Lettre ouverte au Président du Conseil régional de Bretagne

Lettre ouverte publié le 14/11/18 12:27 dans Langues de Bretagne par pour

Monsieur le Président du Conseil régional de Bretagne,

Suite à la publication de l'enquête sociolinguistique sur les langues de Bretagne conduite par TMO à la demande du Conseil régional, les associations oeuvrant pour la langue bretonne se sont réunies le 13 octobre 2018.

Si le nombre de brittophones semble demeurer stable, en réalité le nombre de locuteurs recule et la moyenne d'âge augmente fortement ce qui induit inévitablement une diminution de la moitié des brittophones dans les dix à quinze prochaines années.

Aujourd’hui, la transmission de la langue se fait essentiellement par l'enseignement dans les écoles pour les enfants et les cours et stages pour les adultes. On constate aussi un début de renouveau encourageant dans la transmission familiale (10 % des jeunes brittophones).

Malgré un fort attachement à la langue bretonne de la part de la population et même si l’emploi en breton progresse, atteignant désormais 1500 emplois, la visibilité du breton dans la vie quotidienne et l'espace public reste faible, voire marginale.

La langue bretonne est en danger de disparaître à l’échéance de ce siècle si des moyens massifs, financiers et humains, ne sont pas engagés sans délai pour son avenir. Si des efforts ont été engagés nous constatons que ceux-ci sont insuffisants pour assurer la pérennité de la langue bretonne.

Il est donc impératif de prendre immédiatement les décisions indispensables et de mettre en oeuvre les mesures nécessaires à la transmission et à la pérennisation du breton, notamment à travers la généralisation de l’enseignement bilingue. Au regard de l'enquête sociolinguistique, 73% de nos concitoyens vous soutiennent pour un enseignement accru du breton dans les écoles publiques, privées et associatives Diwan.

Les élus des 5 départements de la Bretagne, tous les élus, ont une responsabilité considérable dans la reconquête de la transmission de notre langue par les mesures qu'ils pourront prendre pour soutenir la demande sociale et obtenir de l'État les moyens de cette politique. Pour cela, comme un véritable plan d’urgence, nous vous demandons dès 2019 de doubler le budget actuel du Conseil régional consacré à la langue bretonne, et de parvenir rapidement à 1% du budget régional global, ainsi que de :

  • veiller au respect de la Convention spécifique pour la transmission des langues de Bretagne signée en 2015 entre l'Etat et la Région ;

  • mieux reconnaître les spécificités de Diwan, celles-ci n'étant pas abordées dans la

    convention mentionnée ci-dessus ;

  • conditionner les participations financières de la région à l'utilisation de la langue bretonne ;

  • intégrer dans la Breizh COP un axe d’orientation transversal pour permettre à chaque

    habitant de Bretagne d'accéder à un enseignement du ou/et en breton et de pouvoir ainsi l'utiliser tant dans la vie sociale, économique et culturelle que publique ;

  • concrétiser les propositions formulées lors des rencontres régionales de la langue bretonne du 15 octobre 2016 afin de renforcer le soutien aux mouvements associatifs et aux structures de langue bretonne.

Nous avons encore en mémoire votre conclusion de ces rencontres régionales : «Nous prendrons notre place, nous savons que nous ne ferons pas tout tous seuls, nous ferons avec vous, ... soyez certains de notre ferme volonté et nous partageons le désir de langue que vous avez, nous allons le poursuivre et c’est un travail dont nous vous rendrons compte, régulièrement...»

Forts de ce désir partagé pour transmettre la langue bretonne et éclairés par l’enquête TMO sur l’urgence de la situation, nous vous alertons sur le besoin de mesures fortes et ambitieuses dans le cadre de la nouvelle politique linguistique que votera le Conseil régional de Bretagne en décembre.

Nous vous assurons de notre volonté d'avancer ensemble et nous vous adressons nos salutations respectueuses.

Les signataires :

An Drouizig

Ar Falz / Skol Vreizh

Ar Redadeg

Ar sklerijenn - Henbont

Arvorig FM

Bak e Brezhoneg

Bannoù Heol

Bod Kelenn

Bodadeg ar Gouren / Fédération de Gouren

Brezhoneg Bro-Redon

Brezhoneg e Brest

Brezhoneg e Gwened

Bruzhoneg

C'hoariva

Deskiñ d'an Oadourien

Dihun

Div yezh

Divskouarn

Diwan

Edubreizh

Emglev Bro an Oriant

Emglev Bro Gwened

Emglev Bro Karaez

Hent ar Furnez - Gwitreg

Keit Vimp Bev

Kelennerien war ar brezhoneg e rannvro Pariz

/ Association des professeurs de langue

Bretonne de Paris (KBP-APLB)

Kelenn

Kelennomp !

Kenstroll «brezhoneg e bro Roazhon» /

Collectif «du breton dans le pays de Rennes»

Kenstroll Breizh

Kevre Breizh

KLT

Kreizenn Sevenadurel Vreizhek Abherve

Mervent

Mignoned ar brezhoneg

OpenStreetMap e Brezhoneg

Poellgor «Bed niverel»

Radio Bro Gwened

Radio Kerne

RAOK - Brezhoneg e Kreiz-Breizh

Roudour

Sked

Skeudenn Bro Roazhon

Skol an Emsav

Strollad 44=BZH

Strollad Ai'ta!

Stumdi

Telenn – Ti ar Vro Sant-Brieg

Ti ar Vro Kemper

Ti ar Vro Landerne Daoulaz

Ti ar Vro Leon

Ti ar Vro Treger-Goueloù

Yezhoù ha Sevenadur


Vos commentaires :
Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
C'est bien mais TRES insuffisant. Un vœu pieux à l'mage de toutes les réclamations-pleurnicheries sur n'importe quel sujet en provenance du «bon»peuple. . C'est l'usage et la visibilité de la langue qui lui rendront son existence. Et cela commence en tout premier lieu par une utilisation, à part égale, du français et du breton dans tout ce que les collectivités locales ( de la région aux communes, en passant par les départements) publient en matière d'information pour la population. Les commerces suivront, les journaux aussi (tout au moins partiellement pour les infos concernant surtout la Bretagne, etc. ) On ne sait pas très bien comment l'enquête a été menée et les sondages (en France particulièrement) sont presque toujours douteux, voire fallacieux . Mais, par exemple , combien de bretonnants (ou apprenants) parmi les élus et dirigeants desdites collectivités ? A voir les quelques mots utilisés en breton dans le bulletin de la région B4, on peut se poser la question. Paul Chérel

Lheritier Jakez
Vendredi 15 novembre 2024
Une télévision bretonne en Breton et en Gallo intégrant la Loire Atlantique ,bien sur est à rajouter à votre texte.
le 1er janvier les informations pro «Pays de Loire /pays bidon» vont doubler sur la Loire Atlantique.
Y a t il un collectif breton qui exigerait par voix juridictionnelle tous les textes et nos droits fondamentaux,
et qui pourrait donner des axes de revendications ?
-Grève de la taxe télévisuelle -par diminution du montant de la taxe d'habitation..?Placement sur un compte spécial.
-Interventions physiques au CR Bretagne croupion au CD44.
-Démarches physiques auprès des médias B5?
-Dossiers pour l'international ..


C'est cela aussi la Réunification .


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