J'ai vu hier soir à Quimper en avant-première le film Bécassine de Bruno Podalydès. Ce film n'a rien à voir avec la bande-annonce qui laissait présager le pire. À la limite on se demande si cette bande annonce maladroite qui présente Bécassine dans une série de bourdes burlesques de comic-books de gamins de 10 ans n'a pas été réalisée juste pour créer une polémique. Les polémiques faisant toujours augmenter les recettes.
Faire un film sur Bécassine n'était pas forcément une bonne idée au vu de toutes les controverses qui ont tourné autour de la première héroïne au monde de bandes dessinées (1905). Sauf que des milliers de femmes ont été bercées dans leur enfance par les mésaventures de la bonne bretonne. Les enfants pouvaient s'identifier à Bécassine car eux-mêmes faisaient les mêmes gaffes. A noter que les Bretonnes et les Bretons n'ont pas la même approche sur le sujet de Bécassine. Très peu de Bretons ont pu s'identifier dans leur enfance à la découverte du monde par cette Bécassine. C'était des livres de filles. Quant aux jeunes d'aujourd'hui, ils ne savent même pas qui c'est.
Le mauvais côté est tout ce que le personnage rappelle. Cette triste période qui va de 1850 à 1950, un siècle où les Bretons furent de la chair à canon et les Bretonnes des bonnes à tout faire, y compris les trottoirs de Paris.
Pour commencer, le film de Podalydès n'a rien à voir avec le film d'un certain Pierre Caron, sorti début 1940, où l'on voit Bécassine arriver à Paris avec un cochonnet, qu'elle allaitera au biberon dans sa chambre de bonne. Un film raciste dans lequel la marquise de Grand'Air déclare dès les premières minutes du film «Elle arrive de chez les sauvages...». Le reste est du même calibre.
Si, selon Stephen Spielberg, un bon film a besoin pour réussir de trois choses : un bon directeur, de bons acteurs et d'une bonne histoire, le Bécassine de Bruno Podalydès ne rentre certainement pas dans cette catégorie, même si Emeline Bayard joue le personnage de Bécassine avec tact et une délicatesse touchante. L'histoire elle-même, ne présente aucun intérêt et ne sert qu'à soutenir les incidents de parcours de Bécassine à travers son amour pour Loulotte, une enfant dont elle a la garde. Oui, la bonne est surtout une nourrice, une nounou très attachante en fait. Cette bécassine n'arrivera jamais à Paris et ne verra jamais cette satanée tour Eiffel que l'on voit sur les affiches du film.
Selon Stephen Hawkings, «l'intelligence est l'aptitude à s'adapter au changement». Cette Bécassine est intelligente car elle s'adapte au monde technique et aux gens du château même si elle ne comprend toujours pas très bien le français comme la Bécassine des bandes dessinées. Elle apprend vite et devient une femme moderne, conduit la voiture de la maison, prend des décisions, répond du tac au tac, et finit par avoir raison. Cette Bécassine est inventive. Elle invente une machine pour contrôler la cuisson des oeufs à la coque et une autre pour automatiser les biberons de nuit. On est loin de la bonne, gourde et un peu bébête, montée à Paris travailler pour des maîtres bourgeois cupides et prétentieux. Le film se déroule dans un château imaginaire à quelques kilomètres de Clocher-les-Bécasses chez la marquise de Grand'Air.
La Bécassine du film est naïve, gentille, spontanée et dépourvue de toute malice. Oui elle garde le caractère de la BD mais dans le monde de coquins, d'escrocs, d'arrivistes et de déchus qu'elle côtoie, elle finit par représenter une bouffée d'air frais. Cette sorte d'Amélie Poulain bretonne pleine de tendresse, imprévisible, et créative finit par s'imposer
Après la projection, le réalisateur et Émeline Bayard ont répondu aux questions des spectateurs, environ deux cents personnes, surtout de vieilles dames dont on devinait que les albums de bandes dessinées de Bécassine avaient bercé leur enfance. Très peu d'enfants étaient présents et aucun adolescent. À propos de l'appel au boycott lancé par un groupe de nationalistes bretons, Bruno Podalydès a déclaré que son propos «n’était pas du tout de me moquer de la Bretagne et des Bretons». On le croit volontiers. Il a aussi dit être «parfaitement au courant» du contexte historique qui a accompagné la création de cette BD en 1905, quand des milliers de Bretonnes venaient à Paris pour travailler comme bonnes au sein de riches familles bourgeoises.
Beaucoup d'encre pour pas grand chose. Ce film restera ce qu'il aurait toujours dû être dès le début, un non évènement, un bouche trou familial pour des dimanches pluvieux ou pour combler à bon marché des grilles de télé à court de séries B américaines. La bande annonce est nulle et n'indique en aucun cas le véritable contenu du film. Les maladresses de Bécassine, surtout au début du film, genre dessins animés, sont inutiles. Une merde éléphantesque sur le parvis du château, provenant du chien de la marquise, est juste grotesque. Monsieur Podalydès, vous n'êtes pas Stephen Spielberg. La vulgarité n'est pas de la créativité. Un peu de retenue non ?
