Le mardi 25 septembre 2018, a eu lieu au château de la Giraudais, au nord du champ de bataille de Saint Aubin du Cormier et du terrain MAB Koad Sav Pell, lieu de sa commémoration, l’inauguration d’une sculpture monumentale en granit de 5,20 m de hauteur, taillée dans un bloc de 20 tonnes à l’origine.
Cette sculpture monumentale représente un archer anglais de 1488, en hommage aux 440 archers anglais environ, venus de l’île de Wight sous commandement de Sir Edward Woodville « Lord Scales », et morts ici pour défendre la souveraineté et l’indépendance de la Bretagne, le 28 juillet 1488, voici 530 ans.
Les propriétaires du château de la Giraudais, Jérôme et Laurence Jacquet, ont fait cette commande à Marc Simon, voici prés de 18 mois… Ensuite, il aura fallu au sculpteur Marc Simon, ( à qui on doit déjà et entre autres sculptures le portrait d’Anne de Bretagne sur le terrain MAB Koad Sav Pell ), 14 mois de travail, deux études, six maquettes et près de 700 heures de taille. Sur son socle, l’archer anglais de pierre mesure 3m, et l’arc lui même en granit, (prouesse technique exceptionnelle), décrit une portion de cercle de 3,40 m.
« Cette sculpture se doit de rappeler aux visiteurs que les terres de la Giraudais ont connu la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488. Considérée comme déterminante dans la perte de l'indépendance de la Bretagne, la bataille a impliqué quelques centaines d’ archers anglais venus renforcer l'armée du Duc de Bretagne », nous explique Jérôme Jacquet.
Il faut savoir également que les dépouilles des archers anglais, qui semblent avoir eu un « traitement spécial » de la part des Français, ont été enterrés à quelques mètres de là, au coin du bois, d’après une information orale qui a traversée les cinq siècles, grâce à une famille locale déjà là du temps de la bataille… et nommée par Arthur Le Moine de La Borderie dans sa monumentale Histoire de la Bretagne. C’est son dernier descendant dépositaire qui m’a montré précisément le lieu en 2001, avant de décéder quelques années plus tard.
« L'archer est un homme du XVe siècle, sa taille a été accentuée pour être visible de loin. Il est cuirassé, casqué et botté. Il porte un manteau et dispose d'une besace pour ranger ses flèches. Il est représenté visière baissée. Nous avons, Jérôme et moi, préféré l'image du combattant anonyme, symbole de l'ensemble des archers anglais, un soldat inconnu en quelque sorte, à la portée plus universelle » précise le sculpteur Marc Simon.
L’inauguration s’est déroulée devant prés de 300 invités, plusieurs élus locaux, dont le président de la région administrative de Bretagne, Loïg Chesnay-Girard, en tant que président de la Communauté de Communes Cormier-Liffré., le Maire de Mézières sur Couesnon Olivier Barbette, le Maire de Gosné Véronique Lepannetier Ruffault et le Maire de Saint-Aubin du Cormier Jérôme Bégasse.
La première mention physique et publique de la présence des archers anglais se trouve sur une plaque du monument aux Bretons érigé en 1988 par l’association Koun Breizh plus au sud, au niveau des troupes françaises, et en bordure de route. Une erreur s’y est glissée : le commandant de ces archers de l’ïle Wight était bien Sir Edward Woodville, et non Talbot, autre personnage historique d’une autre bataille plus ancienne..
La deuxième mention physique et publique de la présence des archers anglais à Saint Aubin du Cormier, et morts là, se trouve sur l’ïle de Wight elle même, sur une plaque commémorative, installée puis inaugurée le 28 juillet 2009 par “English Heritage” au musée du château de Carisbrook sur l'Île de Wight, en mémoire de Sir Edward Woodville, Duc de Scales et Lord of Wight, et de ses 440 archers morts à St Aubin du Cormier en 1488, ainsi qu'au jeune Diccon Cheke, le seul archer anglais survivant du massacre, épargné semble-t-il pour qu'il revienne sur son île raconter la tragédie! Sur cette plaque est écrit :
«IN MEMORIAM SIR EDWARD WOODVILLE and the 440 gallant men of the Island Who died at the battle of St Aubin, July 28th 1488. And to Diccon Cheke, sole survivor of the massacre, who returned with the story. Requiescat in Pace».
