Ce texte a été rédigé en bilingue par la Fédération Diwan Bro Plijidi et lu lors des fêtes de la St Loup à Guingamp, 15 jours avant la rentrée scolaire.
Au mois d'avril dernier, une partie des artistes bretons appelaient l'ensemble de la population à soutenir Diwan et à manifester à Rennes afin que ces écoles obtiennent un statut qui atteste de sa mission de service public et pérennise son existence.
Depuis, malgré les mots du président à Quimper, pendant son passage en Bretagne, nous n'avons aucune certitude sur l'avenir du réseau des écoles Diwan.
À travers le réseau Diwan, c'est l'enseignement de la langue, l'existence de la langue, et toute la culture bretonne qui est en danger. Mais c'est aussi l'emploi qui est menacé. Diwan, c'est plus de 4200 élèves en 2017, de la maternelle à la Terminale, partout en Bretagne (5 départements), en croissance constante depuis de nombreuses années. C'est aussi des centaines de personnes salariées : enseignant·e·s et parmi eux, 215 postes non-enseignants essentiels à la mise en oeuvre de l'immersion linguistique.
Si les filières bilingues proposées par les écoles publiques et privées sont importantes, ce n'est cependant pas sans Diwan que pourront être atteints ces objectifs. Précurseur en la matière, Diwan reste aujourd'hui le moteur de la dynamique créative en langue bretonne : les écoles Diwan sont les seules à procurer l'enseignement immersif garantissant aux enfants la capacité de s'exprimer aisément en breton dans des usages socialisés quotidiens et variés.
Mais Diwan, c'est aussi la source de toute une économie aujourd'hui bien installée dans la région : l'animation, l'audiovisuel, l'édition, la radio, les nouvelles technologies, l'aide à la personne, le tourisme… Et avec cela, c'est toute une vie culturelle foisonnante qui dépend de la langue bretonne : cercles celtiques, bagadoù, festoù-noz, groupes, festivals… Rappelons que le « renouveau culturel » qu'a connu la Bretagne dans les années 70 était porté par des Alan Stivell, Gilles Servat, etc. fervents défenseurs du breton.
La saison estivale est souvent synonyme d'une baisse de la mobilisation militante. Mais nous ne devons rien lâcher ! Les actions menées par tout le réseau Diwan depuis plus d'un an sont d'une importance capitale pour l'avenir. Défendre un avenir pour la langue bretonne est plus qu'une simple lubbie de parents d'élèves.
Et l'afficher, le dire et le rappeler c'est soutenir les écoles Diwan, mais aussi informer tous les bretons, bretonnes et touristes que cette culture que nous sommes fiers de partager ensemble pendant les spectacles est en danger de mort à plus ou moins long terme si l'enseignement de la langue bretonne ne devient pas rapidement une priorité exigeant une prise en charge concrète et durable.
La culture dont nous portons tous et toutes haut les couleurs pendant les spectacles ne saurait se satisfaire de devenir un simple folklore commercial.
C'est donc TOUS ENSEMBLE, à chaque instant, que nous devons agir et montrer notre attachement à notre culture et sa langue, éléments vivants du patrimoine mondial.
Or, à quinze jours de la rentrée scolaire, nous attendons toujours des réponses concrètes et sérieuses adaptées à ce service public d'enseignement bilingue par immersion, fournit par Diwan depuis 40 ans.
Si nous sommes toujours mobilisé·e·s, c'est pour affirmer que Diwan fait déjà sa part et remplit pleinement ses missions, aux pouvoirs publics de passer aux actes !
Nous demandons justice pour Diwan afin que soit enfin reconnu à sa hauteur le service rendu par le réseau associatif d'enseignement.
Jusqu'à obtenir ces garanties réelles et durables, nous appelons tous les sympathisant·e·s de la langue bretonne et de Diwan à nous rejoindre lors de nos prochaines mobilisations.
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