Entre le système de Pouvoir qui l’étouffe depuis si longtemps et le chaos qui menace de la détruire, quel avenir pour la Bretagne ?
L’avènement du macronisme nous ouvre les yeux sur le système de Pouvoir, que voilait un clivage gauche droite devenu largement fictif. De la gauche comme de la droite, accourent désormais vers la république en marche tous les meilleurs soutiens du système, désireux de sauvegarder leur siège. C’est le parti des gens raisonnables, du respect de la pyramide sociale ou si l’on préfère des rapports de domination qui structurent la société française et notamment le rapport métropole/ territoires périphériques relégués.
Ce système de Pouvoir repose sur le centralisme décisionnel ainsi que sur une conception unicitaire du peuple français, dont la souveraineté indivisible ne sert qu’à légitimer les décisions de la technocratie parisienne. Et derrière la technocratie, se tiennent les forces du cac 40 dont les liens avec la haute administration ne sont plus à décrire et bien d’autres réseaux d’influence. Ce système de pouvoir est donc favorable à la mondialisation.
Face au système, le rassemblement national fait office d’anti-système, du grand saut irrationnel dans l’inconnu aux allures de repli ultra-nationaliste. Cette formation politique se fait le héraut du localisme mais ne peut voir la diversité culturelle en peinture. Elle exalte le peuple mais ne supporte pas l’idée de le voir s’affranchir de ses tutelles traditionnelles, qu’il s’agisse de l’Etat, de la religion catholique ou du patronat.
Le macronisme se nourrit du chaos économique et sociétal où ne manquerait pas de nous plonger l’accession du rassemblement national au pouvoir.
Mais le système de pouvoir en place s’est-il déjà montré favorable à la Bretagne ? Pour répondre à cette question, il faut partir de ses fondamentaux. Le système France contient en ses fondements la négation de nos vieux peuples. C’est comme cela qu’il convient de le définir, par la tradition constitutionnelle de la France et le fameux principe de l’unicité de son peuple. A partir de là, tout est dit. Ce système ne veut pas de la Bretagne, de la réunification de son territoire, de la sauvegarde de ses langues. Logiquement, Il nous étouffe à petit feu. Le discours décentralisateur ou « expérimentateur » n’est qu’un piège à gogo pour mieux conforter le système. Il sonne creux ! Et ce n’est pas la collaboration, souvent éminente, de nos responsables politiques au système, les mots accommodants sur les bienfaits de la diversité, qui changeront quelque chose à l’affaire. Avons-nous un tant soit peu bénéficié de l’accession du PS au pouvoir depuis quelques décennies , malgré toutes les promesses ? Tous les clignotants sont au rouge. Le rouleau compresseur avance, imperturbable et continue son travail de sape, à l’image de l’administration postale qui débretonnise nos campagnes avec l’appui de maires ignares.
Il faut se rendre à l’évidence, la Bretagne n’a aucun avenir avec ce système de pouvoir. Elle ne pourra s’émanciper que lorsque le système France changera de nature.
Avec le Rassemblement national aux manettes, la Bretagne connaîtra des politiques d’éradication brutale, la tabula rasa que nous promettent déjà les responsables de la France insoumise, qui n’ont jamais été aussi proches de l’extrême droite sur le sujet. Inutile de s’étendre sur les soubresauts que cela produirait. Mais Il faut peut-être commencer à s’en inquiéter.
Entre le système qui l’étouffe et la tabula rasa du rassemblement national, y a-t-il une autre voie pour la Bretagne ?
La réflexion qui me vient à l’esprit, est l’échec avéré de notre « tradition politique bretonne ». Ne sommes-nous pas les éternels supplétifs des forces du système ? Avons-nous déjà fait autre chose que de servir de supplétif à toutes les forces politiques nationales – droite ou gauche- au couvert de belles promesses et toujours en position d’infériorité ? Il n’est pas interdit de s’allier mais encore faut-il le faire dans un rapport de parité, afin de ne pas devenir le supplétif de … La mentalité de supplétif conduit toujours à renier les siens, et la cause que l’on défend.
Voici pourquoi nous sommes condamnés à explorer un autre chemin… si nous ne voulons pas disparaître.
Yvon OLLIVIER
auteur
■C'est normal la Constitution de 1958 à tout vérouillé pour un général ou un Monarque qui ne veulent pas d'un Parlement (de Gaulle, dans sa lettre à sa mère) actif. «Nous sommes dans un régime présidentiel» dit Anne Levade, Constitutionaliste à une chaine d'info, ou un seul homme à tout les pouvoirs, (héritage de la monarchie) «pas dans une démocratie» digne de ce nom comme le dit Étienne Chouard.
