et donc à aider la pensée à s’exprimer) :

. « broen » (substantif , terme collectif) : jonc, joncs D’où « broenn » : un jonc (tous les termes avec suffixe «-enn » sont féminins). Facile dans ce cas de figure de connaitre le genre du mot !

. « broena » (verbe) : ramasser du jonc. Verbe construit sur la racine « broen » (ci-dessus). La finale « -a » permet de construire le verbe exprimant une action de ramassage. La syntaxe bretonne ouvre ainsi la porte à la créativité, s’il se trouvait besoin de créer de nouveaux verbes, par analogie.

. « broeneg » (substantif) : jonchère. Substantif (reconnaissable au suffixe «-eg »), construit sur la racine « broen » (ci-dessus). Attention , «g » dur en finale (prononcé comme un « k », mais qui prépare d’autres possibilités… dans ce jeu de meccano du vocabulaire breton).

. « broenek » (adjectif) : plein de joncs. Adjectif (reconnaissable au suffixe «-ek »), construit sur la racine « broen » (ci-dessus).

Et encore :
. « broen-mor » (substantif, terme collectif) : jonc marin. D’où « broenn-vor », un jonc marin (le substantif avec terminaison en «-enn », donc féminin, provoque une mutation douce à sa suite : « mor » devient « vor »). Où l’on voit que, dans sa syntaxe, la langue bretonne associe féminité et douceur. Pas mal, non ?

Et voilà pourquoi en breton, il n’est pas difficile de créer du vocabulaire. Le diffuser est autre chose, mais c’est aussi un autre sujet.

Ha n’eo ket ur blijadur ober gant ar brezhoneg?

Notenn : hervez geriadur Al Liamm (2014), pajennad 119


David Guillerm
Jeudi 26 décembre 2024
Merci pour vos commentaires.
Effectivement, nous avons besoin d'actions beaucoup plus marquées pour défendre les langues de Bretagne sinon, nous savons que le risque est important, qu'elles disparaissent.

Nous sommes très favorables pour développer des actions dans ce sens. Il serait judicieux d'organiser une convention sur le sujet qui rassemblerait tous les acteurs associatifs et politiques de Bretagne pour définir un plan d'actions pour l'avenir. Nous allons avancer dans ce sens avec mes collègues et notamment Isabelle Le Bal.


Kristof Bourdelier
Jeudi 26 décembre 2024
burban xavier A-du ganeoc'h on / Bien d'accord avec vous - Seulement ... pour que ces revendications soient portees par des elus, il faut deja que ces elus soient ... elus ... par des electeurs:') Aman 'man an dalc'h:') Les partis dits «Bretons» tournent a 3% sur tout le territoire Breton(1. quand ils sont presents sur tout le territoire Breton + 2. les beaux jours):') 3% c'est le taux d'enfants scolarises dans le bilingue Breton/Francais sur toute la Bretagne(la vraie):') Il est imperatif que le Gallo prenne sa place aussi en Haute-Bretagne mais aussi au dela(la ou il y a de la demande)et une signalisation trilingue sur toute la Bretagne serait plus que souhaitable(a mon avis mais je sais pertinemment que beaucoup ne sont pas d'accord)et oui, evidemment, il faudrait commencer par Reunifier la Bretagne mais pour ca il faudrait que les quelques rares iniatives dans ce sens soient soutenus par un grand nombre de personnes et pour l'instant ... bin ... en dehors des chiffres de sondages(oui, les Bretons sont favorables a la Reunification, aux langues etc...)et des declarations de bonnes intentions en tous genres ... c'est plutot calme:') 28 septembre prochain - manifestation pour la Reunification de la Bretagne et l'Autodetermination de la Bretagne - Venez nombreux/Deuit niverus! Betek an Trec'h!

Bretteur
Jeudi 26 décembre 2024
Il n'y a pas de «langues régionales». Utilise-t-on cette expression en Corse, au Pays basque, en Catalogne? Poser la question c'est y répondre.
Il existe des langues vivantes, des langues mortes. Des langues qui s'appuient sur un Etat, d'autres qui ont été/ sont minorisées (c'est alors un choix politique d'unification linguistique forcée).

Jo Kergaden
Jeudi 26 décembre 2024
I totally agree with what I red from a follower on Brittany News website:
«In Wales road signs and other signs are in Welsh and English. Some English people don't like it because they say it confuses them. It is probably a good idea in Wales then to remove the English so the signs are just in Welsh, which would be less confusing. Maybe in Brittany the signs should all be in Breton, so a lot simpler»

Anti-spam : Combien font 8 multiplié par 4 ?