L'initiative citoyenne européenne (ICE) pour un projet de loi définissant les droits des minorités nationales ou linguistiques et les devoirs des États membres a obtenu son million de signatures aujourd'hui 29 mars seulement six jours avant la clôture du scrutin. On en est à un million 47 000 (voir le site) à 16 heures le 29 mars. Il fallait aussi qu'au moins sept pays obtiennent leur quota et ce sont neuf pays qui l'ont dépassé : la Lituanie, la Lettonie, le Danemark, la Bulgarie, la Roumanie, la Croatie, la Slovénie, la Slovaquie et l'Espagne. On notera 455 000 signatures en Hongrie et seulement 7 000 en France !
La Federal Union of European Nationalities (FUEN, en français : l'UFCE), a mis le projet sur les rails en 2012 lors d'un congrès annuel à Moscou mais trois autres organisations sont à l'origine du projet. Il s'agit de l'Union démocratique des Hongrois de Roumanie (RMDSZ), du Parti du Sud-Tyrol (SVP) et de La Jeunesse des nationalités européennes (YEN) qui rassemble 39 organisations de l'UE. La route fut difficile car la Commission européenne, du moins celle de 2013, a vu cette initiative d'un mauvais oeil et l'a considérée comme une ingérence au sein des États. D'ailleurs en 2013, la pétition de la minorité hongroise de Roumaine avait été rejetée par la Commission comme l'avait rapporté alors notre chroniqueur Christian Rogel. La Commission rejeta aussi, le 17 septembre 2013, le projet de la FUEN (voir notre article). Celle-ci fit appel à la Cour de justice européenne et obtint gain de cause.
La collecte des signatures par internet et par papier fut donc lancée seulement en 2017, lors du 62e congrès de la FUEN en mai dernier à Cluj-Napoka en Roumanie, où deux représentants pour la Bretagne, Yves Lainé et le juriste Jean-Pierre Levesque, étaient présents (voir notre article) .
En Bretagne, et en fait dans toute la France, c'est l'Institut culturel de Bretagne qui s'est chargé de faire connaître l'initiative (voir notre article) et a même collecté des signatures par courrier. Jean-Pierre Levesque s'est d'ailleurs rendu, au nom de l'Institut, aux congrès de la FUEN à Moscou en 2012, à Bruxelles en 2013, et au dernier, à Cluj-Napoka. Il faut noter aussi la signature, très tôt, du député Paul Molac mais qui est resté sans un communiqué sur le sujet ou sur son blog. À noter aussi l'engagement tardif, mais vigoureux, de l'association Ai'ta ! qui a rameuté le monde associatif et militant, touchant en particulier les jeunes. À noter aussi un petit article courageux du Télégramme paru le 22 mars dernier : (voir le site) . Ouest France n'en a parlé que le 15 mars : (voir le site) et aujourd'hui.
ABP a mené une campagne payée sur les réseaux sociaux au nom de l'Institut culturel de Bretagne mais, malgré tout, on ne peut que déplorer la faible mobilisation en France. Ce sont l'Europe du Nord et de l'Est qui ont fait basculer la balance, ainsi que l'Espagne.
Voir le PDF pour les détails du projet de loi que le Parlement européen devra mettre sur son agenda, pour débat, et finalement pour un vote qui sera contraignant pour tous les États membres de l'Union.
Selon le communiqué de la FUEN paru aujourd'hui « le grand nombre de signatures collectées dans l'Union Européenne pour les minorités nationales envoie un message fort : L'Union européenne doit reconnaître et protéger les minorités nationales et linguistiques historiques. Le succès de l'initiative va au-delà des membres de la fédération. Elle est devenue un large mouvement européen de citoyens demandant une réelle diversité culturelle et linguistique ».
Selon l'association Ai'ta !, il faut impérativement continuer de signer car des bulletins risquent d'être invalidés par les États qui vont procéder au dépouillement. L'association Ai'ta ! recommande que l'on atteigne 1 million 200 000 signatures pour assurer la pérennité de cette initiative citoyenne.