English Heritage honore les archers de Wight morts à Saint-Aubin du Cormier en 1488 : (voir le site)
L’Archer Anglais de Marc Simon à la Giraudais est donc à ma connaissance la troisième mention physique et publique de la présence des archers anglais à Saint Aubin du Cormier en 1488. Sur le socle de la sculpture monumentale, Jérôme Jacquet a fait graver ce texte en français et anglais :
«Archers de Wight
En venant mourir loin de chez vous, vous n’avez point eu droit à vos arcs de triomphe. Vous gisez ici depuis ce funeste 28 juillet 1488. Entourés de vos frères d’armes et de vos ennemis, vous avez appris depuis à faire la paix. Puissiez-vous, braves archers, inspirer nos vivants. Soldat de pierre, soit le témoin de notre reconnaissance tardive.»
Rappelons aussi qu’avec les archers anglais, plusieurs soldats d’autres nations étaient présents côté breton: 800 Germaniques (Allemands et Flamands), 3500 Basques, Gascons et Castillans. Et côté français : 5000 Suisses, et des Gênois et Napolitains. Toute l’Europe de l’ouest était représentée dans cette bataille majeure de la fin du moyen âge, avec prés de 30 000 hommes en armes. 7 500 hommes y trouvèrent la mort.. 6000 bretons et alliés, 1500 français et alliés. Cette bataille sonna le glas de l’indépendance bretonne, qui fut officiellement perdue après un moment de renaissance, 44 ans plus tard en 1532.
En comparaison la plage d’Omaha Beach, pourtant appelée « bloody Omaha » (Omaha la sanglante), a vu la mort de 1000 GIs et 2 000 blessés et disparus dans la journée du 6 juin 1944… et à la bataille de Saint Aubin du Cormier, 7 500 morts.. Il est vrai que les français achevèrent tous les blessés. Tout cela vaut bien quelques monuments, et gageons que ce n’est pas fini. Honneur à ces hommes tombés là pour la Bretagne !
Jean Loup Le Cuff
12/10/2018.
■LOUIS MELENNEC..
Ne vous en déplaise, je ne regarde pas le XVe siècle avec les yeux du XXe (ou du XXIe): mes yeux me servent simplement à lire les textes historiques à la source, tout simplement! Et ma subjectivité personnelle n'a rien à voir là dedans...
Les Bretons sont un peuple celtique de langue celtique provenant de l'Île de Bretagne.. Les Francs sont un peuple germain, de langue germanique, provenant de l'autre côté du Rhin.. Deux peuples bien distincts avec des lois et des coutumes très différentes.. La loi salique était francque par exemple, mais certainement pas celtique.. De la reine Boudicca à Anne de Bretagne, les femmes pouvaient exercer le pouvoir..
Quant à votre suggestion que François II était capétien.. de naissance sans doute, mais ensuite défenseur des libertés Bretonnes contre la volonté hégémonique Française.. Comme avant lui le fameux Pierre de Dreux, constructeur du Château de Saint Aubin du Cormier, qui devint plus Breton que les Bretons, du chef de sa femme Alix, et défit une armée française à Chateaubriand...
Lors de l'invasion Française de 1487 au mariage forcé d'Anne de Bretagne, nous avons beaucoup de témoignages historiques sur le petit peuple (et donc pas des barons et seigneurs) qui refusaient farouchement de devenir français.. Nous avons même des exemples de massacres de soldats français esseulés dans la campagne, pendant le siege de Rennes, par des paysans Bretons de leur propre initiative.
