Communiqué par ACIPA pour le CNPN le 14 mai 2018
Le CNPN s’est à plusieurs reprises penché sur le patrimoine biologique exceptionnel du site de l’ancien projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, en tant que l’un des très rares bocages relictuels en France (120 m de haie par hectare), préservé du remembrement pendant plus de 50 ans, et la quasi impossibilité de compenser ses fonctions écologiques et ses habitats naturels lors du projet d’aéroport, en tant que zone humide issue d’anciennes landes oligotrophes, ne supportant pas l’intensification agricole et notamment les apports d’engrais.
Le secteur de Notre-Dame des Landes est à ce titre identifié comme « réservoir de biodiversité » dans le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE), avec 146 espèces protégées présentes, dont 10 sont inscrites à l’annexe II de la Directive européenne Habitats-Faune-Flore, ainsi que 11 Habitats d'Intérêt communautaire, justifiant la désignation de zones spéciales de conservation pour leur préservation. Plusieurs populations de vertébrés sont d’importance régionale, notamment pour le Campagnol amphibie, le Lézard vivipare, le Triton marbré, le Triton de Blasius et la Grenouille agile (plus importante population de France). Plusieurs dizaines d’espèces nouvelles d’invertébrés ont été inventoriées pour le département de Loire-Atlantique dont 5 qui n’avaient jamais été répertoriées en France.
Le CNPN ([[Conseil national de la protection de la nature]]) s’inquiète de l’éventualité de voir tout ou partie de l'écosystème original de Notre-Dame des Landes confié à l’agriculture intensive, ce qui ne manquerait pas de porter atteinte à ce patrimoine naturel exceptionnel. Il conviendrait au contraire de privilégier un système de polyculture-élevage faisant une large place à l’agro-écologie et à l’agriculture biologique, en concertation avec les organismes de protection de l’environnement et les services dédiés des ministères de la Transition écologique et solidaire et de l’Agriculture.
Le CNPN considère que cette zone a les capacités de porter un projet territorial conjuguant production économique adaptée aux enjeux écologiques et conservation de la biodiversité, constituant de fait un «Territoire engagé pour la biodiversité», tel que le soutient l'État, valant exemple et expérimentation.
Motion adoptée à l’unanimité des membres présents, lors de la réunion du CNPN plénier du 26 avril 2018.
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Signé Loïc Marion, représentant du Conseil national de la protection de la nature, chercheur en écologie au CNRS, spécialiste du Lac de Grand-Lieu (ancien directeur de la réserve naturelle) et membre du collectif les Naturalistes en Lutte, opposés à NDDL. (voir le site) pour les pages des Naturalistes en Lutte et (voir le site) pour leur page de documents à télécharger
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