Les Bretons subiront le Chaos d'où qu'il viendra, faute de vouloir se prendre en main au delà des partis politiques qui ne servent qu'à vendre leur soupe aux ignorants, et aux croyants, par leurs représentants de commerce.
Il n'y a que deux sorte de peuple, le peuple maître ou le peuple esclave (Tacite, il y a 2000 ans).
Les Bretons sont le peuple esclave de Paris, ils subissent sa politique.
Mais utiliser votre notion « d’explorateur » n’est pas faite pour évacuer chez moi le sentiment d’une démarche touristique pour une « voie » mythique, une sorte de route 66 de l’esprit breton pour la Bretagne. Voie qui n’est toujours qu’imaginaire, en ne disant pas qu’elle existe dans votre esprit. Et que votre position éventuellement prise sur cette conviction, que vous ne preniez pas un instant et quelques phrases pour l’esquissez, la partager, et expliquer « votre » vision du voyage organisé et a proposé.
En politique de libération, je pense que le tourisme n’est absolument pas de mise, et encore moins pour être laissé aux mains et intérêts de corporations de « tour-opérateurs » et de leurs promesses de séjours paradisiaques, toujours paradisiaques ! Et souvent « dépaysant», très…
La France périphérique (celle qui entoure la France) peut assurément le confirmer. (^0^)
Ceux qui ont organisé nos « voyages » socio-politiques et civilisationnels depuis des siècles, des millénaires, sont bien plus dangereux que les caïmans dans les marigots qu’ils nous font visiter,en disant en progressistes avertis que c’est sans danger!
Alors Yvon Ollivier dites-nous un peu plus sur votre vision d’un chemin. Il y a encore quelques cantonniers en Bretagne, qui s’y entendent en voirie, et qui pourront le paver de réalités et non d’intentions, qui comme chacun sait depuis le temps que l’on répète, l’Enfer en est richement tapissé, de bonnes et des meilleures et de fabuleuses.
Vos insistances dans votre article (qui ne sont pas les premières ici) sur le Rassemblement National, me laissent perplexes sur les raisons précises de l'article lui-même.Si ce parti n’est pas républicain, pourquoi est-il accepté et reconnu comme parti ayant droit aux élections démocratiques ? Et non dissous ou considéré hors les lois ?
Pourquoi les conséquences d’une prise de pouvoir par lui seraient « forcément » celles que vous insufflez dans cette article, et qui seraient plus criminelles que celles subies depuis des siècles, par la Bretagne, les Bretons et les autre »vieux Peuples de France ?
Pourquoi voulez-vous croire que les citoyens adhérents ou non des us et modes politiques de ce pays laissent faire ?Et ne supposez pas au contraire que cette prise de pouvoir pourrait être, ou devenir par réaction, une occasion créatrice de nouvelles circonstances favorables à une redéfinition politique, territoriale et matérielle de la France ?
La seule concession que je fais personnellement aux « Le Pen » c’est une sorte de statut de victimes des conceptions humanistes, politiques et civilisationnelles de l’état français, qui ont fait d’eux ce qu’il sont, et ont fait tout autant ou pire à d’autres Bretons, dans d’autres domaines et dimensions c’est tout. Peut-être que vous en connaissez, de plus virulents ou plus softs ?
Sur le Camino Francès il se dit que : «Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est le chemin».
Or comme la France ne changera pas de nature car la notion même de France renvoie à l'état qui a fait ce pays et non ses citoyens, il ne faut surtout pas s'imaginer que l'état se réformera, à moins d'y être contrainte (cf. l'Europe) ou forcée (révolte ?). Par conséquent les Bretons n'ont rien à attendre des partis qui se targuent d'être républicains, mais au contraire à se tourner vers des partis qui promettent autre chose que la sacro-sainté unité nationale française.
C'est à dire par la création de partis enfin fédéralistes en France et voter au niveau local uniquement pour des partis réellement bretons et arrêter de donner sa voix pour des partis de France en Bretagne.
Cela permettrait enfin à des partis bretons de réellement exister et surtout de faire comprendre à ces partis hexagonaux jacobins qu'ils n'ont pas leur place en Bretagne.