Pour revenir à Edouard Wydeville et François II, lisez leurs biographies, et vous verrez qu'ils étaient vraiment liés par une relation amicale qui dépassait les simples intérêts de pouvoir et d'argent.. Et oui, cela pouvait exister, même à cette époque..
Néanmoins il y a plus de chances qu'un soldat local combatte plus par nationalisme qu'un soldat venu de loin.
Un autre critère. Si on compare la solde des soldats des empires contre ceux qui sont attaqués localement. Qui est le mieux payé ? La paie supplémentaire du soldat d'empire est faite pour compenser le manque de motivation nationaliste des mercenaires.
Par exemple un soldat Ottoman (allié de la France en 1536), comptait dans sa rémunération le droit de piller 3 jours. Un corsaire faisait la meme chose. Mais un soldat breton a Saint Aubin du Cormier, même obligé par son seigneur, il avait un interet commun de survie.
Ça fait quand même du monde !!!
Il me semble en effet de nous devons intégrer l'idée de la défaire comme préambule à retrouver notre droit à penser nos libertés...
Ne pas oublier pour autant que 1488 n'est pas la fin... et que la Bretagne restera en grande partie souveraine (ses lois et de sa fiscalité) jusqu'en 1789... le temps d'une République universaliste... possiblement temporaire
Et à ce titre, je suis surpris par les affirmations plutôt idéologiques de ''soldats devant suivre leur seigneur''??? (Ah, ces tirants de l'ancien régime...)
Parce qu'en 14-18, 39-45, guerre d'Algérie... les jeunes soldats se sont engagés pour la beauté du geste?!!! C'est sûr qu'ils ont eu leur mot à dire...!
Justement, au 16ème siècle nombre de soldats étaient des professionnels, c'est à dire des volontaires payés pour faire ce travail, soit dans l'armée régulière soit en tant que mercenaires...
D'ailleurs, les Bretons étaient des mercenaires très prisés au point de devenir régulièrement Connétable de France rien de moins....
Pour le soldat comme pour le noble, c'est la garantie d'avoir une solde et surtout une opportunité de grimper dans l'échelle sociale...
Cela n'empêchait nullement les convictions ni le nationalisme... car il est toujours plus gratifiant de défendre une cause juste.. hier comme aujourd'hui (car si la solde est possible, mourir l'est aussi...)
Quand au débat sur le nationalisme, étrange comme il est de bon ton (Républicain sans doute) de prendre nos ancêtres pour des ignares... A lire certains, il n'avait ni identité, ni culture, ni religion, ni pays.... tant il est vrai que leur capacité de réflexion ne dépassait pas le stade d'avoir un seigneur...
Que penser des soldats de l'Empire Romain qui étaient souvent identifiés par leur nationalité.... mince comment cela était possible alors que la nation n'a été inventé qu'avec le progrès des lumières...
Disons que le concept de nationalité ne pose problème que dans le cas des Bretons qui sont comme on le sait de nationalité Française... (Boudicca est d'ailleurs largement connue comme la plus célèbre des reines Françaises... oui, la nation française est intemporelle à la différence de la nation bretonne...)
Tout mon soutien à l'équipe de MAB!
(PS : se rappeler qu'à l'époque, la Bretagne avait une influence certaine en Grande-Bretagne... déjà par les riches domaines qui étaient en notre possession... Un autre point d'histoire qui ne plait guère à nos historiens...).
Extrait: page 512 « Jean IV dit le Conquéreur l'an 1388 ... En cette année 1388 accoucha Jeanne de Navarre, Duchesse de Bretaigne, au Château de Suscinio, d'une fille : & elle en mourut une autre née de l'an précédent.
