“République Catalane, Républiques dans toute l’Espagne”

Chronique publié le 5/03/18 9:51 dans Europe par Yves-François Le Coadic pour ABP
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meeting 1er Mars Catalogne libération des prisonniers politiques

C’était le mot d’ordre scandé lors de la réunion du 1er mars qui était organisée pour présenter l’appel de militants de 17 pays d’Europe à la solidarité avec le peuple catalan et avec les peuples de l’Etat espagnol et à la libération des prisonniers politiques catalans.

Deux représentants des peuples catalans et basques participaient à ce meeting. L’une, conseillère municipale de Barcelone et ancienne députée au Parlement Catalan, déclarait que, depuis la dictature franquiste, la culture démocratique n’avait pas pris racine dans l’Etat espagnol. Les comportements récents des autorités espagnoles sont là pour le prouver : extrême violence de la police nationale et de la Guardia civil (gendarmerie), transfert de policiers venant de tout l’État espagnol, détention arbitraire de responsables du gouvernement catalan, mise sous tutelle de ce gouvernement, fermeture arbitraire de sites web, contrôle de la télévision, perquisitions, etc. Le péché originel a été l’accord avec la dictature en 1978 qui n’a pas assuré la transition mais a été plutôt une transaction entre les élites franquistes et les élites non-franquistes excluant tout droit aux peuples d’Espagne d’exister. Un parallèle peut être fait pour la France avec la transaction, à la libération, en 1945, entre les élites pétainistes et les élites non-pétainistes maintenant nombre des premiers dans les cadres de l’Etat français et lui conservant de fait sa structure monarchique excluant tout droit aux peuples de France d’exister.

Le représentant basque, emprisonné sous la dictature, disait qu’en 2018, le régime franquiste se poursuit sous la monarchie castillane. Et réclamait tout comme les Catalans, une république basque libre.

Une première avocate constatait une dérive politique autoritaire conduisant à la non-séparation des pouvoirs et de fait à la judiciarisation de la politique qui a pour résultat de convertir ses adversaires politiques en délinquants. Le deuxième avocat, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits humains, Fédération plutôt habilitée à traiter de pays barbares, ne s’attendait à en trouver en Espagne et en Europe (allusion à la Turquie). Il rejoignait sa collègue dans le constat d’une violente judiciarisation de la politique et trouvait scandaleux d’emprisonner ceux et celles qui revendiquent le droit à l’indépendance.

Les représentants politiques et syndicaux français qui ont pris ensuite la parole constataient que peu de partis, syndicats, associations françaises s’étaient mobilisés pour se solidariser avec la République Catalane. Ils intervenaient, faut-il le dire, à titre personnel leur parti ou leur centrale ne s’étant pas prononcés. Le droit des peuples à décider de leur avenir ne semble plus être d’actualité dans la France d’aujourd’hui. Et s’ils reprennaient en choeur le mot d’ordre “République Catalane, Républiques dans toute l’Espagne”, aucun n’a eu l’idée de le décliner pour la France: “République Corse, Bretonne, Républiques dans toute la France”!


Vos commentaires :
Vendredi 3 mai 2024
«Le droit des peuples à décider de leur avenir ne semble plus être d’actualité dans la France d’aujourd’hui.»

OUI en Bretagne qui a des élus de l'Assemblée régionale qui vont à la soupe pour leurs propres intérêts, comme Le Drian,
Oui en Bretagne qui a une foultitude de prétendu historiens à la solde de Paris, pour leur soupe de fin de mois.

mais pas en Corse qui connaissent encore l'histoire de leur peuple, qui ne veulent pas laisser mourir leur langue :
le Peuple Corse à élu 2 juristes Simeoni et Talamoni (et non des historiens) car c'est une question de droit (et non d'histoire trafiquée),
et une Assemblée à laquelle il souhaite donnée plus de prérogatives à des fins d'émancipations depuis plusieurs scrutins en mettant des nationalistes et autonomistes Corses à la tête de cette Assemblée, pour vivre et travailler au Pays. Cependant César-Macron est venu, il a vu, il a vaincu en refusant même de reconnaître cette Assemblée, il préfère participer à des Assemblées religieuses et communautaires tels le CRIF (au 33e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France), mercredi soir, au Carrousel du Louvre, à Paris qui ont plus d'importance médiatique, économique, et influence politique à Paris que quelques 300.000 Corses à plus de 1000 km de la ville lumière. Les bienheureux Corses recevront les quelques miettes que Paris accepte de bien vouloir leur octroyer mais à condition de bonne gestion Corse.
La France comme on le sait tous est le meilleur exemple de bonne gestion avec ses 2.400 milliards de dettes.

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