Lena Louarn fait le bilan de son travail pour le breton au Conseil régional
À l’occasion du festival interceltique de Lorient, Lena Louarn, vice-présidente aux langues au Conseil régional de Rennes a présenté son bilan lors d'un débat avec des Gallois sur les langues.
- instauration en 2004 d'une politique régionale en faveur de la langue bretonne (avant cette date tout reposait sur les épaules des militants),
- augmentation du nombre de brittophones de moins de 18 ans dans tous les départements,
- augmentation du nombre des formations pour adultes avec 5 centres de formations soutenus par la Région.
- consolidation de l'office publique de la langue bretonne
- soutien à la Redadeg, et Mignoned ar brezhoneg
- soutien à l'édition en breton et aux traductions
- soutien à Diwan et autres filières monolingues et bilingues
- soutien aux radios e brezhoneg au niveau de 500 000 euros y compris une radio en breton à Nantes (branche de Radio Kerne)
- financement du doublage à la télévision et d'émissions en breton
- bourse doctorale
Il reste que les chiffres globaux sont négatifs comme l'avait rappelé Yannig Baron il y a 3 ans. Il écrivait alors "De 247.000 bretonnants/brittophones en 1997, nous sommes passés à moins de 200.000 ...Dans 20 ans, ils seront moins de 100.000 (dont les 2/3 auront 86 ans), seuil au dessous duquel l'Unesco considère une langue en grand danger de disparition. (voir le site) .
Lena Louarn affirme 210 000 locuteurs du breton mais l'Office public de la langue bretonne, quant à elle, affirmait que le nombre de locuteurs était de 180 000 en 2017 (contre 1,3 million au début du XXe siècle) avec une perte de 5 000 à 6 000 locuteurs par an. Le nombre de locuteurs du breton au mois d'août 2018 serait donc d'environ 175 000 selon ofis ar brezhoneg.
Le budget de la Région pour les langues bretonnes est de 6 990 000 euros en 2018 selon Lena Louarn. Lors du débat qui a suivi, André Lavanant, président de Dizale, a affirmé que ce chiffre avait baissé. Il aurait été à 7,5 millions toutes les années avant.
Les échanges avec les Gallois présents aux débats et les déclarations de Carwyn Jones, le Premier ministre, ont montré que la formation des jeunes était primordiale, bien plus que la formation pour adultes, qui, certes, est facilement réalisable, ne présentant aucun obstacle en France car en dehors de l'éducation nationale. Il est évident pour beaucoup qu'une langue menacée comme le breton ne peut être sauvée qu'à condition d'investissements massifs dans son enseignement à l'école et dans la formation d'enseignants. Il est évident que la dévolution de l'éducation qui a donné au Pays de Galles le contrôle à 100% de son système éducatif a été un facteur essentiel pour la sauvegarde du gallois et le renversement de la vapeur.
■