Sea Tech Week : un océan des possibles

Reportage publié le 14/10/18 12:34 dans Mer par Maëlig Le Dantec pour ABP
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Session co-organisée par (de gauche à droite) Stéphanie Guillotin (CBB Capbiotek), Pi Nyvall Collen (Amadeite et Olmix Group) et Philippe Potin (Station biologique de Roscoff), présentant notamment le projet GENIALG
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Kombu breton

La mer et ses ressources restent décidément un monde à découvrir… Et la Sea Tech Week 2018 l'a bien rappelé. Cette semaine internationale des sciences de la mer, organisée tous les deux ans par Brest Métropole, mettait cette année les bioressources marines à l'honneur.

Connaissez-vous l'arénicola marina ? Grâce à l'hémoglobine de ce ver marin, aux propriétés exceptionnelles de fixation et de libération d'oxygène, il sera possible de mieux conserver les organes destinés aux greffes et de faciliter ces dernières, ou encore d'intégrer cette molécule dans des pansements pour oxygéner les plaies… Nul doute que les applications seront encore nombreuses pour Hemarina, cette Start-Up crée à Morlaix par Franck Zal, spécialiste de ce ver marin, qui vient de recevoir le prix de Start-Up de l'année.

Autre ressource d'intérêt : les macro algues, ou grandes algues marines. Quelles soient vertes, brunes ou rouges, leur champ d'application est immense. Des utilisations en santé humaine ou animale, en cosmétiques, biocarburants ou bioplastiques sont possibles. Reste à caractériser les molécules d'intérêt, les extraire, et mettre en place les bons process pour obtenir les produits les plus efficaces… Et surtout organiser, structurer, une production d'algue, afin de mieux répondre aux besoins des industriels. Le projet GENIALG, rassemblant 19 partenaires publics et privés de quelques 6 pays Européens, entend démontrer la faisabilité économique de la culture et du raffinage de deux espèces d'algue, connues pour leur haut rendement de biomasse : Saccharina latissima et Ulva sp.

L'enjeu de cette biotechnologie bleue est également d'utiliser des méthodes sans impacts sur l'environnement marin… Voire de réduire les déchets de certaines activités aquacoles grâce aux algues, en imaginant des systèmes d'aquaculture dits multi trophique intégré. Le principe : associer des élevages de poissons à des cultures de mollusques et d'algues. Les déchets des uns alimentent les autres, réduisant ainsi les impacts sur le milieu marin.

Un océan des possibles s'offre donc à nous… La Bretagne a une carte évidente à jouer, de par sa position stratégique. Les retombées en termes d'emploi, de réductions des impacts environnementaux et d'avancées scientifiques sont déjà visibles, mais il s'agit aujourd'hui de se structurer. Et de se faire confiance. Jules Michelet disait d'ailleurs que " c'est par la mer qu'il convient de commencer toute géographie ". A méditer pour notre péninsule… Et si plutôt que d'être cette fin de terre excentrée, la Bretagne n'était-elle pas le lieu où tout peut commencer ?

MT


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Mardi 7 mai 2024

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