Inauguration à Saint-Aubin du Cormier d’un monument à tous les Bretons morts par la France

Communiqué de presse publié le 5/11/18 16:01 dans Histoire de Bretagne par Jean-Loup Le Cuff pour Jean-Loup Le Cuff
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Bataille de Verdun, 1916.

Bientôt nous serons le 11 novembre 2018, journée de centenaire de la fin de la grande boucherie internationale de 14-18… Une grande tuerie organisée par des États monstrueux, incapables de régler leurs différends par voie diplomatique et accords à l’amiable, mais qui s’affrontent en envoyant leurs peuples s'entre-tuer.. Cette barbarie continue encore aujourd’hui sur toute la planète, par ci par là, avec des moyens de plus en plus performants, achetés dans de grands salons de la tuerie internationale…

Il serait tellement préférable de voir à la place de ces salons de la mort, des salons de la paix engranger les mêmes nombres de milliards de dollars ou d’euros en vendant des outils à dépolluer, à guérir, à éduquer, à donner de la sérénité et de l’harmonie… Nous aurions les moyens techniques de faire de notre planète, de moins en moins bleue, un paradis terrestre.. Mais aujourd’hui comme hier, une grande partie de l’humanité vit en enfer à cause des égoïsmes pervers et aveugles d’une minorité de décideurs travaillant à leurs seuls intérêts et ceux de leurs soutiens... Le résultat est tellement consternant que la preuve de leur nocivité n’est plus à faire.

Mais revenons à nos anciens Bretons, qui ont été amenés à servir inutilement de chair à canon dans une des plus grandes folies de l’histoire de l’humanité... en se terrant comme des rats dans la boue et le froid des tranchées, avant de se faire faucher par la mitraille... Tous les décideurs de cette ignominie sont morts dans leur lit et dans l’impunité totale... Ils ont même bien souvent des rues et des places à leurs noms… Sans rentrer dans la polémique du chiffre des Bretons tués en 14-18, qui selon les sources varient du simple au double, il est bon de se rappeler qu’au nom du dernier traité de droit international entre Bretagne et France, le traité de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne, pas un seul Breton n’aurait dû faire cette guerre étrangère entre France et Allemagne. Pas un seul Breton n’aurait dû mourir, sur terre ou sur mer, dans cette guerre atroce qui n’était pas la nôtre et ne défendait aucun de nos intérêts Bretons… Bien au contraire... Après l’hécatombe masculine bretonne, les conséquences de cette guerre fut une chute de notre démographie, et l’accélération de notre acculturation ou ethnocide.

Pour cette triste date anniversaire du centenaire de la fin de cette boucherie, le 11 novembre 1918, il a paru normal pour notre association MAB, Musée Archipel Breton, d’ériger sur le terrain historique Koad Sav Pell de la Bataille de Saint-Aubin du Cormier, un monument modeste mais plein de sens, à la mémoire de tous les Bretons morts par la France. Pas seulement en 14-18 d’ailleurs. La liste des guerres où la France a tué ou fait tuer des Bretons est malheureusement longue… Les guerres d’annexion par la France dont celle de Charles VIII, les guerres de Louis XIV et de Napoléon, la terreur sous Robespierre, Conlie… Et après 14-18, « La der des der... Plus jamais cela ! » ont répété nos anciens, et pourtant d’autres Bretons sont tombés encore en 39-45, en Indochine, en Algérie, etc. Et aucune de ces guerres n’a servi non plus la Bretagne et les Bretons. La France est un pays belliqueux qui nous a imposé toutes ses guerres. Nous les Bretons, avons toujours voulu simplement vivre en paix sur nos terres et dans notre culture. Les jacobins français s’y opposent toujours : ils nous ont depuis enlevé administrativement un cinquième de notre territoire, nous imposent leur façon de vivre et de penser en prélevant notre manne fiscale, et continuent pas à pas notre ethnocide aujourd’hui en phase terminale… Tous les Bretons morts par la France sont vraiment morts pour rien. Aucune reconnaissance sociale ou concession sur nos droits légitimes de Bretons.. Jamais ! Juste de la spoliation et de la négation en tous domaines, en récompense du sang versé ! Ur vezh !

