Aujourd’hui, s’ouvre à Madrid un procès que l’on croirait dater d’un autre temps. Malheureusement, c’est bien en ce mois de février 2019 que vont être jugés des représentants politiques élus et des responsables associatifs catalans, pour avoir voulu organiser un referendum. L’Histoire, la plus sombre, frappe à notre porte, et on se souviendra entre autres que la république catalane a été une première fois proclamée en 1934. Une jeune république qui fut matée dans le sang par l’armée espagnole, deux ans avant la guerre civile. Puis Franco, une fois au pouvoir, demanda aux Allemands, en 1940, d’arrêter le président de cette république éphémère, Llius Comanys, qui s’était réfugié en Bretagne. Il fut fusillé à son retour.
Aujourd’hui, le pire se rapproche, et des citoyens européens risquent de lourdes peines de prison pour avoir voulu organiser ce referendum en Catalogne, en ayant procédé de manière pacifique, sous les coups de matraque médiatisés de la Guardia Civil. Un referendum qui s’inscrivait pourtant dans le cadre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, un des fondements de la Charte des Nations Unies.
Pendant ce temps-là, en France, la plupart des media prennent le parti du déni de démocratie. Des media qui suivent ainsi le pouvoir dominant, un pouvoir qui les nourrit il est vrai de subventions généreuses.
Des media qui n’avaient, en leur temps, pas protesté contre la sécession du Kosovo de la Serbie, obtenue par les bombardements français et américains sur Belgrade en 1999. Deux poids, deux mesures ?
Triste jour en tous les cas, quand des personnes sont jugées pour avoir voulu défendre l’idée de démocratie. Triste jour car quelque soit la manière, à l’avenir, dont chaque peuple européen décidera de s’administrer, notre véritable, pays, notre chance, reste cette Europe, aujourd’hui imparfaitement construite. Une Europe qui doit se consolider en respectant chacune des communautés qui la compose.
Liberté pour les prisonniers politiques catalans !
Frank Darcel, président de Breizh Europa
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