Pourquoi l'histoire de Bretagne est-elle si mal connue ?

Agenda publié le 31/05/19 13:46 dans Histoire de Bretagne par Jean-Jacques Monnier pour Jean-Jacques Monnier
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L'un des tout premiers manuels scolaires d'histoire de la Bretagne d'après la guerre, écrit en 1970 par Per Honoré.
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Le très bon manuel de Louis Elegoet, dans sa version en breton
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Le très bon manuel de Louis Elegoet, dans sa version en breton
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Le très bon manuel de Louis Elegoet, dans sa version en breton
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Le très bon manuel de Louis Elegoet, dans sa version en breton
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Flyer de la conférence de Rennes

Conférence : Pourquoi l'histoire de Bretagne est-elle si mal connue ?

Olivier Caillebot et Jean-Jacques Monnier poursuivent leur action de diffusion de l'histoire bretonne entamée en 2006 par des émissions de radio.

A Rennes, le mercredi 5 juin, ce sera leur 100 e intervention sous la forme d'une conférence multimédia dialoguée. Soit 14 à 18 conférences par an environ, depuis 7 ans. Cette fois, le thème se présente sous la forme d'un bilan et de propositions. C'est l'association Kendeskiñ qui soutient le Diplôme celtique qui est l'organisatrice de la soirée qui a lieu à la Maison internationale de Rennes, 7 quai Châteaubriand de 18 heures à 20 heures.

L’histoire de Bretagne intéresse beaucoup, en Bretagne et ailleurs. Dès qu’une émission d’histoire en parle à la radio ou à la télé, elle connaît un grand succès d’audience. Pourtant, 70% des Bretons considèrent qu’ils ne connaissent presque pas leur histoire. Pointés du doigt, les programmes scolaires, l’école à tous les niveaux.

D’où vient cette situation étonnante d’un silence presque généralisé ?

Il y a le poids de l’histoire, surtout d’un pouvoir central qui s’est bâti sur la méfiance des provinces et des populations, surtout périphériques. Et aussi le poids de la défaite de 1870 qui a conduit à un enseignement nationaliste de la « revanche » avec une histoire faite pour conforter ce nationalisme. Cependant, les « petites patries » avaient encore droit de cité.

Après 1945, et de façon croissante, les politiques imaginent toujours une France menacée par ses voisins et menacée d’éclatement interne. S’y ajoute toujours le rêve d’être une puissance mondiale. « Il n’y a pas de place pour les langues régionales dans une France destinée à marquer l’Europe de son sceau » disait Georges Pompidou. A fortiori pour les histoires régionales.

Pourtant une ouverture aux régions s’est opérée pendant 30 ans à partir de la fin des années 50. Mais elle n’a pas résisté aux réformes et à la psychologie de l’encerclement. Devant les blocages scolaires, toute une stratégie du contournement a été mise en œuvre par des enseignants et le milieu associatif. Mais cette stratégie a des limites d’autant que dans le monde bouleversé d’aujourd’hui, on a besoin de repères géographiques, historiques et culturels au sens large. C’est particulièrement vrai pour les jeunes.

Les auteurs tenteront d'esquisser un bilan des efforts multiformes et venus de tous horizons que les Bretons conscients de l'importance de l'histoire ont déployé dans tous les domaines, ce qui en fait l'une des régions d'Europe les mieux pourvues en outils à caractère historique.

Exemples multimédias à l’appui, et sous forme de dialogue, Olivier Caillebot et Jean-Jacques Monnier décrypteront l’exception française et ouvriront le débat, notamment sur les moyens de combler le fossé entre le besoin d'histoire de beaucoup de Bretons et les possibilités concrètes qu'ils ont d'accéder à une histoire de Bretagne facteur de compréhension du présent et de préparation d'un avenir collectif. Les documents projetés le seront souvent pour la première fois.