Le vœu adopté en mai 1935 par le Conseil Général des Côtes-du-Nord est toujours d'actualité

Chronique publié le 25/09/18 1:18 dans Langues de Bretagne par pour Kendeskiñ
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Intéressant document...Attristant de noter que 83 ans plus tard ce texte pourrait être repris sans en changer une ligne car il est TOUJOURS d'actualité...Vœu adopté en mai 1935 par le Conseil Général des Côtes-du-Nord :

1° Considérant que savoir et étudier sa langue est, pour chaque famille humaine, un droit absolu, inaliénable, imprescriptible et sacré ;

2° Considérant que la guerre de 1914, dont la Bretagne a souffert plus qu'aucune autre province de France, a été faite pour libérer les minorités de l'Europe Centrale et Orientale soumises à une oppression culturelle intolérable ;

3° Considérant que la France a ainsi toujours donné des preuves de sa sollicitude pour les intérêts matériels et moraux des petits peuples ;

4° Considérant que la langue arabe est enseignée dans les départements français de l'Algérie, la langue allemande dans les départements français d'Alsace, les diverses langues particulières dans tous les pays d'Europe ;

5° Considérant que les langues celtiques sont enseignées officiellement dans tous les pays où elles sont encore parlées : Irlande, Écosse, Pays de Galles ;

6° Considérant que la connaissance du breton, langue celtique, est pour nous une supériorité à laquelle nous ne saurions renoncer sans nous interdire la connaissance d'un magnifique héritage intellectuel, littéraire et artistique ;

7° Considérant l'intérêt supérieur qu'il y a, pour la France et pour l'humanité, à sauvegarder les derniers vestiges d'une antique civilisation et d'une riche littérature ;

8° Considérant la situation inférieure qui est faite à la langue bretonne, langue maternelle d'un million et demi de Français, proscrite de l'école et de l'administration ;

9° Considérant que le régime actuel est, pour une bonne part, responsable de la grande proportion des illettrés que l'on rencontre en Bretagne :

Décidé à soulever une fois de plus devant l'opinion publique et devant le pouvoir central la question de la langue bretonne ; Persuadé que le présent vœu traduit fidèlement l'opinion et la volonté des populations qu'il représente et de toute la Bretagne en général, indépendamment de toute question de classe, de croyance ou de parti,

ÉMET LE VŒU :

- Que le Gouvernement se préoccupe de la question de la langue bretonne ; - Demande qu'elle soit enseignée officiellement en même temps que le français dans toutes les écoles publiques de Basse-Bretagne ;

- Réclame en outre son entrée officielle dans l'enseignement secondaire à titre de seconde langue facultative, valable pour l'obtention des titres et diplômes."

Ce communiqué est paru sur Kendeskiñ (voir le site)


Vos commentaires :
Vendredi 3 mai 2024
Pour ce qui concerne, au moins, la langue et la réunification de la Bretagne, mais aussi l'instruction, les transports, l'économie, les médias, ..., les blocages jacobins qui plombent le PIB, sont méticuleux, manifestes et systématiques.
«Indépendamment de toute question de classe, de croyance ou de parti», sauver la langue Bretonne supposerait sans doute que pour les prochaines élections régionales il n'y ait qu'une seule liste bretonne réunissant la diversité du Mouvement Breton démocratique. En effet, il n'est pas indispensable que les Bretons persistent à élire, faute de mieux, des jacobins, souvent masqués, «de Gauche» et «de Droite» ou même d'ailleurs.
La seule condition serait que ses habituelles divisions soient réduites au bénéfice de l'intérêt général.
Serait-ce trop demander ?
AV
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