Défense de la reconnaissance des minorités dans la Constitution

Communiqué de presse publié le 14/07/18 15:30 dans par pour Le blog de paul Molac
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Jeudi soir nous avons débattu sur la reconnaissance des peuples et des langues régionales dans la Constitution. Pour ma part, j’ai défendu plusieurs amendements, notamment en breton, pour prouver par l’exemple l’existence de minorités linguistiques, dont la négation par la Constitution ne supprime pas pour autant le fait implacable de leur réalité.

M. Paul Molac. Les discussions de ce soir montrent bien que nous avons des difficultés avec la diversité et l’organisation territoriale. Lier les deux mènerait, selon certains, à la fin de la République. Pour ma part, je ne le crois pas.

Je propose de reconnaître les communautés historiques et culturelles vivantes. J’arrive très bien à comprendre que le peuple, je dirais même le peuple politique, soit un et indivisible, car c’est de là que nous tirons notre légitimité politique. Sur ce point, je suis même d’accord avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui prouve à quel point je peux me montrer consensuel, de temps en temps ! En revanche, je conteste que, dès lors qu’il y a un peuple, on ne puisse plus reconnaître de minorités.

M. Jean-Luc Mélenchon. Quelles minorités ?

M. Paul Molac. Une minorité culturelle, par exemple.

M. Guillaume Larrivé. En République, il n’y a pas de minorités !

M. Paul Molac. On peut aisément montrer ce qu’est une minorité linguistique. (M. Paul Molac prononce quelques mots en breton.) Quand je parle breton, je pense que tout le monde l’entend, ici !

M. Sébastien Jumel. Pardon, mais je ne comprends rien !

M. Paul Molac. Il existe donc bien une minorité linguistique. Or celle-ci n’est ni reconnue ni protégée, et il est même parfois très compliqué de mettre en place certaines protections. Je rappelle que les langues de France sont toutes classées en grand danger d’extinction par l’UNESCO – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, sauf le basque, qui est simplement en danger d’extinction.

On voit donc bien que ce refus politique devient aussi un refus culturel, et c’est ce que je ne comprends pas et que je conteste. Je propose donc cet amendement, qui permettrait effectivement, à mon sens, de reconnaître des minorités, qu’elles soient linguistiques ou culturelles.

Ce communiqué est paru sur Le blog de paul Molac


Vos commentaires :
Mardi 30 avril 2024
Tout ce qui peut être fait doit l'être bien sûr, y compris au sein d'une Assemblée Nationale peu réceptive à ces problématiques linguistiques qui - selon le «principe européen de subsidiarité»- devraient d'ailleurs être résolues au niveau régional.
Encore qu'en l'état, on voit une fois de plus 5 députés bretons au total se prononcer pour un certain progrès linguistique, alors que les quelques 35 autres - erreur de casting à rectifier prochainement ? - se défilent peu glorieusement.

De plus, deux considérations me font douter du résultat :

1 - Les Bretons ne constituent que subsidiairement une «minorité linguistique» : ils forment avant tout une «nation» plus ancienne que la nation française. Une nation pratiquement dépourvue d'Etat alors qu'elle en eut un indépendant puis autonome pendant un millénaire entier.
Parlons donc net : nous défendons non une quelconque Minorité hexagonale« mais une »Nation originelle sans Etat".
Il est particulièrement important de nommer les choses telles que nous les percevons et non pas telles que l'Etat jacobin - qui ne nous reconnait pas ! - se permet de les nommer et voudrait nous obliger à les cautionner.

2 - Peut-on croire que les leaders apparemment écoutés de LREM que sont Messieurs Ferrand et Le Drian vont autoriser la moindre avancée de notre cause, ne serait-ce que dans le domaine culturel et linguistique ?
De toute façon, ce serait sans doute trop peu et vraisemblablement trop tard, car nous avons désormais bien compris que seule la pression des instances européennes et internationales sera de nature à contraindre la République jacobine à faire évoluer sa législation à notre égard vers le respect des Droits Humains.

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