De la faction, faits, & gestes du Capitaine Geoffroy Tête-Noire de Bretaigne, & de sa fin étant au Château de Ventadour. »
Chap.VIII
« En ce même an 1388, parmy les autres de la NATION de BRETAIGNE, qui faisaient la guerre en Guyenne, en Auvergne, & en ces pays d'alentour, il se trouva un Capitaine appelé Geoffroy Tête-Noire, vaillant & hardy homme, lequel ayant fait une compagnie de soldats de sa dévotion, se mit à faire besognes pour son privé (lui même) : Et entra dedans le Château de Ventadour, appartenant alors au Comte de Montpensier, place forte du Limousin, sur la frontière d'Auvergne, située fur une Roche, impossible à miner ... que lorsqu'il la prit, il la trouva fort bien approvisionnée, & garnie de ce qu'il luy fallait de munitions, & artillerie ... & (il) tenait en cette place d'ordinaire quatre cens hommes de guerre, .... & (ils) se trouvaient fort bien avec luy, tous (étaient) Bretons & Anglais : car Breton étoit-il, mais homme hautain, & hâtif, & qui se faisait obeïr à coups d'épée : ne luy coûtant (peu) la vie d'un homme, qui l'avait offensé, rien ou (un) peu...»
sources : L' Histoire de Bretaigne des Roys, Ducs, Comtes, et Princes d'icelle mise en écrit par ... Bertrand d'Argentré , Chez Jacques Du Puys, 1588.
traduction de l'oeuvre, dans la collection des mémoires relatifs à l'histoire de france , M. Guizot, 1824 Paris :
Voir le site
Livre III, chapitre IX :
» Quibus de rebus Caesar ab Crasso … in flumine Ligere … Veneti reliquaeque item civitates, cognito Caesaris adventu, simul quod quantum in se facinus admissent intellegebant, - legatos, quod nomen ad omnes NATIONES sanctum inviolatumque …
naves in Venetiam, ubi Caesarem primum esse bellum gesturum constabat, quam plurimas possunt, cogunt.
Socios sibi ad id bellum Osismos, Lexovios, Namnetes, Ambiliatos, Morinos, Diablintes, Menapios adsciscunt ; auxilia ex Britannia, quae contra eas regiones posita est, acessunt. »
- Mais qu’il y a violation du droit des Gens « tamen ...injuriae » pour cette raison César envoie Brutus contre les Vénétes et leurs alliés Bretons. Et contre les cités des nations conjurées (chapitre 10)
Chap.X :» Erant hae difficultates belli … Caesarem tamen ad id bellum incitabant : injuriae retentorum equitum Romanorum, rebellio facta post deditionem, defectio datis obsidibus, tot civitatum conjuratio, imprimis ne, hac parte neglecta, reliquae NATIONES sibi idem licere arbitrarentur... »
commentarii de belli gallico (par jules César, Commentaires finir la guerre des Gaules)
Voir le site
Le mot nation, n'est pas un simple mot, c'est un mot du droit public (ou droit des Gens) entendu dans toutes les langues (même à l'ONU) ce que la verge n'est pas, sauf pour ce flageller ou en sucer les fibres (affaire Strauss-khan/Diallo)
Il est toujours intéressant, en effet, de rappeler que certaines conceptions peuvent être anachroniques. La mention seule d'indépendance, par exemple, dans la mesure où cette notion va de pair avec le développement des états modernes à partir des XVIIè-XVIIIè siècle. Ce qui ne retire toutefois rien aux références à la souveraineté, au sens d'un intérêt commun ou la conscience de former un tout. La notion de conscience nationale n'est plus considérée comme l'apanage de l'homme moderne, de très nombreux peuples ont au cours de l'Antiquité manifesté la conscience d'un attachement particulier à un groupe dû au titre de leurs origines communes. La perception de la nation a donc évoluée et, si la définition de cette notion recouvre plusieurs champs, sa définition essentielle n'a guère changé depuis Hérodote. Ce que l'on retiendra, c'est que les Bretons manifestent cette même conscience de manière relativement précoce (et, non les situations de pouvoirs partagés ne réfutent pas cette conscience, sauf pour des yeux prisonniers du XXème siècle).