■Nous pouvons nous réjouir de cet aboutissement heureux ! Mais avec 7000 signatures pour «l'Hexagone» , la mobilisation en Bretagne n'est pas à la hauteur de l'enjeu évidemment. Je remercie particulièrement Jean -Pierre Lesvesque et Yves Laisné , membres de cette action qui sont venus à : Bains / Oust en Assemblée Générale en Février dernier .. Là, ils nous ont expliquer les conséquences posées par cet acte et le bien fondé du «Minority Safepack» , leur engagement pour la Bretagne est exemplaire . Bravo à ceux qui ont permis ce succès pour les langues minoritaires de toutes les nationalités car ils ont contribué à maintenir la diversité culturelle en Europe !
Ken emberr xavier
En résumé , dans un jardin la diversité des plantes stimule le regard et tous les sens et mène vers la poésie et la curiosité (jusqu'à l'utilité intrinsèque des plantes ...) il en va de même pour les langues et les cultures du monde entier . La Bretagne comporte des particularités comme d'autres terres( comme le Québec au Canada , le français et ses défenseurs font bien de le soutenir et c'est très bien ainsi ..... Je partage leur soucis de se voir aimer et respecter , pas plus ....
Ken emberr xavier
Cependant, la précision des quelques renseignement demandés peut furieusement inquiéter à l'heure où, en France, l'on n'entend parler que de fichier S à tout va et tous les jours. Les représentants des ailes ultra-gauche («France insoumise») et ultra-droite («FN») du spectre politico-électoral ne vont pas manquer de se dresser vent debout contre cette liberté démocratique fondamentale qui à obtenir le droit d'accéder dans de bonnes conditions (offre d'enseignement suffisante) à la langue de ses parents, de ses aïeux ou de la région que l'on affectionne particulièrement, et celà que l'on en soit originaire ou pas. Et si cela ne suffit pas, d'accéder pour le simple amour de telle ou telle langue, joyau de la culture européenne (c'est le cas de la langue bretonne). Simplement pour le plaisir et l'intelligence qu'elle procure, pour la simple volonté de la faire vivre.
A ceux qui verraient encore quelque trouble arrière-pensée, on rappellera – en ce qui concerne le breton – les événements du hameau de Keranna, en Sainte Anne d’Auray / Sz Anna Wened, survenus il y a près de 400 ans : Ste Anne s’y présentait devant Yves Nikolazig, labourer-douar (travailleur) et homme de grande droiture, en ces termes : « Me zo Anna Mamm Mari » / « Je Suis Anne, la Mère de Marie ». Ces termes, qi figurent désormais sur la grande porte de métal de la Basilique, ont été rétro-traduits vers le breton, puisque toute la déposition disponible pour l’enquête a été retranscrite sur papier en français, bien que Nikolazig ne connût que la langue bretonne.
S’il s’agit de s’appuyer sur un modèle, entre Sainte Anne, et les sans-culottes et autres individus amateurs de bottes, je choisis Sainte Anne. Sans hésitation aucune.
Ya, Santez Anna, pegen laouen on o soñjal en ho gerioù, e brezhoneg. C’hwi a oar mat, evel mamm, pegen pouezus eo kaozeal d’ar vugale dre yezh ar galon. C’hwi a oar mat pegen brav eo ar brezhoneg! Pegen pouezus eo doujañ ouzh ar vugale!
Pour comprendre pourquoi ça ne marche pas en Bretagne ? Il suffit de comparer la différence de vote entre un hongrois et un breton.
Que 7000 signataires !C'est bizarre.?
Rôle des dirigeants du millier d'associations bretonnes ?
Y a t'il eu des actions sur le terrain et pas seulement sur les réseaux,ce qui prouve bien la nécéssité du travail de terrain vers le peuple Breton.
Cela crée un sacré problème sur un futur référendum.?
Se contenter d'échanges sur les sites ou réseaux ne suffit pas.
Conquérir les mairies,occuper les médias,avoir des «goules» qui s'expriment,s'inviter dans les conférences et réunions des «responsables» politiques,économique,sociaux,sportifs,etc..
J'ai 75 ans et milité depuis mes 16 ans ,donc que vont faire nos jeunes et leurs parents?
«c'étaient des Sauvages» selon le Tunisien Léon Agège (dit Claude) linguiste de la libre pensée Jacobino-Parisienne.