Une nouvelle année politique s’ouvre après un été de festivals et de beau temps en Bretagne.
Pourtant cette rentrée est la première post état de grâce pour le président français Macron, qui a bénéficié d’un état de grâce particulièrement long.
Quinze mois après l’élection présidentielle française, cette rentrée nous permet de tirer les premiers enseignements du « macronisme » qui nous promettait un vent nouveau.
Pour la nouveauté, nous restons sur notre faim !
Le macronisme se révèle comme un hyper étatisme :
- Recentralisation fiscale extrême, laissant les collectivités territoriales exsangues, alors qu’elles étaient déjà, à l’instar des régions françaises, les moins bien loties d’Europe. Où est le Pacte Girondin ?
- Fiscalité qui fait de la France (et par voie de conséquence la Bretagne, en l’absence de statut propre) le pays où les prélèvements sont les plus élevés.
- Absence de réforme profonde de l’Etat, dans la continuité du ratage de Marylise Lebranchu. La bureaucratie française protège son État central (et ses bras armés tels Areva, EDF etc..) comme une dictature privilégie son armée au détriment du reste de la population.
- Le macronisme se révèle comme une absence de vision :
Les exemples sont nombreux de pans entiers de développements qui sont délaissés :
- La transition écologique et notamment la transition énergétique sont à l’arrêt et pourtant la Bretagne, à l’instar de l’Ecosse, devrait se saisir de cette opportunité historique et profiter de ces atouts.
- La mer, formidable enjeu pour la Bretagne, ne fait même pas l’objet d’une politique en France. Ses intérêts ne sont même pas défendus comme en témoigne le récent épisode qui exclut les ports bretons du couloir maritime Irlande-Continent.
Le macronisme se révèle comme la stagnation des libertés et un déni de démocratie :
- On aurait pu s’attendre à ce que comme promis un vent de liberté souffle, que le macronisme soit une fraîcheur. Bien au contraire, que ce soit pour la langue, la réunification, la décentralisation, les dossiers sont freinés, empêchés.
Et pourtant, le système France ne fonctionne pas malgré des prélèvements records :
- Le système de santé français n’est pas plus performant qu’ailleurs, les déserts médicaux vont croissants, les temps d’attente chez un spécialiste sont souvent de plusieurs mois, etc.
- L’économie se porte moins bien que chez de nombreux pays européens
- La corruption semble bien se porter...
- Le chômage est toujours aussi haut
- La dette continue de croître, et ce, alors même que les taux d’intérêts sont très bas
- Etc..
Faut-il s’attendre à la création de nouveaux impôts ?
A cet égard, un échange entre Mazarin et Colbert, duquel semble s’inspirer le macronisme, se révélant aussi être un cynisme, est riche d’enseignements :
« Comment faire pour trouver de l’argent quand on a créé tous les impôts imaginables ?
On en crée d’autres...
Nous ne pouvons taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
Les riches non plus, ils ne dépenseraient plus. Un riche fait vivre 100 pauvres.
Cependant, il y a des quantités de gens qui sont entre les deux, ni riches, ni pauvres.
Des gens qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres. C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus !
Ceux-là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser... C’est un réservoir inépuisable »
La Bretagne est particulièrement visée par le macronisme, car c’est une terre d’égalité et d’équité (les revenus y sont moins inégaux qu’en France). C’est aussi une Terre d’honnêteté (on y fraude moins qu’en France et on paye mieux ses impôts et ses amendes).
La Bretagne est une terre d’équilibre et au final c’est notre nature profonde que la France attaque pour y substituer une culture qui ne marche pas.
Nous aurions pu croire que les élus, notamment régionaux, allaient se dresser pour faire front.
Mais comme l’a montré le vote du dernier budget, ils ont fait, pour la plupart, le choix de la soumission.
Il revient donc aux Bretons de se saisir de ces enjeux et la voix que porte le Parti Breton est plus que jamais utile et nécessaire.
Gaël FLeurent
Président du Parti Breton
■Par contre, je ne partage pas votre malthusianisme.
Pour tirer le fil de votre réflexion sur l'énergie, on pourrait dire que l'énergie solaire qui frappe la Terre en 1 heure équivaut à la consommation d'énergie de la Terre pendant 1 année. Il y a de la marge :))