Bretagne, un autre chemin?

Chronique publié le 24/06/19 7:11 dans Politique par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier
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drapeau breton qui flotte au vent

Entre le système de Pouvoir qui l’étouffe depuis si longtemps et le chaos qui menace de la détruire, quel avenir pour la Bretagne ?

L’avènement du macronisme nous ouvre les yeux sur le système de Pouvoir, que voilait un clivage gauche droite devenu largement fictif. De la gauche comme de la droite, accourent désormais vers la république en marche tous les meilleurs soutiens du système, désireux de sauvegarder leur siège. C’est le parti des gens raisonnables, du respect de la pyramide sociale ou si l’on préfère des rapports de domination qui structurent la société française et notamment le rapport métropole/ territoires périphériques relégués.

Ce système de Pouvoir repose sur le centralisme décisionnel ainsi que sur une conception unicitaire du peuple français, dont la souveraineté indivisible ne sert qu’à légitimer les décisions de la technocratie parisienne. Et derrière la technocratie, se tiennent les forces du cac 40 dont les liens avec la haute administration ne sont plus à décrire et bien d’autres réseaux d’influence. Ce système de pouvoir est donc favorable à la mondialisation.

Face au système, le rassemblement national fait office d’anti-système, du grand saut irrationnel dans l’inconnu aux allures de repli ultra-nationaliste. Cette formation politique se fait le héraut du localisme mais ne peut voir la diversité culturelle en peinture. Elle exalte le peuple mais ne supporte pas l’idée de le voir s’affranchir de ses tutelles traditionnelles, qu’il s’agisse de l’Etat, de la religion catholique ou du patronat.

Le macronisme se nourrit du chaos économique et sociétal où ne manquerait pas de nous plonger l’accession du rassemblement national au pouvoir.

Mais le système de pouvoir en place s’est-il déjà montré favorable à la Bretagne ? Pour répondre à cette question, il faut partir de ses fondamentaux. Le système France contient en ses fondements la négation de nos vieux peuples. C’est comme cela qu’il convient de le définir, par la tradition constitutionnelle de la France et le fameux principe de l’unicité de son peuple. A partir de là, tout est dit. Ce système ne veut pas de la Bretagne, de la réunification de son territoire, de la sauvegarde de ses langues. Logiquement, Il nous étouffe à petit feu. Le discours décentralisateur ou « expérimentateur » n’est qu’un piège à gogo pour mieux conforter le système. Il sonne creux ! Et ce n’est pas la collaboration, souvent éminente, de nos responsables politiques au système, les mots accommodants sur les bienfaits de la diversité, qui changeront quelque chose à l’affaire. Avons-nous un tant soit peu bénéficié de l’accession du PS au pouvoir depuis quelques décennies , malgré toutes les promesses ? Tous les clignotants sont au rouge. Le rouleau compresseur avance, imperturbable et continue son travail de sape, à l’image de l’administration postale qui débretonnise nos campagnes avec l’appui de maires ignares.

Il faut se rendre à l’évidence, la Bretagne n’a aucun avenir avec ce système de pouvoir. Elle ne pourra s’émanciper que lorsque le système France changera de nature.

Avec le Rassemblement national aux manettes, la Bretagne connaîtra des politiques d’éradication brutale, la tabula rasa que nous promettent déjà les responsables de la France insoumise, qui n’ont jamais été aussi proches de l’extrême droite sur le sujet. Inutile de s’étendre sur les soubresauts que cela produirait. Mais Il faut peut-être commencer à s’en inquiéter.

Entre le système qui l’étouffe et la tabula rasa du rassemblement national, y a-t-il une autre voie pour la Bretagne ?

La réflexion qui me vient à l’esprit, est l’échec avéré de notre « tradition politique bretonne ». Ne sommes-nous pas les éternels supplétifs des forces du système ? Avons-nous déjà fait autre chose que de servir de supplétif à toutes les forces politiques nationales – droite ou gauche- au couvert de belles promesses et toujours en position d’infériorité ? Il n’est pas interdit de s’allier mais encore faut-il le faire dans un rapport de parité, afin de ne pas devenir le supplétif de … La mentalité de supplétif conduit toujours à renier les siens, et la cause que l’on défend.

Voici pourquoi nous sommes condamnés à explorer un autre chemin… si nous ne voulons pas disparaître.

Yvon OLLIVIER

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Vos commentaires :
Jeudi 18 avril 2024
La lucidé pour tout le monde. Dans une negociation quand on devoile ses cartes, on perd.

Suite au referendum du Brexit, une obscure law firm de Londres fit un recours pour imposer le parlement brittanique dans les négociations du Brexit. Le parlement dans sa sagesse décida qu'il excluait une sortie sans accord.

Michel Onfray explique très bien la manipulation pour arriver au choix ultime LREM vs RN.

Quand on annonce qu'in fine entre LREM et le RN on préférera LREM. Eh bien on a déjà perdu avant de participer; on compte aussi pour 0 politiquement.

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