Toutefois, je suis toujours surpris de lire des rappels à davantage de discipline historique incluant des idées fausses sur l'histoire bretonne. François II ne serait pas plus Breton que Mexicain et les Montforts une branche cadette des Capétiens ?
Pour commencer François II est né en Bretagne, à Clisson, et descend, comme chacun de ses prédécesseurs, en ligne directe du duc Konan le Tort qui régnait aux environs de 990. Quant aux titres issus de la noblesse française, ils viennent de mariages. La seigneurie de Montfort-l'Amaury, par exemple, est léguée par Yolande de Dreux, seconde épouse du duc Arthur II, à leur fils Jean, né en Bretagne, qui devient alors Jean de Montfort.
La réalité, et parlons avec le vocable historique adapté, c'est que la Bretagne conserve un fonctionnement monarchique tout au long de la période ducale. La succession de «maisons» à la tête du duché n'est qu'un voile trompeur puisque de tous temps, les duchesses ne se départissant pas de leurs droits, leurs époux ne sont ducs que «de jure uxoris», à savoir par délégation et selon le bon vouloir de la duchesse, il n'y a par conséquent aucun changement dynastique à la tête du duché. Les cas de Berta, Constance et Alix montrent bien que les droits sur la Bretagne se sont transmis au sein d'une seule lignée durant six siècles.
Pour résumer, la Bretagne ducale connaît deux «dynasties», celles des Alains (héritant leurs droits du roi Alan Veur) qui règne de 938 à 990, puis celle des «Konans» (revendiquant les droits du roi Erispoë) de 990 à 1547 (date officielle de l'union puisque Henri, déjà duc de Bretagne en tant que petit-fils d'Anne, devient alors roi de France). Pas de Capétiens là-dedans, sauf à compter des fils de François Ier, mais on est alors déjà entré dans la période dite d'union.
Cordialement
Les droits régaliens du Duc, chef de l'état Breton :
Lettre de création du Parlement ordinaire de Bretagne par François II, Duc de Bretagne :
«François par la grace de Dieu Duc de Bretaigne.... : à tous ceux qui verront ces lettres, Salut. Comme de toute
antiquité nous et nos prédecesseurs Roys, Ducs et Princes de Bretaigne, que jamais de nos Noms et Titres de
Principauté [de Bretaigne] n'avons reconnu ni reconnaissons, créateur, instituteur ni [autre] souverain , sauf Dieu
tout puissant, ayant droit.
Aussi nous appartienne par raison de nos droits Royaux, & Souverains, avoir et tenir Cour de Parlement souveraine en exercice de Justice et juridiction en tout notre Pays & Duché : et en cette Cour de Parlement ordonner faire établir Lois, Constitutions, et établissements, style, et reformation... porter pour la garde et la defense de notre Pays & Principauté ....
Si donnons en mandement à nos Présidents, et gens de notredit Parlement, Sénéchaux, Alloués ....Procureurs, & autres justiciers, et Officiers de notre Pays & Duché, à qui appartiendra, par nos présentes qu'ils facent savoir, promulguer, & publier, tant en notredite Cour de Parlement qu'est Généraux Parlement de nos Cours de Rennes, Nantes & autres barres , & juridictions ordinaires de notre Pays & Duché,
à ce qu'aucun ne le puisse ignorer...nous y avons apposé le signe de notre main....scellé en lacs de soie de cire verte, du grand sceau du Duc.»
Les Huguenots font une brique [bande] à part … [ils] ont fait fons [fonds] de grande somme de deniers qu’ils retirent … et les mettent en Allemagne en divers lieux, qu’il ne me nomma [pas].. vu les droits qu’a Madame L’infante, Vostre fille, en ce Duché [de Bretagne] particulierement : qu’il lui eut été trés necessaire de déclarer et convier ceux qui aiment leur religion, la Liberté de ce Pays [de Bretaigne], à y entendre.