Finalement même si le réalisateur et Émeline Bayard ont voulu prendre le meilleur du personnage, le ressusciter aujourd'hui, fait quand même de Bruno Podalydès et de Why not productions, des complices de la diffamation envers une communauté. On ne peut que citer ce qu'écrivait Loïc de Châteaubriant dans une lettre à la poste à propos du timbre de Bécassine : «Nous ne sommes ni les uns ni les autres responsables de certains éléments douteux de notre histoire, mais il est des cas dans lesquels il n'est peut-être pas indispensable d'en rajouter.» (voir notre article)
Cette comédie fera parfois sourire mais ne fera jamais rire pour cette raison.
Modifié le 3/6/18 à 14:00
■Tous les pontes du Consortium Sonexagonimages vont, s’illusionnant sur leurs génies incontestables confortés en s’accommodant, grenouilles parmi les bœufs, argent comptant bien sûr, des communions et flatteries du milieu artistique et politique décadent, post « nouvelle-vague ! Et pré-autre chose peut-être pire encore!
Il faut le dire qu’en dehors de tout ce poulailler qui veut faire l’opinion, il existait quelques-uns qui confirmaient la règle et qui de talents en avaient de bien réels, et d’intelligents comme Raymond Devos… j’ai bien dit DEVOS, pas Bedos (ni du père ni du fils, l’esprit ne recommande.) ! Mais bon, le bon peuple maso, aime que ses dieux, le « scatologise », qu’on lui mette le nez et la tête dedans et rit grassement sur lui-même, paye et applaudit à sa propre réduction, en marinant dans les décoctions des humoristes, producteurs scénaristes et metteur en scène jivaros (…ils n’en mourraient pas tous, mais tous…) ! Se prenaient la nouvelle tête dans la main.
Les acteurs et actrices réservant leurs états d’âmes, leurs positionnements politiques de qualité, leurs mépris, leurs certitudes et leçons, pour d’autres campagnes, servies sur un ou des plateaux ! Pas autoritaires pour un sou ! Á les entendre, tout ce qui tombe du chiel (Sonexagonimages) ne peut être que Vérité. Et très utile!
Donc différent types de production bas de gamme, effectivement, comme sait si bien le faire le cinéma dit français. Cinéma principalement, outrageusement et caricaturalement orienté propagande et réseaux d’influence. Ses royales déjections, projetées en parallèle par la TV française (très grand public) produisant elle-même des émissions encore plus caricaturales comme ONPC, et grossièrement systématiques dans certains domaines (immigration, migrants, racisme, féminisme, gays et lesbiennes, etc…). Sans contradiction, aucune!...
Le biotope Sons et Images, concocté à la française et pour les Français, dans son manque absolu d’envergure hollywoodienne, d’inventivité (à part Besson et JJ Annaud), se complait dans le sociétalisme, l’existentialisme bourgeois parfois s’encanaille dans les usines ou sur un bateau de pêche… bourgeois oui, mais petit. Tout est de plus en plus petit en France, alors pourquoi seulement dire : « petit bourgeois » ?
Sonexagonimage Production, convient très bien aux intentions sociétalo-politiques, jacobines et assurément parisiennes ! LE 7ième Art communautariste (dit français), aime surtout « l’artiche, le pèze, le flouz, le pognon… ar mein-glaz », et l’état parisien l‘aime ce 7 ième mercenaire, le paye bien, avec ce qu’il prélève sans vergogne sur notre dos !
Et c’est par une œuvre cinématographique d’un homme, Marcel Pagnol, que l’intox Educ.Nat. m’avait rendu sympathique (plus dure sera, et fût la chute) que j’ai dû entrer dans l’appréhension de ce phénomène, ces procédés de réduction progressive et permanente des identités des vieilles nations « des Gaulles » : En 1938, Le Schpountz (l’idiot)! Joué par Fernandel et son accent provençal, opposé à celui très « prout-prout » de ces cinémateux et journalistes parisiens venus se payer le régional, en se foutant de sa gueule … Cf …
Doté d’une sensibilité frôlant la sensiblerie, j’ai depuis j’ai regardé Pagnol différemment ! Respectait-il « sa » Provence ou bien peut-être non? Avait-il conscience que l’on se servait, ou se servirait, de son œuvre culturellement contre elle et ses habitants d’origine ? Pour le plus grand bénéfice des services de culpabilisation et d’éradication des « particularismes » ? Aujourd'hui les séries du Sud, n'en n'ont même plus l"accent...
Je n’ai que très rarement regardé et écouté un autre, l’humoriste « Nordiste » juste ce qu’il faut pour en prendre la mesure. Pas plus que je n’ai perdu mon pognon pour me repaître ou rire (Mission Impossible) sur son film : En fait sur les C’htis eux-mêmes ! Pour les brittophones ne pas tenir compte de ce « c’h « qui ne nous concerne pas linguistiquement.
Les Flamands n’existent plus ? BERG alors ! Aaah, oui, j’ai failli oublier Bécassine. Eh, bien c’est fait !
Reprendre ce personnage typique de la France coloniale et raciste du début XXème, semble t-il rescapée de cette époque en 2018, en dit finalement long sur l'époque et l'image des bretons en France encore aujourd'hui.