Le monument sera inauguré le 11 novembre 2018 à 11 h du matin, sur le terrain historique breton de MAB Koad Sav Pell, avec à suivre une collation amicale sur place.

La photo du monument inauguré, réalisé par le sculpteur Marc Simon, sera donnée dans le communiqué de compte rendu.

Kenavo ! Tatot !

Pour MAB Koad Sav Pell ;

Le 5 novembre 2018

Jean Loup Le Cuff


Vos commentaires :
lheritier Jakez
Dimanche 22 décembre 2024
Déjà occupé sur St Nazer avec quelques cérémonies
Pipers à 6 h du matin au vieux Môle,
et à 15 h au derby Trignac St Nazer en rugby -Sonnerie cornemuse et hommage.

Je soutiens votre initiative ,et espère qu'il y aura un rappel sur ceux qui ont été fusillés parce qu'ils en avaient marre de ce carnage.
Honorer aussi les bretons qui ont soutenu les décolonisations et les pacifistes.

IL faudrait aussi dénonçer la complicité de certains bretons dans la militarisation de la Bretagne;Terre de colonies.

Il faudrait aussi s'interroger sur le silence des syndicats et politiques ,bretons aussi,concernant la fabrication d'armes pour l'exportation ,tuant sans sourciller les civils.
Que l'on sache se défendre OUI mais pas pour aller tuer à l''extérieur.

Les ouvriers doivent ils fabriquer des armes?

Faire de la Bretagne un espace Neutre internationalement .


Dan Marec'h
Dimanche 22 décembre 2024
Les Senans sont ils Français ou Breton ? les résistants Bretons ne se sont pas posez la question, sauf une minorité de collaborateurs avec l'uniforme nazi au nom de l'indépendance Ma famille remonte au 15ème siecle des hommes sont mort pour la France et leur Bretagne .La Bretagne est indissociable de la France et ne le sera jamais .

Arnaud Le Gousse
Dimanche 22 décembre 2024
Les frontières bougeront, disparaîtront etc et un jour la France pays supérieur au génie si grand disparaîtra. Tout le sang versé n'y changera rien. D'ailleurs sentez vous cette odeur? La France ne sent elle pas le cadavre? N'a t elle pas montré son impossibilité à se définir récemment. La France dans la tête d'un breton n'est pas la même que dans celle d'un alsacien où d'un africain. C'est une vue de l'esprit comme le reste d'ailleurs. Mais je sens bien que certains bretons seront les derniers francophones de ce monde. Après avoir craché sur leurs ancêtres au nom de ceux qui ont préféré servir l'adversaire millénaire il ne reste qu'a donner sa vie pour cette France si généreuse. Mais alors après tant d'efforts, pourquoi préfère t elle vous remplacer? L'universalisme de la France ne peut se perpétuer qu'à travers le sacrifice de ce qu'elle fut, si elle fut. Hasard de l'histoires... vous servez des gens qui se disent français parce que les gallo romains se francisaient pour éviter l'impôt, servir et se prendre pour sont deux choses très distinctes. Il faut tester lucide. La lâcheté a toujours mené les masses.

Maryvonne Cadiou
Dimanche 22 décembre 2024
Bouleversante, ta plaidoirie, Jean-Loup et tellement vraie.
Mon grand-père maternel a été tué à Ablain Saint-Nazaire en mai 1915, à la bataille de N-D de Lorette. Maman était née le 2 avril 1915...

Job LE GAC
Dimanche 22 décembre 2024
Les soldats de 14/18 ne sont pas «morts pour la France» . .. , pour une raison simple, ça n'existait pas !! . . .
Le décret «mort pour la France» a été signé en 1922 . . .!!
Sous l'arc de triomphe, à Paris, la mention est : «mort pour la patrie» . . !!
En Bretagne, le discours tenu aux soldats de 14/18 était qu'ils «allaient défendre la petite et la grande patrie » . .!!
Il faut leur rendre hommage, mais dans ce sens là ! . .. et c'est la raison pour laquelle il est noté sur les monuments aux morts en Bretagne, «maro ewit ar vro» . . que l'on traduit par «mort pour la patrie» . .!

