Hôpital de Guémené : une grève de la faim justifiée !

Communiqué de presse publié le 15/10/18 19:41 dans Politique par Sébastien Girard pour Sébastien Girard
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Le Maire de Guémené/Scorff René Le Moullec a débuté une grève de la faim pour protester contre une décision du Conseil Départemental de bloquer leur contribution financière au nouvel hôpital afin de transférer 30 à 50 places d’Ehpad existantes sur le secteur de Lorient.

La décision de construire un nouvel hôpital sur Guémené date de 2013 et a été actée par les pouvoirs publiques et l’ARS car ce projet répond à un réel besoin de ce territoire rural. La structure actuelle date d’un siècle et un nouvel emplacement a été aménagé pour le transfert des activités et des 250 emplois. Monsieur Goulard est revenu sur ses engagements financiers et souhaite maintenant profiter de l’occasion pour transférer une partie des capacités guémenoises sur le secteur de Lorient. Ce holdup est scandaleux et pour valider cette ignominie il prétexte que les occupants de l’Ehpad ne sont pas originaires du secteur ! En fait, sur les 44 entrées depuis le début de l’année, seule une est extérieure au secteur, toutes les autres personnes ont leur famille à proximité, le taux de remplissage est également constant à plus de 98%.

Monsieur Goulard est le Président de Conseil Départemental et à ce titre, il serait souhaitable qu’il ne limite pas ses actions aux seuls bénéfices des deux métropoles de Vannes et de Lorient déjà bien loties ! La métropolisation accentue les disparités sur nos territoires en reproduisant les effets pervers du jacobinisme parisien ! Le centre Bretagne souffre depuis longtemps de la prédation sociale, politique et économique de Paris, de Rennes et maintenant de Vannes et de Lorient ! Notre monde rural n’a pas vocation à devenir la variable d’ajustement de ces métropoles, nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone. Nos dirigeants seraient bien avisés d’y faire attention ; l’injustice et la prédation sont sources de frustration et de colère et les Bretons dans leur ensemble ne souhaitent pas être traité avec condescendance et mépris!

Le Parti Breton dénonce depuis longtemps ces injustices et l’impéritie de nos structures administratives, il soutient sans ambiguité la grève de la faim de René Le Moullec ; cette action extrême marque le ras-le-bol des élus de nos petites communes rurales pour maintenir l’emploi, les commerces, les services de proximité et la dignité d’une population qui souhaite simplement vivre, travailler et décider de son avenir.

Pour le Parti Breton,

Hervé Le Quéré

Conseiller municipal de Guémené


Vos commentaires :
Reun Allain
Jeudi 14 novembre 2024
C’est un très mauvais combat que joue François Goulard, Président du Conseil Départemental du Morbihan contre le secteur nord-ouest du Morbihan. Elu du secteur de Vannes bien que désormais parisien de résidence, le président du 56 cumule tous les à-priori du citadin contre le rural, du littoral breton contre son arrière-pays et enfin du parti pris politique jusqu’à prendre en otage ses propres partisans qui ont le malheur d’habiter dans le « Pays Pourlet » c’est-à-dire ce territoire traditionnel économico-culturel de 15 communes situées autour de Guémené-sur-Scorff.

Pour des raisons historiques que je ne développerai pas ici, la population de l’ancienne cité princière a installé successivement depuis 1983 un maire PS puis deux maires PCF. Ajoutons à cette caractéristique un environnement des communes du Pays Pourlet moins « bourgeoises » (un euphémisme) que les populations plus aisées de la région de Vannes et on aura compris que les deux secteurs ne font pas tout à fait partie du même monde social à tel point que du côté du Conseil départemental les Conseillers du secteur riche ont un peu tendance à regarder de haut ceux du secteur de Guémené.

Cette maladie de l’à-priori n’est pas propre à Vannes, elle est partagée malheureusement par les Bretons du littoral qui ne s’aventurant jamais à plus de 20 km dans l’arrière-pays s’imaginent encore devoir s’armer de machettes pour se déplacer dans la « brousse ». Les mentalités évoluent mais les clichés ont la vie dure chez ceux qui trouvent que la route est plus longue du littoral vers l’intérieur que dans le sens inverse.
Revenons au mauvais combat du Président du Conseil Départemental. Outre cette volonté de punir les Bretons qui « votent mal », il a le cynisme inavouable d’une raison budgétaires : Le sujet est le nombre de places dans un EHPAD, posons nous la question, pourquoi transférer les places prévues à Guémené vers le littoral du côté de Lorient ? La réponse est dans l’aide sociale aux plus démunis. Une place en EHPAD coûte aux pensionnaires environ 2000 euros. Si le pensionnaire touche une retraite suffisante ou que ses épargnes le permettent il paye l’intégralité de sa pension. Si les ressources ne sont pas suffisantes, ce sont les enfants qui sont appelés à compenser sur le champ ou au décès du parent s’il y a un héritage. Que se passe t-il si les enfants ou petits enfants sont défaillants ? Dans ce cas c’est le Département qui prend le relais. Si vous lisez entre les lignes, vous avez tout compris : il vaut mieux prévoir les places dans les zones urbaines où les retraites d’anciens fonctionnaires ou salariés de grandes et moyennes entreprises sont plus avantageuses que celles des secteurs ruraux où les retraites dépassent à peine les 800 euros.

Comment se débrouillent alors ceux-ci ? Les familles n’ayant pas les ressources pour payer le complément gardent plus longtemps leurs « vieux » à domicile et avec un peu de chance pour le budget social du département, il meurent avant de faire appel à la solidarité publique.

En transférant les places du secteur rural au secteur urbain et littoral, François Goulard favorise tout simplement les familles dont les retraites seront majoritairement suffisantes pour assurer les pensions alimentaires des résidents. Une grande partie des populations âgées du littoral breton est d’origine extérieure, notamment parisienne. Ceci entre en ligne de compte dans l’épargne constituées par la vente de biens immobiliers en région parisienne sans commune mesure avec les prix pratiqués en Bretagne. M Goulard qui vit à Paris connaît bien ce sujet.

Le combat pour un EHPAD digne de ce nom à Guémené-sur-Scorff ne doit pas être une affaire de chapelles politiciennes, c’est tout simplement celui de la dignité de tous les Bretons pour l’équité dans leurs derniers parcours de vie.


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