Auraient-elles ces formations assez d'imagination et de conviction, éventuellement de courage pour non seulement envisager autre chose? Mais par une illumination soudaine, se risquer à penser un autre chemin, voire l'aventure d'un «chemin interdit»? Enfin de ceux qu'elles s'interdisent, ou qu'elles ne puissent «oser»?
Mais avec prudence,hein? Si c'était le cas.
Ce qui serait intéressant, c'est de mesurer le temps qu'il vous a fallu pour vous autoriser à écrire un texte comme celui-ci... Un texte qui affirme clairement que le système Républicain dans lequel nous vivions est non seulement destructeur mais qu'il faut s'en affranchir pour sauver notre pays, notre identité et nos valeurs...
Néanmoins, je pense que vous n'êtes pas encore parvenu au bout de votre réflexion... En effet, si vous êtes sans appel face au PS, vous trouvez le moyen de placer un échelon de ''dangerosité'' au FN/RN... Alors que de mon point de vu, au niveau des valeurs de la République il n'y a là qu'un clone du premier...
Et encore, car si le FN/RN est largement aussi Républicain que feu le PS... L'honnêteté intellectuelle d'un Breton prenant conscience de la démarche destructrice de l'idéologie Républicaine se doit alors de reconnaître que c'est aussi dans l'environnement ''souverainiste'' français que peuvent se trouver nos meilleurs interlocuteurs... A savoir : des gens qui légitimement s’inquiètent de la destruction de leur pays/identité/nation à l'égal de la légitimité de l'inquiétude bretonne...
En effet, prétendre qu'être Breton et se questionner sur la destruction programmé de son écosystème culturelo-démocratique est utile et nécessaire et... en même temps retirer aux Français ce même le droit... est une hypocrisie intellectuelle (ou du moins, un signe évident du formatage de l'esprit des militants bretons depuis 50 ans).
Et pour enfoncer le clou, il n'est pas difficile de constater qu'une majorité de Français évoluant dans le giron ''souverainiste'' est en déception marquée sur la nature réelle du FN/RN... Un fait ô combien explicite...! (le vote FN/RN est un vote par défaut, même pour les souverainistes français).
Certes le souverainiste français est imprégné de nationalisme (au sens état-nation) plus que de la vertue de la nation (peuple/nation réelle). Mais néanmoins, à les écouter, il s'agit d'un segment de la population française qui semble le mieux placer pour se libérer du concept d'état-nation (au titre que l'état nation français n'a nul besoin de Français pour continuer à exister tout comme il n'a pas besoin de Bretons...)...
Mais cette imprégnation discutable n'a d'égale chez le Breton que notre récente habitude à devoir justifier notre droit à l'existence qu'au travers de notre prétention à devoir aimer tous ceux qui ne sont pas Bretons... pour au final les aimer plus que nous... et souvent les aimer tout en retirant à ces gens le droit de s'exprimer sur le consentement à cet ''amour'' directif... (exemple : la majorité des militants bretons aiment les migrants mais se fichent parfaitement de l'Afrique ne voyant dans ce continent et ses habitants qu'une image stéréotypée utile pour alimenter nos propres problématiques civilisationnelles... En clair : Laissez-nous vous aimer au nom de nos propres raisons et taisez vous...).
En conclusion :
Oui, la République (nom d'une idéologie totalitaire) est problématique pour les Bretons et la Bretagne... Oser le reconnaître est déjà un pas immense en terme d'auto-libération...
Mais trouver un autre chemin sera probablement encore plus difficile, tant que nous même les Bretons nous nous sentirons obligé de devoir justifier notre droit à l'existence en vertu de ''principes'' humanistes tous aussi perverses...
Herri Gourmelen pose à juste titre la question : Quel autre chemin?
Modestement, je suggérerai comme première étape : «Apprendre à nous aimer (nous les Bretons) pour ce que nous sommes sans autre forme de justification et apprendre à accepter que les autres (les non-Bretons) puissent pareillement s'aimer pour ce qu'ils sont sans qu'ils aient à se justifier...!!!»
Suite au referendum du Brexit, une obscure law firm de Londres fit un recours pour imposer le parlement brittanique dans les négociations du Brexit. Le parlement dans sa sagesse décida qu'il excluait une sortie sans accord.
Michel Onfray explique très bien la manipulation pour arriver au choix ultime LREM vs RN.
Quand on annonce qu'in fine entre LREM et le RN on préférera LREM. Eh bien on a déjà perdu avant de participer; on compte aussi pour 0 politiquement.