Ce que je m’advancai, de mon mouvement propre … suppliant Votre. Majesté [de] s’assurer … de rechercher les Trois États de ce Pays [de Bretaigne] … pour le bien de son service….le juste droit de Madame L’infante… & que ma famille soit conservée ici dedans, qui autrement serait exposée à la vindicte et envie presque de tous ceux de cette NATION …, aussi je suis propre au service de V. M.[le Roy d’Espagne], auquel je désire vivre et mourir, étant , Sire,
De V. M. le très humble, très obéissant sujet : et fidèle serviteur.
François De Carné. Rosanpaul, de Trisaven, ce 21e jour de septembre 1597. Au Roy. »
sources : Gaston De Carné, Société des bibliophiles bretons et de l'histoire de Bretagne (Nantes)
Documents sur la ligue en Bretagne. Correspondance du duc de Mercoeur et des ligueurs bretons avec l'Espagne. T. XI / extraite des Archives nationales, et publiée avec une préface historique et des notes par Gaston de Carné Rennes 1899, Plihon-Hervé. (p142/143)
Extrait des Archives de Simancas, volées par Napoléon en Espagne , concernant la diplomatie secrète entre les Bretons de la Famille d'Arradon, ainsi que du Duc de Mercoeur alliés au roi d'Espagne contre la France.
Bertrand d'Argentré lui envoie 1 Mémoire et 4 pièces en annexes qui confirme les droits de l'infante Isabelle et indique que le droit n'a pas été respecté, qu'il n'y a pas eu de traité en 1532 pour cause d'opposition des États par les Nantais et pour cause de force et dol, il rappel que selon le contrat d'Anne et Louis XII la Bretagne est libre de se Gouverner, et que toute la descendance d'Anne, garçon ou fille peut revendiquer le titre de chef d'État en Bretagne par le droit de représentation :
1°/Contrat de Mariage d’Anne et Charles VIII en 1491.
2°/Contrat de Mariage d’Anne et Louis XII, 1498 (2 actes)
3°/ Traité de mariage de Mme Claude avec François, Duc de Valoys, 1506. (promesse)
4°/Charte de l’union de Bretaigne, 1532.
(voir, archives nationales K.1572)
Le présent article apporte indiscutablement du nouveau : non seulement il analyse ce que sont les nations – ce que d’autres auteurs ont fait avant lui -, mais il procède à cette analyse d’une manière beaucoup plus complète que jusqu’à présent. Il démontre, ce qui ne faisait pas encore partie de la littérature consacrée au sujet, que les nations sont antiques, qu’elles ont existé depuis la plus haute antiquité, et sans doute avant. Ce que ne savait pas Ernest Renan, en dépit de son importante contribution à la définition du concept de Nation.
Pire pour la Une et Indivisible [la France], qui est une nation très tardive, accouchée par le forceps; elle n’existe pas encore au 11ème siècle, alors que le peuple breton est identifié et décrit avant notre ère, notamment par Jules César, qui a séjourné en Bretagne au premier siècle avant Jésus-Christ, et a combattu les Bretons, décrit leur incroyable combativité, et leur civilisation. (C‘était 2000 ans avant Le Drian, Le Fur, Lebranchu et autres).
Pire encore : la Gaule, que d’aucuns ont voulu considérer – à toute force – comme l’ancêtre de la France ...
pour lire la suite, article du 26 janvier 2018 :
Voir le site
sources : Lettre du Prince de Dombes à Messieurs des Trois États de cette Province sur la venue des Espagnols. Rennes 16 octobre 1590, et signée Henri de Bourbon, 21 pages (réf archives BN, Lb35 284.)