Anecdote : les enfants ayant eu un père mort à la guerre 14/18 avaient le droit à un aller-retour en train par an pour se rendre sur leur tombe. C'est ce qu'a voulu faire ma maman un jour (elle était pupille de la nation), mais on lui a fait savoir que pour avoir droit au billet de train, elle devait faire la demande que son père soit déclaré «mort pour la France» . . .! . . ., une façon comme une autre de dévier l'histoire ! . .. inacceptable !!!


Dominig Yvon
Dimanche 22 décembre 2024
Très bonne initiative, surtout dans l'état d"esprit tel que tu le décris Jean Loup....
On sent que les Bretons ont de plus en plus envie d'honorer leurs morts à leur manière ....
Plusieurs commémorations en Bretons dans le Morbihan , dont une veillée à St Anne d'Auray dans la basilique....avec le Bro Gozh debout à la fin de la veillée

Les précisions de Job LE GAC sont éducatives et absolument à lire. Honte à cet état de faire du chantage sur un billet de train pour aller visiter un mort pour la patrie....


Ronan Courtial
Dimanche 22 décembre 2024
«Morts pour la France» expression très hasardeuse en 2018. Les Bretons-français de 14 se reconnaîtraient ils en cette non-france de 2018? les Bretons-Bretons futurs Breiz Atao (1919) certainement pas. Breton Maître chez Toi!

Didier Lebars
Dimanche 22 décembre 2024
L'anecdote sur le billet de train est incroyable. Est-ce la réponse de la SNCF ou d'une autre administration ?

Et tout en haut de la pyramide un comité de haut fonctionnaires qui a réfléchi au choix pour économiser les billets de train ou améliorer à posteriori les statistiques sur la volonté des morts.

Ca me me rappelle le récit d'Alain Lieptetz sur la déportation de sa famille et la rigueur administrative de la SNCF pour honorer les commandes, loin de la gloire du film «La Bataille du Rail».


PATRICK LE GUERN
Dimanche 22 décembre 2024
Je me souviens de mon grand père «Yann ar Rouz», il avait eu les doigts d'une main sectionnés par une machine agricole et il lui restait un bout de pouce et d'auriculaire. Dans son malheur, quelle chance pour lui, il ne pouvait tenir un fusil :
Ses frères :
- Vincent (22 ans) tué le 22 août 1914,
- Jean-Marie (28 ans) tué le 18 novembre 1914,
- Yves (37 ans) tué le 16 juin 1915,
- Michel (34 ans) gazé et mort le 15 mars 1919,
- Pierre fait prisonnier par les allemands.......
Pour qui, pour quoi ?

Jo Kergaden
Dimanche 22 décembre 2024
Mon grand-père maternel de Camors a été envoyé à 19 ans, à partir du port de Toulon où il découvrait pour la première fois la mer, combattre les Ottomans dans l'enfer du détroit des Dardanelles lors de la bataille de Gallipoli.
Il en est revenu brisé, les yeux crevés!
Il n'a jamais pu se perdre amoureusement dans les beaux yeux bleus de sa jolie femme, ma grand-mère, ni même pu voir ses 3 enfants, ni ses 7 petits enfants.
Il m'entendait mais ne pouvait me voir.
Lorsqu'il évoquait sa misère et le noir absolu qui hantait depuis, sa vie, il rendait responsable la France de ce qui lui était arrivé en disant que «Marianne-la-République» lui avait volé les yeux.

Dalc'homp sonj.


Ar Man
Dimanche 22 décembre 2024
Les commentaires sont passés au crible ! Et puis la photographie qui illustre l’article représente des squelettes de pauvres jeunes soldats allemands prise par mon grand-père du service photo des armées à cette époque.

Jean-Loup Le Cuff
Dimanche 22 décembre 2024
Ar Man, je ne sais pas si c'est votre grand père qui a pris cette photo, en tout cas il s'agit d'une carte postale ancienne Sim, tombée dans le domaine public.. Au vu des casques et bottes, il se pourrait effectivement qu'il s'agisse d'Allemands.. Dans cet état tous les hommes se ressemblent..

Les commentaires ne sont pas passés au crible, il faut juste que quelqu'un soit disponible pour les valider... D'où parfois un certain délai.. Du coup je n'ai pas passé votre commentaire précédent qui fait doublon avec celui ci. Merci de votre compréhension.
(Pour info, seuls les propos insultants ou diffamant ne sont pas acceptés...)


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