Madame la Maire de Nantes, Johanna Rolland, a exprimé son indignation suite au vol du reliquaire abritant le cœur de la Duchesse Anne de Bretagne au Musée Dobrée de Nantes dans la nuit du vendredi au samedi 14 avril 2018.
Outre un magnifique ouvrage d'orfèvrerie, c'est avant tout une pièce unique et symbolique du patrimoine national breton. Ce reliquaire a été fabriqué en 1514 pour abriter le cœur d'Anne de Bretagne. Celle qui a été deux fois reine de France savait qu'elle serait inhumée à la nécropole royale de Saint-Denis, mais elle souhaitait que son cœur repose dans sa ville natale de Nantes, en pays breton.
Ce qui nous choque, au-delà du vol en lui-même, ce sont les termes employés lors du communiqué de madame la Maire de Nantes.
Certes, Le communiqué fut modifié par la suite, mais parler du «château des ducs de Nantes» et «du sentiment particulier lié à la personnalité d'Anne de Bretagne et à l'empreinte qu'elle a laissée dans l'histoire de Nantes» en laissant entendre, qu'il y eut des Ducs de Nantes et en ne parlant à aucun moment de Bretagne est un acte politique fort.
C'est nier l'Histoire de la ville dont elle est maire. C'est occulter l'Histoire de la Bretagne lors de laquelle Nantes fut la capitale d'un Etat souverain, d'une province du royaume et par la suite de la République Française.
Proposer une nouvelle interprétation de l'Histoire, une démarche critique, réviser de manière rationnelle certaines opinions couramment admises en Histoire est, nous osons le croire, une maladresse.
Nous, Parti Breton, souhaitons que madame la Maire de Nantes présente des excuses pour cette « maladresse » à l'ensemble des amoureux de l'Histoire, de l'Histoire de Bretagne et en particulier à l'ensemble du peuple breton.
Par ailleurs, nous soutenons la démarche du Comité Anne de Bretagne qui se propose comme médiateur pour organiser la restitution du reliquaire.
L'ensemble du Parti Breton se joint à sa réussite.
Le Bureau Politique
■La dépouille d'Anne de Bretagne fut profanée le 18 octobre 1793. C'est l'histoire de Nantes ?
Si elle a fait envoyer son coeur à Nantes, en Bretagne, c'est qu'elle ne portait pas ce peuple de Paris, ni les François (français), dans son coeur.
Trêve de fausses excuses et de regrets hypocrites : depuis 1956, aucun élu ni aucun courant politique hexagonal de gauche de droite ou du milieu n'ont jugé utile de revenir sur cette amputation pourtant illégale en droit européen et international, la population n'ayant pas été consultée.
Fakenews ! diront donc avec nous les plus «tendance». Peu importe le mot. Le plus grave c'est qu'en matière de désinformation, plus c'est gros, plus cela marche, car bien sûr il n'y a jamais eu de Duc de Nantes, le Pays de Nantes - et non votre ville seule, Madame la Maire ! - constituant un Comté jusqu'à la Révolution.
Par contre il y eut des Ducs de Bretagne, notamment les derniers, ayant demeure à Nantes, au fameux château dont, après avoir tu un moment la sulfureuse appartenance, on a voulu faire carrément un «Château de la Loire» bien français.
Si un trucage brille rarement par son honnêteté intellectuelle, celui-ci était malgré tout assez malin car, géographiquement, le château de Nantes est en effet sur la Loire. Mais historiquement, il fut construit par la Bretagne souveraine pour faire pièce au voisin français, alors que les Châteaux dits de la Loire étaient des villégiatures des Rois de France.
Cela change évidemment tout comme on le comprendrait mieux sur le Rhin que sur la Loire et heureusement la supercherie fut contrée par des Bretons vigilants et l'affaire finalement enterrée par l'UNESCO.
Mais tout cela peut être pris pour argent comptant par le lecteur de presse lambda puisque l'Histoire de Bretagne n'est enseignée ni dans le «Comté de Nantes», ni dans ceux de B4, restant ainsi cantonnée à la curiosité de chacun et au domaine discret du privé, même si les moyens de se renseigner sont aujourd'hui incomparablement plus larges que par le passé.
C'est pourquoi il faut rappeler sans cesse que le pays de Nantes fut rattaché au domaine royal breton - en même temps que celui de Rennes et de Retz - par le Traité d'Angers de 851 entre Charles Le Chauve, roi des Francs et Eripoë, roi des Bretons armoricains, définissant du coup les limites historiques de la Bretagne, les plus stables d'Europe.