(1) le Père Mathieu de Aguirre est chargé d’apporter des pièces (Lettres, preuves ) en Espagne et de lui communiquer les choses les plus secrêtes, plus importantes et plus urgentes qu’il ne peut confier à une Lettre.
dont la Piéce N° 40 (p28) (sur l'affaire de l'union du Duché de Bretagne)
« De Unione Ducatus Britanniae (1)«
« Multa impediunt unionem Ducatus,
1- primum hoc est duo contractus matrimon, primus contractus matrimonii Duchessae Annae, secund. Claudiae, hiisce enim contractibus maximè scribebatur ut primus filiorum haberet et possideret Ducatum Britanniae.
(1 :sur les possesseurs du Duché et de son Domaine public)
(2: sur la succession et sur le consentement selon le droit public de Bretagne)
2- Secundum quod status et comitia Britanniae unionem istam facere non potuerunt, cum enim hujus successio sit Juris Gentium (*), non potest tolli nec evelli, nisi iis auditis et consentientibus quibus interest, quo non facto (ut nihil viris) nihil potest inferri ex petitione consentientiorum.
(qu'on ne peut être éliminé, d'accéder au trône, ni entendu sans le consentement et l'intèrêt, ce qui n' a pas été fait et non vu - quo non facto ut nihil viris - rien ne peut être déduit sans pétition et consentement.)
(sur les Statuts :)
Deinde status debent esse liberi et debet supplicare ex scriptis, non aliis suadentibus, nec aliis vi aut potentia impellentibus, quod in hiisce contus non ita actum fuit ; aderat enim Rex Franciscus primus, qui, vi armata, quosdam, alios autem coruptione munerum, hos onerum primarios et principales statuum inpulit, ut istam supplicationem facerent. Videtur ergo et apparet necessario supplicationem istam nullam esse.
(que le roi François Ier était armé et qu'il y a eu corruption par monnaie et fait par supplications des dirigeants des Etats de Bretagne, (et non par consentement), il semble donc clair que cette supplication étant de nul effet)
(il apparaît que l'acte de 1532 étant de nul effet : istam nullam esse)
Postea tempus tenendi status, ex privilegio Britanniae, est in =s mensis septembris. Tenuit autem Franciscus Rex in mense Augusti.
(que les États en plus ont été tenus à une époque plus tôt, août, pour qu'il y ait moins de présence à cause des récoltes)
Imo … si peccatum sit in forma, maius in materia, quia nulla causa aderat necessaria nec utilis Ducatui Britanniae ut jungeretur regno Galliae et etiam Ducatus nullam aliam commoditatem accepit a regno Galliae.
(qu'il y a eu fraude sur la forme comme sur la manière... sit in forma, maius in materia ... que le Duché était nullement lié aux Gaules)
Non enim est nec fuit Britannia, postdam unionem, immunita et liberata a subsidiis quae, ante unionem,
(postdam unionem : qu'avant l'union la Bretagne n'était pas un fief de france mais un État avec des immunité et libre : ante unionem)
imponebantur mercaturis quae migrabant e Britannia in Galliam. Non ergo fuit unita, ut videre est ex supradictis. Fundamentales sunt hae rationes, ex quibus multae aliae depon …
(que les Bretons ont migré de l'île de Bretagne en Gaules,, , qu'ils n'ont pas été uni aux autres (des Gaules) ce qui est de fondamentale raison, qu'ils avaient de multiples alliés ...)
(Autographe K.1575, Archives secrète de Simancas)
(*) sur le Doit des Gens (droit international public aujourd'hui)
(1) cette pièce est de la main de Georges d’Aradon.
1/ Offres et demandes de Don Mendo [Ambassadeur pour l'Espagne] au Duc de Mercoeur , le 21 juin 1595 :
Premier papier - Offres. Si le Duc de Mercoeur rompt les pourparlers et Conférences [d’Ancenis] avec l’ennemi [le Roi Henri IV de Navarre], il sera assisté pour la continuation de la guerre d’un secours de 6.000 hommes, y compris ceux qui sont déjà ici. [en Bretagne]
S. M. attend qu’il soit décidé, pour se résoudre, elle-même, à lui envoyer l’argent qu’il lui a demandé pour l’entretien des troupes ...Il sera aussi assisté de galères et de navires.
