Lors d'un débat à l'Assemblée nationale en 2018 sur la montée en puissance de l'enseignement privé et la fermeture d'écoles publiques, le député de la France Insoumise s'en est pris à l'enseignement par immersion utilisé dans les écoles DIWAN. Cela après les faux-pas sur le sujet de la part du Ministre de l'éducation nationale la semaine dernière. Rappelons aussi que Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de la France Insoumise, avait accusé les écoles DIWAN d'être «une secte» et la langue bretonne d'être une «langue de la collaboration» (voir notre article).
■C'est mieux de soutenir les régimes de Castro et Chavez !
Récapitulons pour mémoire ce qu'ici tout le monde sait mais qui pourtant détonne dans l'hémicycle.
Avec l’un, le Pouvoir, couronnant une structure autoritaire et pyramidale, s’impose d’en haut à tout être et toute chose jusqu’aux moindres recoins du pays. Le Peuple se conforme à la structure qui le modèle.
On se sent là aux marches de Sparte, de Rome ou de la Prusse plutôt qu’à celles d’Athènes, tant y transpire une nostalgie monarchiste ou une vive aspiration à une quelconque autocratie, une forte envie de se rallier à un homme fort, un conducteur providentiel : un Chef !
Pour l’autre à l'inverse, l’Etat doit s'adapter en épousant au plus près le peuple qui le nourrit et qui, riche de sa diversité alors reconnue et respectée, ne s'interdit en aucune façon d’être solidaire.
Cela se traduira on le sait par une structure politique décentralisée visant à responsabiliser le citoyen aux différents niveaux de gestion partagée ainsi qu'à mieux prendre en compte ses légitimes aspirations.
Et on le sait d'autant mieux que la plupart de nos homologues du monde occidental ont choisi une version de cette seconde organisation à la fois plus démocratique, plus souple et plus réactive que la première.
A commencer par l’Allemagne - poussée par les USA - au sortir de la centralisation dictatoriale hitlérienne, ainsi que l’Espagne, libéré une génération plus tard de conditions franquistes d'inspiration voisine, mais elles furent précédées par les Etats Unis d’Amérique dès leur création ou encore la Confédération Suisse en 1848...
Finissons-en avec une légende : la France et les Français ne constituent nullement l’orgueilleuse exception où l’esprit routinier de nos politiques trouve encore alibi pour justifier l’organisation retardataire du pays. Un pays peu soucieux du peuple réel et encore encombré du vestige colonial d’un hégémonisme intérieur à l’égard de ses nations historiques, cet aspect se résumant à une volonté assimilationniste «soft» par effacement de leur culturel spécifique.
C’est oublier que le Portugal et l’Algérie sont des états souverains avec tous les attributs ou champs associés (système scolaire, système médiatique, sphère culturelle,…etc…) - les antennes paraboliques sur les façades de nos immeubles, orientées vers des ailleurs étatiques, rappellent ostensiblement au promeneur urbain cette influence invisible -. C’est passer sous silence le fait que ces langues d’importation ne sont nullement menacées (le portugais est plus parlé que le français, au niveau mondial. Je suppose qu’il en est de même pour l’arabe, même si la dialectisation tempère la statistique)…
Doit-on en déduire que le vibrant plaidoyer de M. Corbière, qui fait montre d’être si sensible aux langues, porte en filigrane le projet politique de régions fortes et bien dessinées ? Hélas, non. M. Corbière et ses petits camarades, représentent un véritable danger (ré)public (ain).
Merci à Paul Molac, Marc Le Fur, et autres députés connaisseurs de la réalité bretonne de défendre leurs concitoyens et l’avenir de la péninsule.
Ezhomm braz zo deus kannaded evit difenn ar rannvro hag ar yezh.
Ah que c'est utile d'avoir sous la main des ''extrémistes'', alors que c'est la grande majorité des députés, sénateurs et hauts-fonctionnaires qui pensent ainsi à différents degrés...
Même au sein du mouvement breton, la chose est loin d'être claire...
Voir la difficulté et le silence vis à vis de l'enseignement de l'histoire (la langue étant l'arbre qu'on aime à montrer pour cacher la réalité de la forêt Républicaine en matière d'enseignement)...
Nous les Bretons faisons tellement parti du problème que nous n'arrivons même plus à assumer le mot ''nation/nationaliste'' alors qu'il est d'un usage commun chez les Corses, Catalans et Écossais que nous admirons tant (le courage du combat par procuration)...
Les propos du Ministre Blanquer illustrent à la perfection :
Un homme perçu jusqu'à présent comme ''modéré et ouvert'' mais qui n'a pas hésité à énoncer des propos d'une rare absurdité... au nom de la République... (on est officiellement loin du portrait de l'extrémiste... alors pour lui le militant breton dira qu'il est ''inculte''... la bonne blague...)
Donc plutôt que de critiquer Corbière et Mélanchon, le mouvement breton devrait plutôt les remercier... tant ils nous sont utiles pour nous éviter de regarder la réalité...
Ne pensez-vous pas...?
(D'ailleurs, ils sont tellement utiles qu'il serait intéressant de connaître le pourcentage de militants bretons qui votent pour nos joyeux gaillards et pour les jacobins ''au nom'' des valeurs de la République.... Triste réalité...!)