Enfin, s’il reconnaît le droit de sa fille [l’Infante Isabelle], S. M. lui offre le Comté de Nantes, sous la suzeraineté de Madame l’Infante, et la ville de Clisson (1), que l’on ajoutera à ce Comté, plus un subside de 200.000 # et le Gouvernement de la Bretagne pour lui, avec survivance pour son fils, s’il lui en naissait un (2)
Second Papier – Demandes. La volonté de S. M. est que la négociation reçoive son achèvement en cette forme que le Duc et sa femme jurent de tenir cette province pour Madame l’INFANTE ISABELLE et la reconnaissent comme SA VÉRITABLE SOUVERAINE , suspendant la déclaration, jusqu’à ce que l’on ait gagné un certain nombre de volontés et accompli les choses nécessaires.
II/ Offres et demandes du Duc de Mercoeur :
Ce qu’il offre – Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de continuer la guerre, ce qui ne se peut, sans la continuation de l’assistance de S. M.
Si S. M. la donne, il est juste aussi qu’elle prenne les garanties nécessaires, pour assurer la manière dont le Duc y correspondra par ses services.
Et ainsi le Duc jure et promet (*) de ne consentir ni traiter de trêve avec l’ennemi, ni de quoi que ce soit qui ait pour effet d’amener la cessation de la guerre, sans la volonté de S. M.
Il jure aussi, en ce qui concerne le particulier, pour lui et pour sa femme, que, reconnaissant, comme ils reconnaissent que --- Madame l’Infante, par héritage de sa mère, A DROIT au Duché de Bretagne, --- ils conserveront et défendront SON DROIT de tout leur pouvoir, et en procureront l’établissement et en feront la déclaration, quand Sa Sainteté [Le Pape] et S. M. [Le Roi d’Espagne Felipe II] le jugeront bon.
Si on lui donne les forces et moyens qu’il a demandés, par les Mémoires remis à Don Mendo, il fera des entreprises plus agréables à S. M . ; et l’on mettra les garnisons qu’elle voudra dans les places qui se prendront, sous la condition que les privilèges et LIBERTÉS DE LA BRETAGNE seront conservés et que, s’il se fait un traité général, on y comprendra cette Province et le Duc et sa femme.
Mercoeur jure de tenir secrète cette déclaration et demande le même serment à Don Mendo.
Ce qu’il demande – Pour faire la guerre avec résultat, il faut composer ces forces de 6.000 Espagnols, 2.000 lansquenets, 2.000 Français et 500 chevaux, sans compter les 500 autres chevaux et les garnisons que paie la province, qui sont de 3.000 hommes.
Il faut aussi l’argent nécessaire pour le paiement de cette armée, qui sera de 10.000 fantassins et de 500 chevaux....
Le Duc aura l’autorité et le commandement sur les troupes de S. M. [en Bretagne]
Il se fera près de l’ennemi une diversion ...
Lorsque Sa. Majesté. Felipe II aura reçu du Duc les garanties qu’elle en attend, elle différera la déclaration [de souveraineté sur la Bretagne], et ne changera pas le prétexte de la guerre, jusqu’à ce que les forces aient fait quelques progrès dans la Province [de Bretaigne].
(Transcription et Sommaire (2) K.1596)
Sources, Gaston de Carné 1899, Documents sur la Ligue en Bretagne, Tome 2 - (archives secrètes Espagnoles de Simancas, volées par Napoléon en 1808)
[p77/78] -252 – Articles contenus dans les papiers échangés, entre Dom Mendo de Ledesma et le Duc de Mercoeur.